a oe ee ee ere ° Beaucoup de choses ont déja été dites sur «Black Robe», des gentilles et des méchantes. Cepen- dant disons d’emblée que ce film grandiose mérite d’étre vu ne se- rait-ce que pour la majesté des paysages. C’est surtout le premier film de cette ampleur qui explore sans scrupules les premiers balbutie- ments de la coloni- sation francaise en Amérique et ses con- séquences sur la po- pulation autochtone. Le film relate le voyage (fictif) en 1634 d’un jeune mis- sionnaire jésuite, le pére Laforgue (Lo- thaire Bluteau)j), zélé et doctrinaire. Un groupe d’Algon- quins accepte de guider et protéger le prétre a partir de Québec - qui n’est alors qu’un assem- blage de cabanes ingrates - jusqu’a sa mission en pays huron (actuel cen- tre-nord ontarien). Au long du périple, les Amérindiens en vien- dront a croire que Laforgue, qu’ils surnomment «Robe Noire» a cause de sa soutane, est une incarnation du Démon. Le jeune Daniel (Aden Young) qui accompagne le jésuite portera vite son attention sur la fille du chef algonquin (Sandrinne Holt). Le voyage prendra une tour- nure tragique. La principale faiblesse du film semble résider dans |’adapta- tion a l’écran du roman de Brian Moore, par le romancier]ui-méme. Le choc entre la culture du coloni- sateur et des autochtones aurait perdu son intensité et ses aspects les plus choquants. La victime est le per- sonnage du prétre, qui devient peu crédible. Plusieurs scénes, parfois - Lothaire Bluteau dans le role du Pere Laforgue. peu compréhensibles, créent un malaise par leur ridicule. Ainsi lorsque le prétre verse une larme a la vue du jeune couple faisant l’amour a la dérobée, qui désire-t- il? On sourit plutét que de s’émou- voir. Certains critiques ont repro- ché a Bluteau son jeu éthéré et distant. Cependant la rigidité du personnage lui laissait peu de chance. August Schellenberg dans le rdle du chef Chomina est beau- coup plus attachant, vu la noblesse et le courage du personnage. _ Black Robe La force du film réside dans le climat de mystére et de tension généré par le conflit des croyances entre les deux cultures. Il n’y a pas de parti pris, mais on réalise vite l’absurdité des croyances du prétre dans le contexte d’une vie dictée par la survivance immédiate. La rencontre entre La- forgue et un sor- cier , montagnais, Mestigoit, est le aoe: On ne décrit pas non plus les Amérin- diens comme des «bons sauvages» a la Jean-Jacques Rousseau. Lorsque le groupe est cap- turé par une tribu iroquoise, les tour- ments infligés sont décrits criment, mais jamais de facon gratuite. «Black Robe» traite un Sujet toujours ac- tuel avec franchise et intégrité. On y jette un éclairage différent sur notre histoire sans en altérerl’ aspect héroique ni enigno- rer ses ctés moins glorieux. : André Giguére Black Robe est une co-pro- duction Canada-Australie réali- sée par Bruce Beresford, avec Lothaire Bluteau dans le rdle titre, August Schellenberg, Sandrine Holt et Aden Young. Au cinéma Oakridge. ia point fort du film. Nelligan «Nelligan» est une fiction qui décrit la courte heure de gloire du poéte, et explore les relations avec ses proches, amis et parents. Le film débute alors que Nelligan est membre de «!’Ecole littéraire de Montreal» et se termine lors de son internement, quelque mois plus tard. La réalisation technique est impeccable. Nous sommes plon- gés dans l’intimité des protagonis- tes, plutét détachés du contexte de la société montréalaise de 1899. La distribution réserve plusieurs pre- miers réles 4 de jeunes acteurs, dont Marc St-Pierre qui incarne Nelligan, et dont la ressemblance physique avec le poéte étonne. On trouve aussi des vétérans de la scéne québécoise tels Andrée Lachappelle et Gabriel Arcand. Robert Favreau s’est per- mis une grande liberté d’interpré- tation dans le traitement histori- que. Bien que la recherche soit sérieuse, on se rend bien compte que le réalisateur a «extrapolé» - pour reprendre ses mots - pour cons- truire les relations entre les person- nages. Le film suggére entre autre des liens affectifs presque inces- tueux entre Mme Nelligan (Lor- raine