SY FOF estenei OS jhavhney aldmain) oh finin® o 1 = Wwe aver anny Um ama 6 vy ms ‘14 Le Soleil de Colombie, vendredi 26 janvier 1979 La prochaine réunion du comité exécutif de la Société Historique Franco-Colombienne aura lieu le jeudi ler février 1979, a 19h30, au siége social de la Fédération des Franco-Colombiens, situé au 3170 rue Willow, & Vancouver. Venez a cette réunion avec vos idées et suggestions. Mieux encore, devenez membre et retroussez vos manches. La Société Historique a besoin d’enquéteurs et de chercheurs. Le réle joué par les Canadiens-frangais dans l’exploration et le développement de l’ouest canadien est bien méconnu La Société Historique Franco-Colombienne s'est donnée pour mission de compiler les travaux qui ont été effectués jusqu’ici et de les compléter. Les priorités sont les entrevues de personnes agées et les recherches dans les bibliothéques et les archives provinciales et municipales. Pour mener a bien sa vaste tache, la Société Historique a besoin de représentants a travers la province: a Victoria, Nanaimo, Campbell River, Port Alberni, Powell River, Prince Rupert, Prince George, Terrace, Dawson Creek, Kelowna, Kamloops, Vernon, Penticton... Ces représentants pourront effectuer enemas des entre- vues et des recherches, mais ils pourront également recruter des membres et les informer sur la Société. La Société Historique lance donc un appel a tous. Envoyez des photocopies des documents concernant histoire franco-colombien- ne qui peuvent é@tre en votre possession, ainsi que tous renseignements utiles. F # .) at E] 4 La Société Historique dispose maintenant, au siége social de la Fédération des Franco-Colombiens, d’un grand meuble classeur qui ne demande qu’a étre rempli. A bon entendeur, salut! Historiquement vitre. | orto ante ann se Devenez membre de la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4,090 membre individuel $10.00 membre groupe A/S MME Catherine Lévesque, 211, 46¢me avenue ouest Vancouver, C.B. V5Y 2X2 Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? eo OK LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du il septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: a/s Mme Catherine Lévesque, 2 211, 46éme avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.00 + $0.25 pour la poste : PREMIER PRINTEMPS ET PREMIER SILLON... Mais, quand le sol fut tout a fait asséché, il fallut bien penser a creuser le premier silllon, véritable signature de l’emprise du colon sur sa terre; pour la premiére an- née, nous ne voulions faire, sur les parties clairées, que. quelques pommes de terre pour le prochain hiver et le reste en avoine verte, le «green-feed», destiné a la nourriture des chevaux avec Yappoint du foin. Ce greenfeed est |’avoine récoltée verte quand le grain’ est encore tendre, et qui, moissonnée et séchée, repré- sente un aliment de choix. L’étendue que nous avions nettoyée stait d’environ cing arpents, prés de deux hectares, soit un arpent en pommes de terre, le reste en fourrage. C’était 1a l’applica- tion des conseils donnés par ce brave Tobaty. Pour ces travaux, charrue et herse étaient indispensa- bles, car, a cette époque de. l'année, nous ne pouvions penser en emprunter 4 des voisins; ¢c’était partout mé- me travail et méme urgence. Le chariot s’avérait aussi de toute nécessité: sans lui pas de transport possible. Nos moyens nous permet- taient de faire ces achats; nos ventes de bois et les hermines prises au cours de Vhiver avaient bien rapporté quelques dollars, mais peu 4 peu, le compte en banque s’amenuisait au fur et a mesure de nos investisse- ments qui seraient, de leur cété, productifs 4 terme; et bientét viendrait le moment ou il nous faudrait metttre en pratique l’axiome du co- Jon a ses débuts: six mois a lextérieur pour gagner, six mois sur la terre pour dépen- ser. — Premier sillon. Le premier sillon fut donc tracé. Jean conduisait et je tenais les mancherons, car nous n’étions pas encore assez expérimentés pour conduire seuls, a la fois, le team et la charrue. Ce premier sillon est le plus difficile 4 faire, surtout en terre vierge, ot les racines ou restes de souches peu- vent dévier le soc. I] faut le tracer droit, car, de lui, dépend ensuite la qualité et Vaspect du travail. Aussi, avions-nous posé en ligne droite, des jalons (piquets et morceaux d’étoffe) et avec application des néophytes, nous fimes, ma foi, un assez bon début. Quel magnifique d’oeil que ce premier labour; et devant cette terre voyant pour la premiére fois ce soleil qui la féconderait, quelle fierté de pouvoir se. dire que c’est bien 1a vrai- ment le fruit de ses efforts et de sa volonté. coup Malgré ce changement to- tal dans ma vie et la rudesse que parfois il lui