16, Le Soleil de Colombie, 6 Aoat 1976 COOPERATION ........ experience, on n ‘utilisa aucun engin couteux et aucun techni- cien ne fut appelé. La piste est réalisée a coup de pics et de pelles, a grand renfort d'énergie, de courage, de détermination. La charrette sert au transport des paysans, des matériaux, de la latérite; des ter- mitiéres solides comme le roc sont attaquées au pic; le débroussaillement se fait a la main. Pour effectuer le trace de la piste: des piquets, des cordes et des jumelles... La mise en valeur du marigot suit le méme principe. L’eau est la, a quelques pieds de la sur- face: il s'agit d’aller l’y cher- cher. On introduit une nouvelle technique: le pompage. Les pompes manuelles que l'on achéte sont faciles a manier: l'eau ira dans un reservoir, sim- ple baril de 45 gallons; quelques séries de tuyaux suffiront a lirri- gation de quelque 2 ou 3 acres de terre. Peu a peu les cultures seront diversifiées; on apprend a con- naitre telle ou telle varieté, on tente quelques nouvelles expe- riences. Dans tous les domaines, les innovations sont introduites avec beaucoup de prudence, afin que les gens n’identifient pas le développement a une affaire ‘‘de toubabs’’!... Intense effort communautaire {| faut voir comment la piste a eté réalisée pour comprendre tout le travail social qui a éte accompli dans la region de Bavak. Au départ, on était en presence de plusieurs groupes ethniques différents: Céreres, Oualofs, etc.; la religion creait d'autres barriéres. Et l'on connait toute la rivalité qui peut exister dans les pays africains. Prendre ensemble la décision de refaire la piste constituait déja presque un défi: mais la réalisation, en commun, d'une oeuvre comme celle-ci a dépasse les prévisions les plus optimistes. Tous ont mis la main a la pate; certains ont sacrifié des arbres, tei Se zn eee ce ‘Sa : ee Sa BV ve Bae ~~ yak des parcelles de champ, des cases; chaque homme valide a travaillé sur le chantier; le soir, les femmes préparaient le riz au poisson et tout le groupe, travailleurs, chefs de file, reli- gieuses et Canadiens parta- geaient le repas. Petit a petit, de nouveaux villa- ges réalisaient qu'un projet — n'était pas nécessairement rele- gué aux oubliettes et que les palabres pouvaient deboucher sur des realisations concretes. lls s'empressaient donc de ver- ser leur cotisation et de partici- per aux travaux afin d’obtenir, eux aussi, leur bout de piste. Les autorités locales, voyant l'activite en cours a Babak, se _mirent a s'y intéresser de plus pres. Le gouverneur de la region de Thiés, le préfet et le député vinrent constater de visu tout ce qu'on leur avait raconte sur les initiatives de cette popu- lation rurale. Peu apres ce fut au tour du ministre de |'Inte- rieur, M. Jean Collin, de venir féliciter les paysans et les encourager par des dons en nourriture. Les autres activités souleverent de pareils élans de solidarite. Point n'est besoin que le resul- tat soit parfait — l@€ rapproche- ment des populations nous semble a lui seul une réussite importante. ~ Ee 1926 1976 CINQUANTE ANS D‘HIS- TOIRE Ecole bilingue, réussite ou échec. Voila le théme du Congrés qui marquera le 50éme anniversaire de \'A.C.F.A. les 4, 5, 6, et 7 novembre prochains. D’abord un sondage sur Appel a un investissement limité Cette expérience a permis de constater qu'il n’était pas nécessaire de consacrer de grosses sommes a la réalisation de ce genre de projets; outre les $10 000 consentis par l'ACDI, nous avons recu quel- ques dons minimes et les pay- sans eux-mémes ont verse environ $400. Le projet ne demanda donc pas plus de $12 000 environ. De cette somme, $1 000 servi- rent a l'achat doutillage pour la piste (de 12 milles environ); évidemment ces pelles, rateaux, pics, etc. servirent maintes fois pour les différentes constructions entreprises. Nous avons ensuite finance la cons- truction d'une remise a outils. d'une caisse d’epargne. dun entrepot pour la cooperative de boutiques et nous avons achete de |'ameublement rudimentaire et un coffre-fort. En agriculture, $1 500 ont ete consacreés a l’achat de pompes manuelles et de materiel agri- cole pour les paysans. En for- mation sociale, des sessions d'étude ont été financées pour les vendeuses du marche, les assistantes sociales, etc. Toute la main-d'oeuvre a ete gratuite. Et-pourtant, ces gens réussissaient a peine a trouver de la nourriture pour leurs famil- les, les travailleurs eux-mémes étant nourris avec les fonds ras- sembles par les paysans. Un aspect interessant de a3 investissement est qu'une par- tie de cet argent deviendra un capital producti. Ainsi. argent consacre a l’agriculture a ete confie a la cooperative agricole qui percoit de 10 a 15 p. 100 de la valeur des matériaux