Pintal, superbe) et son fils. Les relations de Nelligan avec Arthur de Bussiéres sont «extrapolées» en détail également. Bussiéres tente de séduire sans succés Emile pour qui seule 1’écriture compte. Un autre ami de Nelligan, le pére Seers (Gabriel Arcand), tentera de gui- der son talent extraordinaire, mais ne réussira pas a le garder de la folie. Sans devoir croire a ces ex- trapolations, elles n’en forment pas moins un tissu cohérent et explica- tif des tourments du poéte et de ses proches. Aprés la projection, M. Fa- vreau a répondu aux questions du public. Il s’est beaucoup laissé guider par la vie des proches du poéte apres son internement pour déduire leur relation avec lui. Par exemple, Emilie Nelligan ne visitera son fils qu’ une seule fois a l’asile et mour- ra elle-méme dans un état presque névrotique. De Bussiéres mourra alcoolique 4 32 ans. Favreau en déduit un immense chagrin trahis- sant son désir pour le poéte. Le pére Seers, qui tentera de publier Nelligan, perdra la foi et continue- ra d’€crire sous le pseudonyme de Louis Dantin. Favreau a expliqué lintérét porté a la vie de Nelligan au fait qu’a la fin d’un siécle, une société recherche son passé et plus particuliérement celui du siécle pré- cédent. Il en donne pour preuve que dans les vingt derniéres années d’un siécle, on consacre plus de ressources 4 la construction de musées que dans les quatre-vingts premieres. Finalement Nelligan est une fiction honnéte et crédible, jouée avec conviction. La facture est classique, certes, mais 1’émotion dégagée est sincére et poignante. A.G. Nelligan, un film de Robert Fa- vreau co-produit par I’ Office Na- tional du Film. Avec Marc St- Pierre, Lorraine Pintal, Gabriel Arcand et projeté en présence du réalisateur. M. Avraham Elarar, président, tient un plateau on sont disposées des piles de type D destinées a Varmée américaine. UNE ENTREPRISE CANADIENNE FAIT DES CONTACTS PROMETTEURS SUR LE MARCHE AMERICAIN BALLARD BATTERY SYSTEMS CORPORATION — LAUREAT DU PRIX D’EXCELLENCE A LEXPORTATION CANADIENNE EN 1991 International Trade Canada External Affairs and En raison de la prolifération constante des gadgets et autres appareils portatifs de plus en plus puissants produits avec les moyens techniques d’aujourd’hui, il existe une demande croissante pour des piles de petite taille et de longue durée. Consciente du besoin, la société Ballard Battery Systems, située 4 Vancouver Nord (Colombie-Britannique), a débuté ses travaux de recherche et développement une bonne dizaine d’années avant de lancer ses produits sur le marché. Cette diligence lui a valu une augmentation de 500 % de son personnel au cours des trois derniéres années et des contrats avec l’armée américaine qui s’étendent jusqu’a la seconde moitié de la décennie. «Le développement des échanges doit étre un de nos objectifs nationaux primordiaux. Au Canada, nous pouvons indubitablement nous fier A nos ressources et A notre main-d’oeuvre pour soutenir avantageusement la concurrence des autres pays. La question n’est pas de savoir si nous pouvons faire face 4 la concurrence, mais bien de quelle facon et dans quels domaines», souligne le président, M. Avraham Elarar. Apres s’étre gagné 13 % du marché primaire nord-américain des piles jetables au lithium et au bioxyde de soufre, la société Ballard Battery Systems est revenue & un de ses domaines de recherche initiaux, celui des piles rechargeables, et s’est engagée dans la production d’une batterie de type industriel utilisant un nouveau ~ produit chimique. Votre société peut joindre les rangs des entreprises canadiennes qui ont démontré qu’elles sont capables de faire face 4 la concurrence internationale. N’hésitez pas a tirer le meilleur parti de vos avantages concurrentiels; Affaires extérieures et Commerce extérieur Canada est prét a vous aider. : Pour obtenir la publication qui décrit nos programmes et nos services, il vous suffit de communiquer avec InfoExport au 1-800-267-8376. «REUSSIR...ABSOLUMENT!» Commerce extérieur Canada Affaires extérieures et Canada Mercredi 16 octobre 1991 ® % Le Soleil de Colombie