Information Divergences sur la stratégie constitutionnelle Le torchon brule entre les Franco-Albertains et la FCFA es fissures commencenta D voir le jour dans la solidarité manifestée jusqu’&a présent par les associations francophones a Vendroit de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), qui pilote le dossier constitutionnel au nom du million de francophones de lextérieur du Québec. L’Association canadienne-frangaise de 1’ Alberta (ACFA) a publiquement remis en question la stratégie de lobbying politique qdoptée par les dirigeants de la FCFA depuis le début de la “ronde Canada” sur la constitution. Le directeur général Georges Arés estime que les francophones hors Québec auraient dé imiter les autochtones dans.le débat constitutionnel et crier plus fort pour se faire entendre par le gouvernement fédéral. «Quand je vois tout ce que les autochtones ont réussi a obtenir, je me demande pourquoi il y a tellement d’ ouverture d’ esprit et de générosité envers eux et non pas envers nous» a -déclaré Georges Arés a l’APF. Le gouvernement fédéral, estime- t-il, ne veut tout simplement pas que les francophones hors Québec soient présents dans le débat constitutionnel. Georges Arés reconnait que les gouvernements, sauf le Québec, acceptent que la Charte soit interprétée de fagon a assurer l’épanouissement ~et le développement des minorités francophones et anglophones. Mais, ajoute-t-il aussit6t, ces mémes gouvernements refusent toujours de s’engager formellement 4 assurer cet épanouissement et ce développement. «Le fédéral et les provinces ne veulent pas en avoir la responsabilité» soutient Georges Arés. «Pourquoi est-ce qu ils refusent la responsabilité d’assurer notre survie et notre développement?» se demande encore celui qui est percu par plusieurs comme le mouton noir de la francophonie canadienne. Selon lui, il sera impossible de trainer les gouvernements devant les tribunaux pour les forcer a assurer |’épanouissement et le développement des communautés francophones. «Ca ne nous aidera pas dans le domaine de la culture si c’est transféré aux provinces. Ga ne nous aidera pas dans le domaine de la formation si c’ est transféré aux provinces.» Georges Arés ne va pas jusqu’a dire qu’un schisme se dessine 41”horizon sur la question constitutionnelle entre son association et la Fédération des communautés francophones et acadienne. Il soutient toutefois que les francophones doivent «crier plus tort» s’ils veulent que les gouvernements tiennen’t compte de leurs inquiétudes. «Les autochtones ont crié trés fort et ils ont réussi a obtenir la grande majorité de ce qu’ils voulaient avoir». Le directeur général de l’ACFA ne se préoccupe pas du fait qu’il est actuellement le seul 4a remettre publiquement en question la stratégie de la FCFA. «Souventl’ ACFA aété toute seule a chialer et a crier depuis 1986. On est habitué a ce réle-la. mais on veut pouvoir dormir tranquille le soir.» Le président de la FCFA Raymond Bisson n’a pas perdu le sommeil depuis le début des discussions constitutionnelles. «Je suis convaincu que la Stratégie que nous avons utilisée est la meilleure» affirme sans hésitation Raymond Bisson, qui ne veut rien savoir d’une stratégie de confrontation. Cette stratégie politique, rappelle-t-il a été élaborée par les associations francophones membres de la Fédération. La FCFA s’est d’ailleurs immédiatement fendue d’un communiqué de presse cinglant dans lequel le président Bisson réplique séchement que la FCFA «n’ entreprendra aucune campagne au Québec qui viserait a confronter cette province dans le dossier constitutionnel contrairement a ce que soutient le directeur général de l’Association canadienne- francaise de I’ Alberta, Georges Arés». «Le seul gouvernement qu'on n'a pas rencontré a date c'est le gouvernement de l Alberta», souligne d’ailleurs sur un ton malicieux Raymond Bisson. «Est-ce que le gouvernement de Il’ Alberta se préoccupe du sort des Franco- Albertains? Il faut se poser cette question la et je pense qu'il y | aurait énormément de travail a faire en Alberta...» Renaud Hartzer et APF BONNE CONSCIENCE & COLOGIQUE oS Ci A SSACRE INSENSEL Editorial Monologue Sud-Nord ord-Sud. La relation politique et économique entre les N deux civilisations a toujours été univoque, unidirectionnelle du Nord vers le Sud ou des pays développés vers les pays en voie de développement. Au sommet de la Terre a Rio de Janeiro (Brésil), les négociations révélent ce conflit opposant le Nord et le Sud. Sauf que cette fois, le Sud demande et doit étre écouté. Le Nord n’est plus en mesure d’imposer de fagon démocratiquement dictatoriale, sa vision du développement mondial. Le Sud aspire a atteindre le niveau de prospérité que l’Amérique et 1’Europe leur a fait miroiter depuis plusieurs années. Pour y parvenir, les pays du Sud vont employer les mémes moyens que notre civilisation dite avancée: produire a n’importe quel coat pour faire des bénéfices, 1’argument économique ayant presque force de loi dans nos sociétés de ‘consommation méme si les répercussions environnementales sont grandes. Laconstruction del’autoroute trans-amazoniennea détruit _ une grande partie des poumons de la Terre que réprésente la forét tropicale brésilienne, cette inlassable productrice de gaz carbonique. L’importation de la technologie industrielle occidentale ne correspond pas toujours aux réalités de 1’ Afrique. Ainsi la désertification gagne chaque jour un peu plus de terrain a cause de facteurs humains comme la déforestation et 1’élevage surintensif. En ne faisant que suivre notre exemple, les pays en voie de développement sont passés a 1’ére de la consommation. La déforestation caractérise une partie de cette «évolution». Chaque année, de 40 a 50 millions d’ acres de foréts sont rasées, soit 80 acres ala minute. Le Sud n’est pas le seul responsable de cet état de dévastation de cette ressource naturelle. La biodiversité (mot désignant |’importante liaison naturelle unissant les les divers systémes biologiques des plantes, des animaux, des insectes et autres espéces) est relié étroitement aux foréts, lieu priviligié de ce foisonnement faunique. Si le taux actuel de déforestation se maintient, un quart des espéces de la Terre auront disparu au milieu du XXJéme siécle. _ Aprés avoir pollué et dévasté une grande partie de leur propre territoire forestier, les pays du Nord ne peuvent pas imposer des mesures environnementales a leurs voisins du Sud. Les Etats-Unis n’ont aucune raison valable, sinon le capitalisme sauvage, pour refuser de signer le convention sur la biodiversité. Ce refus creuse le fossé avec le Sud mais il risque aussi d’isoler les Etats-Unis. Le temps du colonialisme est pourtant révolu. L’administration Bush doit se soumettre au processus de globalisation et de mondialisation qu ’ils ont en partie enclenché en se soumettant a de nouvelles régles qu’ils ne fixeront pas mais qui seront négociées. : Daniel Bélanger Vendredi 12 juin 1992 Le Soleil de Colombie Soleil de Colombie Le Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Président-directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Daniel Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste: Renaud Hartzer Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison, Jean-Claude Boyer Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Lyne Vigneault, Marc Foumier, Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 me Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres a la rédaction seront publiées condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu'elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel cofite 25$ au Canada, 30$ a l'étranger. Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624