Un auteur par semaine Sacha Guitry GUITRY [Sacha]. Saint-Pé- tersbourg, 1885 — Paris, 1957. Fils du comédien Lucien Guitry, il vit dans le monde du théatre dés son enfance. Ses premiéres comédies [Le Veil- leur de nuit, 1911; La Prise de Berg-op-Zoom, 1912) lui assurent la réputation d’un auteur brillant et léger, modé- le de l’esprit parisien. Aprés la guerre, il est admiré par un vaste public qui aime le voir jouer ses propres piéces. Il peint sur- tout l’amour, ses illusions, ses caprices et ses mille varia- tions: Fatsons un réve (1916), Mon Pere avait ratson (1919), Je t'aime (1920), Déstré (1927), Quand jouons-nous la comédte? (1935), Quadril- le (1937), .N’écoutez pas, Mesdames (1942). Il s’‘inspire aussi de la vie de certains grands hommes: Jean de La Fontaine (1916), Pasteur (1919), Mozart (1925). Il posséde parfaitement son métier: art des péripéties et des rebondissements de l'ac- tion, dialogues étincelants d'esprit. Les paradoxes, les mots d’auteur, les boutades. ironi- ques fusent sans cesse. I] écrit au total prés de 130 Pe et 33 films. Prince de la Sl dé-° par ses Bae la c ariages et divor- tinence. On a beau lui repro- __ cher le cdté superficiel de ses , on continue de sourire a son théatre ov ent finesse et gaieté. , il séduit par son imper-. aad LES FILMS DE LA SEMAINE VUS PAR GASTON. 4 \\ ‘“T able for five’’ En vedette: Jon Voight, Marie Christine. Barrault, Richard Crenna, Millie Perkins. Mise-en-scéne: Robert Lieberman. Table for five, indubitable- ment classé sentimental fait a la rigueur beaucoup penser a un de ces téléromans amé- ricains traitant de proble- mes familiaux. Ex-golfeur, ex-mari, J.P. Tannen (Jon Voight: the Champ) décide aprés cing ans d’absence, d’emmener _sés trois enfants en vacances sur une croisiére transatlantique. Cependant leur mére (Millie Perkins) est tragiquement tuée dans un accident d’auto et leur pére adoptif (Richard Crenna) venant réclamer les enfants se voit confronté 4 un Tannen redécouvrant lente- ment et graduellement cette valeur exquise qu’est la famil- le. Le titre du film se référe a Vhabitude du pére de garder un cinquiéme couvert libre a la table du restaurant de ce luxueux paquebot. Eventuel- lement, un autre parent céli- bataire occupera cette place ‘qui est jouée par nulle autre que la souriante Marie Chris- tine Barrault (Cousin, Cousi- ne). Certainement une tache ar- due, Table for five a comme intrigue principale les droits d’un pére adoptif contre ceux d'un pére naturel et c’est 14 ot le public doit décider qui serait le meilleur candidat pour étre “pére” et croyez- moi, la concurrence est forte. _ Enfin, dans le film, Voight pleure, Crenna pleure, les - enfants pleurnichent, et Barrault renifle; il est donc conseillé d’emporter une boite de mouchoirs. Présenté au Vancouver Centre, Granville et Georgia, 669-4442. “Come back... Jimmy Dean, Jimmy Dean’’ : | Interpréetes: Sandy Dennis, Cher, Karen Black. Mise-en-scéne: Robert Altman [ Popeye] Emprunté d’une piéce théa- trale de Broadway, Come back to the 5 and dime... a été tourné avec un systéme com- plexe de caméras, de miroirs et de microphones. Les personnages retournent a un petit magasin général du Texas a Joccasion de la réunion anopelic du fan club ~ de James Dean. Mona. Gandy: Dennis), la plus fervente des idolatres prétend avoir concu un enfant avec la vedette célébre en | 1955 lors du tournage de “Giants” dans les environs. Il ne sera pas surprenant de