Le Soleil de Vancouver,page 2,24 octobre 1969 as SEE LE SOLEIL de vancouver SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE VANCOUVER Directeur-Rédacteur: André Piolat Rédacteur-ad joint: Jacques Baillaut Rédaction: Jean Riou, Roger Dufrane Yvonne Abgrall,L.Marcoux Claude Deslauriers Yves Trividic Caricaturiste :Jim Nagy LE SOLEIL DE VANCOUVER est publié par: Le Soleil de Colombie Ltd 661 est 15é@me avenue,Vancouver 10,C.B. Abonnement: 1 an; $6.00 Pour tarif des annonces téléphonez a: 879-2814 par le Conseiller Municipal, Harry RANKIN Il existe présentement & Vancou- ver 1859 blocs d'habitation publique a bon marché occupés par des familles de condition modeste ow inscrites a l'tassistance sociale. Ces habitations A bon marché sont administrées per le BC Housing Management Commission, cor- poration appointée per le gouverne- ment provincial, comprenant des repré- sentants du Central Mortgage and Hous- ing Corporation aussi bien qu'un offi- ciel de la municipalite. Les locataires ne sont pas présentés, La Commission établit les régle- ments et prend toutes les décisions concernant l'operation des habita- tions 4 bon marché 4 travers la ville, depuis le prix des loyers “jusgi'S la presence de cages a'oisesaux dans les” appartements. Les réglements sont bien sou- vent appliqués d'une maniére arbitrai- re sans considération aucune pour les besoins des locataires, ce qui entrai- ne un bon nombre d'injustices. I] ne semble pas exister de ligne de condui- te bien définie, ni de loi écrite con- cernant l1'administration de ces habi- tations a bon marché.Des brefs présen- tes par des associations de locatai- res et d'autres intéressés par la question ont eté ignorés. Les. locatai- res ne savent pas et n'ont aucun moy- en de savoir quand, ou, et pourquoi leurs baux sont terminés. Les locatai- res ont l'impression que la Commis- sion ne respecte pas les lois sur la santé publique et contre l'incendie. Il en résulte des frictions et des conflits. En vue de redresser une telle situation, j'ai présenté une motion au conseil municipal demandant: 1- La Commission devrait mettre ses archives & la disposition de tous les intéressés 8 la question, locataires, comités. 2- Les locatsires devraient avoir des délégués auprés de la Commission avec droit de vote sur tous les sujets qui affectent la direction et l'entretien des projets d'habitat 4 bon marché. Il semble cu'un minimum de logi-: ‘que autant gue le respect de la justi- ce rendent nécessaires cette représen- tation des locetaires.Ceux-ci ont des propositions positives a présenter l'une d'elles est que les loyers soient fixés en considération des re- venus nets des intéressés vlutdt aue sur leurs revenus bruts, et également gue les comptes rendus éménent des au- torités fédérales ou régionales soient mis ala disposition de tous ros FFAIRES MUNICIPALES | Crest pour des gens comme vous que monsieur Trudeau a dit:"Plus d'opinions “RALIO CANABA objectives et moins de séparatisme." EDITORIAL LE MYTHE la visite a@ Vancouver de quel- ques finissants de la mitrise en ad- ministration des affaires de l'univer- sité de Sherbrooke éveille en moi le mythe, vieux de quelques siécles déja, de l'inertie et de l'incompétence de notre groupe ethnique dans le monde des affaires, Certes, ii nous est facile de trouver des explications 4 notre com- portement dans ce domaine, en faisant appel 4 des caractéres culturels, N'est-ce pas ‘le Financial Post qui, dans une @tude sur l'économie cae +) nadienne-frangaise, comparaft ainsi les diverses attitudes entre franco- phones et anglophones. Au point-de départ,il n'y a pas de distinction, semble-t-il.I1s créent chacur une entreprise et, par leur dy- namisme et leur ingéniosite, savent. dia faire prospérer, Mais, rendu a 1'age mar,le Canadien frangais vend la sien- ne pour aller 4 la "péche",soit) pour profiter de ce qu'il a gagné, soit par- ce que son entreprise est devenue trop grande. Tandis que le Canadien-an- glais continue A accroftre son entre- prise,laissant 4 ses héritiers une pe- tite fortune bien établie, Poser la question de savoir qui est le plus heureux des deux a peut-é6- tre une importance au niveau de 1'in- dividu mais est inutile sur le plan social. Puisque 1'un est heureux en ac- cumlant de l'argent,l'autre en le dé- pensant, TD n'y a que deux moyens de fai- re de l'argent: travailler et faire travailler ltargent, Et faire travail- ler l'argent, c'est itinvestir. Notre attitude face A 1'inves- tissement en est une généralement a courte vue.Nous croyons aisément 4 la fortune qui nous tombe du ciel gratui- tement sans effort comme un gros lot de loterie, : Et pourtant nous en avons des e- conomies, Le Mouvement Desjardins au Québec représente un actif de 2 mile, liards, les Caisses populaires, a Vane couver et, & Maillardville, pour leur associa- sache sur auel les locataires et .de leurs tions afin cue chacun pied danser. L'adoption de telles mesures est le seul moyen d'éviter une multi- tude de complications qui,dans l'état actuel des choses,. ne manquerait pas de surgir.I1 est impossible d'ignorer 1accumlation des “économies: ata em| part, dépassent ensemble 2 millions dtactif, Sommes-nous conscients d'étre propriétaires de notre Caisse? Que ceux qui la dirigent agissent em no- tre nom? Alors pourquoi est—il si dif- ficile d'tobtenir le quorum pour une assemblée générale des sociétaires? Telle est notre attitude vis—a— vis une institution qui nous appar tient. Il est vrai que la Caisse n'a pas pour but premier de nous enrichir: mais de rendre accessible,a& un indivi- du, le crédit dont il a besoin,par AG semble de personnes, nd Dés que nous abordons le domai- ne de l'tentreprise privée, alors 1a ctest L'inertie totale.Car qui ne con= natt pas tel ou tel de ses parents ow de ses amis quia tout perdu. D'ail- leurs,nous ne connaissons que ceux-1a, Nous savourons les défaites économi~ ques avec un arriére gout de résigna- tion dans le fond de la gorge. OX sont les Canadiens francais de la Colombie qui ont réussi dans u- ne entreprise économique? Ils sont peut-@tre actuellement en dehors de la commnauté francophone, Comment en serait-il autrement s'ils n'ont pas regu. de support de leur groupe et s'ils ont du lutter contre le défai- tisme de leurs congénéres. Od sont les Canadiens francais préts 4 investir dans une entreprises comme il en existe stirementi qui ntat- tend que l'apport de eapibaux pour prendre un essor et devenir plus ren- table pour ceux qui investiront? loin de favoriser wun certain chauvinisme économique, nous devons prendre tous les moyens pour que s'é- panouisse notre groupe. Et ce -ntest que par le support que la communauté pourra apporter. qu'un essor économi- que et culturel sera possible, L'heure de la. résignation est passeé, nous sommes a l'heure de la vée= rité, Claude Deslauriers éternellement les Jjustes réclamations des locataires. Je pense que la Commission de- vrait comprendre au moins un conseil- ler municipal. La ville est un parte- naire actif du gouvernement fédéral en matiére d'habitation publique; il Voir "Affaires", page 6.