portait, je sentais, en pensant 4 mes fredaines brivistes, qu'il n’y avait pas, dans mon coeur, place pour un regret. Cer- tains souvenirs remontaient cependant dans ma mémoi- re, comme dans ces fontai- nes, ces bulles qui viennent furtivement crever le clair miroir des eaux; souvenirs et rappels d’un jeune amour, tendre comme un bouton _ qui, n’étant pas éclos, doit recevoir encore pour s’ou- vrir la rosée des matins et la clarté des jours. Cette pensée, si je n’y prenais garde, me mettait, dans la téte, des teintes grises de cafard: alors je regardais les terres neuves défrichées, les vastes hori- zons et. leurs bois inconnus, et notre toit veillant au bord du jeune champ. Et, dans Yenthousiasme de cette créa- tion, aux murmures des sou-: venirs mélant la voix des grands espoirs, je repartais plein de courage vers l’appel des prochains travaux. Car chaque aube nous apportait, pourvoyeuse infa- tigable, la pesante ration des besognes quotidiennes. Aprés le passage du disc- harrow de Tobaty sur les terres retournées, nous df- _mes planter nos patates, ce qui était assez facile, et faire les semailles de l’avoine, ce qui I’était déja moins. Car nous étions bien novi- ces et il fallait, en effet, «du geste auguste du se- meur», lancer le grain uni- formément, ni trop clair, ni trop fourni. Les premiers pas furent hésitants, mais, quelques minutes plus tard, la cadence était prise et Yessentiel était de ne point la casser. Un coup de herse, et a Dieu vat, la terre maternelle avait pris en son — sein, pour un fécond travail, notre semence et nos es- poirs... Done peu a peu ‘s'organi- sait la vie avec tous les apports quotidiens de notre imagination et de nos initia- tives. Pris par les multiples travaux qui s'iimposaient a nous par les exigences de la saison ou de notre installa- tion, nous étions obligés, si nous voulions faire paitre notre cavalerie, de la lacher sur le plateau avec les membres antérieurs munis d’entraves, ou sous notre surveillance et dans ce cas, perte de temps; en outre, les entraves blessaient souvent les chevaux au boulet avec risque d’indisponibilité. Aprés avoir examiné la question, nous décidaémes de cléturer sur le plateau une assez grande étendue. Nous avions, & proximité, quantité de jeunes arbres pouvant procurer piquets et perches, et nos Canadiens avaient déja, soit en coupant les legs pour la maison ou |’écurie, soit quand ils attendaient des matériaux, préparé un certain nombre de poteaux. Ce travail qui ne présen- tait aucune spécialisation, fut rondement mené: les po- teaux, épointés et plantés a la masse a intervalles ré- guliers, nous n’avions ensui- te qu’a clouer les perches a la hauteur voulue. Cette installation, qui restait vala- ble quand nous mettrions cette partie en culture, nous permit de laisser nos che- vaux dehors toute la jour- née. D’ailleurs, par excés de prudence, je leur laissais toujours une forte clochette au licol, et puis j’aimais entendre ces sonnailles qui meublait le calme du pla- teau et affirmait notre pré- sence. Mai était déja a sa fin, et les travaux urgents étaient terminés pour nous. Nous aurions pu continuer a vivre sur la propriété et le défri- chement des terres du pla- teau, mais comme leur mise en culture immédiate ne s'imposait pas, nous préfé- rions chercher un travail -rémunérateur qui revigore- . rait notre bourse et fourni- rait ainsi un appoint pour les dépenses 4a prévoir a l’au- tomne et l’hiver suivants. Nous avions déja parlé au Docteur Olivier et 4 Serves- tre de notre éventuelle ve- nue 4 Athabasca, et ils nous avaient promis de nous si- SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE gnaler les possibilités dés qu’elles se présenteraient. Aussi, un dimanche du dé- but de juin, étant descendus a la messe, Armand nous avisa que le Docteur Oli- vier nous avait fait réserver une place pour notre team et pour nous-mémes, dans les équipes chargées de mettre en état les rues et avenues de la ville, qui n’étaient point encore nivelées. Comme nous _ n’avions qu’un seul attelage, l'un de nous devait le conduire, l'autre devait manier la char- rue ou le «scraper». Le tra- - vail était assez dur, mais pas déplaisant car nous pouvions intervenir notre réle si l'un était fatigué. Les salaires étaient inté- ressants, nous permettant de faire en moyenne huit a. neuf dollars par jour, sui- vant le nombre d’heures. Nous avions loué un petit shack en planches sommaire- ment, mais, cependant, suf- fisamment meublé pour nous et nous prenions nos repas a Phétel pour vingt-cing cents, ce qui, dans l'ensemble, était avantageux pour nous. Quant aux chevaux, ils étaient abrités dans un ap- pentis de la maison et nous évitions ainsi les frais de l’écurie. [A SUIVRE]