or 12 Le vendredi ler aotit 1997 hacun cherche un peu @amour dans _ cette chronique du réalisateur francais Cédric Klapisch intitulée When the Cat’s Away (version francaise : Chacun cherche son chat). Improvisé & partir d’un projet de court métrage, cet avant-dernier film de Klapisch (ayant réalisé Un air de famille depuis) se veut le portrait d’un quartier populaire de Paris, loin des accordéons et des Champs- Elysées. Chloé (Garance Clavel) part en vacances. Elle demande a Mme Renée (Renée LeCalm), une voisine du quartier, de garder son chat Gris-Gris. A son retour, Chloé apprend que son chat s’est enfui. La recherche du chat perdu devient, pour Chloé, une occasion de découvrir son quartier, la Bastille, et le désir d’antour qu’elle porte en elle. Tourné avec — simplicité, Chacun cherche son _ chat emploie un mélange d’acteurs professionnels et amateurs. II en résulte une approche quasi documentaire qui accentue Pimpression de vivre au beau milieu de ce quartier. La constante transformation, ainsi que Vaspect cosmopolite de la Bastille inspirent un sentiment d’aliénation. Klapisch parvient a nous communiquer cette solitude au sein d’une population dense ou il est difficile de trouver VPintimité et l'amour. Tandis que les vieilles dames se serrent les coudes pour retrouver Gris-Gris, la jeune’ génération, — sauf quelques exceptions, demeure indifférente au malheur de Chloé. Klapisch communique une belle liberté du regard. Sa caméra s’attarde sur les gens et les lieux et son propos comporte une dose de légéreté. Le spectateur devient le témoin d’une tranche de vie avec ses moments cocasses et mélancoliques. Le réalisateur exprime aussi une tendre compassion. Son impeccable direction d’acteurs permet Pentrée en scéne de personnages dont la vérité et le naturel font exception au cinéma actuel. Klapisch a employé des habitants du quartier et n’a pas hésité 4 tourner dans leur logement. I] nous offre ces personnages sans les juger. Le film comporte quelques longueurs. Klapisch a improvisé plusieurs scénes pendant le tournage. Certaines paraissent inachevées et ne semblent pas avoir de raison d’étre. Mais cela n’empéche pas Klapisch de signer un film intéressant. A partir d’un simple fait divers, il présente un constat social de Paris tout aussi applicable 4 n’importe quelle grande ville. Klapisch remet les pendules a l’heure quant & notre perception romantique de Paris. La bande sonore, composée de musiques populaires contem- poraines, démontre que nous faisons désormais partie du méme village global culturel. Dans un monde de plus en plus complexe, nous recherchons toujours le~ contact humain, Pamitié et ’amour. Dans Chacun cherche son chat, chacun cherche son bonheur... SYLVAIN AUMONT