voir l'enfant de Mona tourné en attraction touristique au ma- gasin. Joanne (Karen Black), ori- ginellement Joe qui a toujours désiré étre une de ses admira- * trices, revient avec un chan- gement intégral de sexe et montre avec une bonne tou- che d’apreté la nostalgie pour son genre précédent. Pour signifier les flash- backs, la caméra se tourne simplement vers un miroir et les personnages se revoient vingt ans en arriére sans changement de costumes mais sont baignés dans une lumiére artificielle d’apparence argen- tée. L’expression dans Come back to the 5 and dime... est incalculablement bien inter- prétée et donne au film un sentiment de réalisme théa- tral inégalé, conseillé surtout pour les amateurs de thé- atre. Joue au cinéma The Bay, 935 Denman, 685-9822. En ville L'effet des Rayons Gamma sur les vieux garcons” au Firehall Theatre, jusqu'au 20 mars. La Reine Ida et son orchestre au Commodore, les 18 et 19 mars. Musique sckgee Festival des bouffons, du ler au 10 avril au Waterfront Theatre. L'aubergine de la Macédoine et Jean Comtors du Québec seront présents. “Giséle”, ballet de la compa gnie de danse Ballet royal de Winnipeg du 24 au 27 mars au Queen Elizabeth Theatre. Connie Kaldor, au Playhouse Queen Elizabeth, le 10 avril a 20h. ee nen nae Ta Cale eee €8@F eram Sf thetbnsy ,sidmeled sb fislo@ 31 — bf . Le Soleil de Colombie, vendredi 18 mars 1983 —15 Lettres, arts et spectacles’ La CIA dans une demi-clarté Suite de la page 1 Il est envoyé en Thailande, oi il enseigne a une armée de 15 000 hommes comment monter un service d’intelli- gence. Puis au Vietnam, a Taiwan, au Japon. Il décou- vre comment les guérilleros s'organisent, comment ils pro- gressent sur le terrain. Mais étrangement, ses supérieurs ne tiennent pas compte de ses Tapports... En 1968, il est déja désil- lusionné et amer. “Mais avec 4 enfants et un curriculum vitae vide, il m’était impossible de quitter la maison...” Ses criti- ques l’isolent de plus en plus. En 1977, l'heure de la retraite sonne et c'est avec un immen- se soulagement, et un immen- se dégout, qu'il abandonne la CIA. De ses 25 ans au sein des services secrets américains, Ralph McGehee tire une sim- ple conclusion: la CIA est loin d’étre une simple organisa- tion chargée de collecter des informations a 1’étranger* — ce qu'elle est officiellement — mais elle est davantage un centre de désinformation pre- nant pour cible le public amé- ricain et le bras armé — quoique camouflé — du gou- vernement américain-dans ses actions subversives a |’étran- ger. Pour illustrer ces dernié- res, l’ancien agent cita les ventes d’armes a l'Afrique du Sud — illégales officiellement mais relay€es par la CIA — auxquelles participent, selon lui, les services de_rensei- gnements canadiens. Comme exemples d'infor- mations falsifiées, Ralph McGehee évoqua quelques €pisodes historiques de la | ‘guerre du Vietnam — du terrorisme provoqué dans le Nord communiste, aboutis- sant a la fuite vers le Sud de milliers de personnes a “l’élec- tion” truquée de Diem — ; des rapports de la CIA, sans fondements selon lui, sur l’uti- lisation par les Soviétiques d’armes chimiques au Laos; les “soi-disant tueurs de Kadhafi lancés sur le prési- dent Reagan”. Tl soutint également que les Américains, avec l'aide des Egyptiens, étaient préts a ren- verser le gouvernement afghan un an avant l’invasion soviétique. “Espions repentis” Deuxiéme invité du Ridge, Ken Lawrenee, un Américain du Mississipi