offerts aux paysans; Ceux-ci. en remettant une partie de leur dette, permettent a la coopera- tive de venir en aide a d'autres paysans intéeressés dans cette forme d’ autodéveloppement: nous avons agi de la méme maniére avec la cooperative de couture. Un second aspect a considerer est l'impact produit sur la popu- lation. Comme nous I'avons dit plus haut, ce projet n'a pas ete imposé, les paysans ont bat eux-mémes leur projet et conti- nuent a le réaliser. lls n'ont pas assisté les bras croisés a la construction de prestigieux batiments dont lutilité aurait dépassé leur entendement. Par Kenneth Une affaire de Selon le dictionnaire, un entrepreneur est “‘Quelqu’un qui entreprend de commen- cer et de conduire une entre- prise ou une affaire, en assu- mant généralement tout le contr6le et tous les risques.” En d’autres termes, quel- qu’un qui fait démarrer quelque chose. - On peut trouver des entrepreneurs au gouverne- ment, dans de grosses et de petites entreprises. On en a besoin partout, mais le Canada en a tout spéciale- ment besoin dans les petites entreprises. Dans une com- munauté de 1,000 person- nes, trois ou quatre entre- preneurs peuvent faire la différence entre dépendance et prospérité. Les entreprises qu’ils démarrent et les emplois qu ils créent sont comme des ondulations sur l’eau qui vont s‘élargissant. Leur succés en_ inspirera d’autres. Ce qu’ils ont en commun, cest une attitude. Derriere la force qui les pousse il y a la conviction personnelle du succés. Mais des qualités d'entreprise peuvent égale- ment sacquérir. Des étu- diants peuvent prendre des idées par leur travail dété avec de petites firmes. Les employés réguliers de pe- tites entreprises sont eux- mémes une source naturelle de telles qualités. Il faudrait que des cours d’entreprise soient inclus a la fois dans l’enseignement> classique et dans les programmes gou- vernementaux de recyclage. eee Il se peut que des entre- preneurs se lancent pour des raisons négatives, également, comme par exemple, la fer- meture d'une usine ou la non-obtention d'une promo- * tion. La désaffection pour le travail et l'absence d’un sen- timent d’accomplissement poussent souvent les indivi- 7 ‘ecole bilingue sera fait dans chaque région de la province.La synthése de ce sondage servira ensuite comme premier document de travail lors du Congrés. Les ateliers seront orga- nisés selon des sous-thémes choisis préalablement: par- exemple: 1) Le gouvernement de \’Alberta et |’ACFA: vers . une nouvelle politique pro- 10008 - 109e RUE EDMONTON, ALBERTA T5J 1M5 Tél.: 429-7611 vinciale. 2) Les parents et |’ACFA: vers des familles pleine- ment conscientes de la si- tuation et de leurs respon- sabilités. 3) L’école et |'ACFA: vers — une école, centre nerveux de la vie francaise. 4) L’étudiant et I’ACFA: vers une identité franco- Albertaine. McDonald communauté dus 4 rechercher l’indépen- dance. Toutefois, bien que argent ne soit absolument pas le motif dominant, la survie de nouvelles entre- prises exige des mouvements de trésorerie adéquats, en échange de l’investissement et des risques assumés. eee Lindividu est la cle. Sil lui est possible d’obtenir 10 pour cent, sans aucun risque, des Bons d’épargne du Canada, il faut quil récupére davantage pour le compenser d’avoir risqué tout ce qu'il posséde. En outre, il faut que les poli- tiques publiques visent a la suppression des barriéres qui empéchent la formation de nouvelles entreprises, par- ticuligrement le manque de travailleurs 4 la suite de programmes nationaux d’ap- prentissage inadéquats. Dans ses représentations aux gouvernements fédéral et provinciaux, la Fédéra- tion Canadienne de _|’entre- prise indépendante a fait des recommandations spéci- fiques insistant sur le besoin ; d’encouragements_ aux indi- vidus plutét qu’aux ban- ques et autres institutions financieres. La notion d’entreprise est- une affaire de com- munauté, qui assortit les ~ hommes ayant de lexpé- rience et du capital aux nouveaux venus. Presque toutes les communautés ont un petit groupe dis- cret d’hommes d affaires et de professionnels locaux qui appuient les entreprises locales, souvent dans l’immo- bilier. Ces groupes sont la voie naturelle pour la créa- tion de nouvelles entreprises. Tous ont la motivation du succés parce que c’est leur argent quiils risquent. La est le secret. C’est un pro- cessus local autogénérateur. + Association Canadienne - Francaise de |Alberta 5) Les professeurs et V’ACFA: le rdle du profes- seur et ses besoins. Les recommandations viendront des ateliers pour étre ensuite étudiées en ses- sion pléniére. A l'aide de ces données, une thése sera complétée. : Pour de plus amples in- formations, nous vous invi- tons a communiquer au nu- méro suivant: 429-7611.