Arts et Spectacles Peinture Philippe Raphanel, le moine d'Hornby Philippe Raphanel est a l’image de sa peinture, paysages de la céte Ouest ot les arbres monuments cotoient des ciels de feu. Un homme visiblement par- tagé entre les cathédrales de si- lence et les marchés de bruits, toujours pris entre le désir du mouvement et le besoin de la re- traite. Ainsi Philippe Raphanel vit 4 Vancouver mais peint 4 Horn- by. Lile d’Hornby, c’est le sanctuaire, le refuge ov seul il peut travailler. Un lieu dont il est tombé amoureux, voila 14 ans: « C’ était I’ été 76. En Europe, la canicule et ici de la pluie. J’ ai été fasciné par I’ humidité, le vert, cette beauté sans lumiére.» Alors |’étudiant parisien, une fois son dipléme de l’école nationale supérieure des arts appliqués en poche, s’envole pour les bords du Pacifique. Mais il prend des chemins détournés: « Je suis allé a New-York, au Mexi- que, puisj’ aivécu a San-Francis- co. Je savais que je viendrais ici mais je voulais voir d'autres choses.» Ici, il va peindre, devenir un peintre. Attiré trés tot par les pinceaux - « parce que c’ était une activité solitaire « -, Philippe Raphanel a, eneffet, mis du temps avant de choisir la toile: « Je suis diplomé en architecture intérieure, je pensais plutét travailler dans les décors de théatre. Il a fallu que jem’ isole pour me découvrir, que je méne une vie quasiment monastique.» Exposer en France Un jeune moine francais qui va pourtant exposer 4 Van- couver quasiment dés son arri- vée, en 1981: « Le milieu artisti- que au Canada est beaucoup plus ouvert et puis je me suis immergé tout de suite dans le systéme.» Dés lors, on retrouvera réguliére- ment le peintre dans les galeries de la ville mais également a Montréal, Calgary et méme Co- logne. Et pourtant curieusement rien en France: « Je suis encore un apprenti,j ai33 ans. Et puis, si je voulais exposer en France, il faudrait que je retourne y vivre au moins une année. C’ est ce que J essaie de faire en ce moment, mais I’ administration francaise est plus lente». Attaché 4 son pays, Phi- lippe Raphanel a d’autant plus envie de retourner en France qu’il estime que Paris estredevenu une place de choix pour la peinture: « Dans les années 70, la politique culturelle en France était trés faible. Aujourd’ hui, il y a un re- nouveau. On assiste, par exem- ple, a l’ ouverture de quantité de musées.» Il sait déja qu’il s’installe- ra quelque part entre la Bastille et la gare de l’Est: « C’ est un quar- tier populaire, ok a vécu ma famille.C’ est également un quar- tier trés multiculturel, il y a de nombreux habitants originaires Suite page 16 15 lundi au samedi, de 9h a 18h. André Piolat. Photo: Michel Gascon Art-Tour-Promotion encouragé Le département services culturels du ministére des affaires municpales, des loisirs et de la culture de Colombie-Britannique vient d'attribuer une bourse de 700 dollars 4 Solange Bertrand, directrice de l'agence de spectacles Art-Tour-Promotion. Une somme qui lui permettra de compléter le financement de I'atelier qu'elle doit suivre prochainement au Banff Center-School of Management sur la promotion des artistes tant au Canada que d'un point de vue internationale. Solange Bertrand avait, en effet, déja regu, pour le méme projet, une bourse de 400 dollars de la fondation André Piolat. Photo: Pierre Lebel, président d'imperial Metals Corporation remet le prix a Solange Bertrand lors du gala de la fondation Le Soleil de Colombie " Percer l'espace " Sous ce theme évocateur, une dizaine de peintures de I'artiste montréalaise Thérése Lacasse sont présentement exposées au Café Scaldaferri's Fine Wine Cheeses, de Ouest Vancouver. C'est la premiére fois que la Québecoise montre ses oeuvres en Colom- bie-Britannique. Elle définit, ainsi, son approche créative: " Une sorte d'accouplement sensoriel du corps avec les éléments de la nature ardente..." Des images lumineuses ot le bleu domine. Jusqu'au 30 novembre, au 2409 Marine Drive, Ouest Vancouver, du " Maniac Bride " de David King Un mariage loufoque Le titre présage bien des excés. Rayette veut absolument que son mariage soit le plus beau jour de sa vie, parfaitement or- chestré dans la plus pure tradi- tion. Attention! Elle corrige les fausses notes a sa fagon. Danger de mort! Les personnages caricatu- rés 41’extréme ressemblent a des mariomnettes dansant sur un rythme continuellement différent. Les acteurs et actrices apparaissent de partout, dans la salle, sur la scéne. Ils font participer concré- tement les spectateurs 4 la céré- monie loufoque. Comportements humdins Prolifique auteur de comé- dies, le vancouvérois David King, s’essaie dans le genre musical. Grace 4 son humour mordant, il ridiculise un des plus importants rituels de notre société: le ma- riage. Sans offense. Méme si1’in- trigue n’est pas du tout réaliste, on reconnait un tas de comporte- ments que les gens adoptent en public. On n’a pas le choix, on en rit. Les familiers du Arts Club Revue, reconnaitront des artistes qu’ils aiment. Simon Webb, qui excelle dans ses attitudes corpo- relles, Ann Warm Pegg dont on n’entend pas assez la belle voix chaude, Charlene Brandolini, James Cronk, John Payne et Sa- rah Rodgers. Jai assisté a l'une des nombreuses avant-premiéres publiques:de Maniac Bride (¢a se fait de plus en plus 4 Vancouver). Je ne sais pas si c’est une bonne idée car le spectacle n’est pas prét. Il y eut quelques maladres- ses et certaines accrochages dans le texte. Dans une dizaine de jours, le rythme coulera mieux et ¢a vaudra la peine de le revoir. Ce n’est pas non plus le meilleur texte de David King qui nous a donné des bijoux comme «Harbour House» et «Life Skills». «Maniac Bride» posséde cepen- dant une qualité; c’est une criti- que mordante et dréle d’une tra- dition: le mariage en blanc (et ses dépenses extravagantes) qui, 4 mon avis, perd de son sens aujour- d@’hui. Informations: 687-1644 Marie-Louise Bussiéres