qui étudie la CIA depuis 25 ans, animateur d'une revue dont un des prin- cipaux buts était de rendre public le nom des agents de la centrale. Etait, puisqu’une loi récente a interdit ces procé- dés. Notant d’abord que “les es- pions repentis” comme Ralph McGehee ou Philip Agee (1) sont moins facilement discré- dités par la CIA, puisqu’ils ne passent pas a l'Est, le cher- cheur a ensuite présenté les deux grandes catégories d’ac- tivités qui caractérisent l'agence selon lui, dans “le but final de préserver le pouvoir américain et celui de ses compagnies multinationales.” Premier axe: le soutien des régimes “amis’’, fussent-ils les moins regardants sur le res- pect des droits de l’homme, comme l'Afrique du Sud, El Salvador, l’Iran du Shah. Deuxiéme axe: la subver- sion ou le renversement des régimes ennemis; tion et l'affaiblissement des forces politiques anti-améri- caines. Cela comprend la par- ticipation 4 un coup d’Etat anti-communiste en Indoné- sie, qui a fait 500 000 morts en 1965. (Ralph McGehee, ci- tant cet exemple, a exprimé sa crainte que ce coup d’Etat ne serve de modéle pour le Tiers- Vinfiltra- | Monde a l'avenir) . L’ancien agent a_ estimé qu’a l'heure actuelle, 10 pays étaient la cible de la CIA, dont le Nicaragua, Cuba, I'Iran et la Lybie... Le budget de la CIA est secret mais outre des opéra- tions a travers le monde entier, il lui permet encore, estime Ken Lawrenee, de couvrir les frais d'études so- phistiquées, dont certaines s'effectuent sur le territoire national. Il évoqua ainsi des travaux d’un centre de recher- che en Floride, dont le budget de $200 000 par an est destiné a mieux comprendre le fonc- tionnement du cerveau, aux fins de mieux le contréler. Les outils vont du 280 a I'utili- sation d’ancéphalogrammes branchés sur ordinateur, des “machines a lire le cerveau”’. Conclusion de Ken Lawrenee: “On ne peut pas réformer la CIA, on ne peut que l’abolir”. A ceux qui dans le cours du débat lui ont fait remarquer qu’on aurait toujours besoin d’espions, ne serait-ce que pour contrer ceux des autres, Lawrenee a répondu: “les es- pions sont inutiles. Soit que leur intérét financier les pous- se 4 exagérer les problémes et a mentir. Soit que les désé- quilibres de leur personnalité, qui les poussent déja a tra- hir, aveuglent leur sens de la . perception. On ne peut pas faire confiance aux espions”’... Marc Girot (1) Qut aurait di normale- ment _intervenir au Ridge sa femme ne soit a Seer ‘sée Co-commandité par Odile Prix régulier: $8.00 _ ‘The Royal Canadian College of (rganists le Département di M de l'Université de Colombie nae ng Concert d’orgue avec Organiste a l’église de la Madelein« a Paris. Décorée de la Légion d’honne w. Etudiant et Age d’Or: $7.00 Mercredi 23 mirs @ 20h30 Pierre U.B.C. Reci ‘al Hall d’autres). jardin, Pour féter le printemps 83 le dimanche 20 mars CBUF-FM vous donne rendez-vous au Jardin VanDusen 37@me et Oak a Vancouver De 12h a 16h30 Venez nombreux, petits et grands: ° rencontrer les artisans de la radio francaise (André Chollat, . Philippe Bourbeau, André Rhéaume, Daniéle Marcotte et bien e profiter des visites guidées en frangais, ® boire un café ou un chocolat, - © recevoir un corsage fleuri ou des graines de fleurs pour votre ° prix d’entrée spécial: deux billets pour le prix d'un. Gratuit pour les enfants qui sauront le mot de passe. Celui-ci sera donné sur les ondes de CBUF-FM dans la semaine du 14 mars. Sociét é Radio-Canada