Méme situation a Vancouver et ailleurs en Colombie. La Fédé- ration Canadienne-frangaise de la Colombie aujourd'hui nommée la Fédération des Franco-Co- lombiens s'était fixé des buts identiques a ceux de Victoria. Fonder des paroisses frangaises et regrouper les francophones. On disait souvent au Québec que la langue était la gardienne de la foi. En Colombie on peut af- firmer a l'inverse que la foi é- tait la gardienne de la langue car on se replia sur 1'Eglise pour survivre comme groupe eth- nique. Les seuls revenus de la Fédération étaient la cotisation de ses membres. I1 y a trente ans la Fédération devait oeuvrer avec un budget d'environ deux mille dollars par année. On parlait beaucoup de nos droits mais rien ne changeait. On de- mandait des écoles mais nos ré- clamations tombaient sur des o- reilles sourdes. Dans les années cinquante et soixante j'assistais réguliére- ment aux réunions mensuelles et aux congreés annuels de la Fédé- ration des Franco-Colombiens et on entendait toujours des gens dire: "Nous voulons des écoles frangaises! C'est notre droit!" Et ga n'allait pas plus loin que ga! Et en 1964, dent de la Fédération. j'ai été élu prési- Au ban- quet de cloéture, j'ai dit aux congressistes: "Vous voulez des écoles frangaises? Allons en demander a ceux qui sont capa- bles de nous en donner, c'est- a-dire le gouvernement." Par la suite le secrétaire de la Fédé- ration a écrit un mémoire et nous sommes allés le présenter au Ministre de l'tinstruction pu- blique. Nous n'avons pas été trés bien accueillis mais la deuxieme fois c'était beaucoup mieux. Tout a coup, dans les années soixante, les Québécois se sont réveillés. Ils ont commencé a crier: "Nous en avons assez! Il faut que ¢ga change!" Et ona vu la naissance du mouvement sé- paratiste. Les Québécois s'é- taient élu un gouvernement dyna- mique et orienté vers la réforme de la société et vers l'avenir. C'était le gouvernement libéral de Jean Lesage. La révolution tranquille était lancée. Devant ces agissements inquiétants, le Canada tout entier a commencé a trembler. Le gouvernement féede- ral a Ottawa, dirigé par le Pre- mier Ministre Lester B. Pearson, a créé la Commission Royale da! enquéte sur le Bilinguisme et le Biculturalisme. Cette commis- sion se promenait a travers le pays pour entendre les griefs, les suggestions et les revendi- cations des Canadiens. La Fédé- ration des Franco-Colombiens a préparé un mémoire qu'elle a préesenté a cette Commission a Vancouver; a titre de président de la Fédération, j'ai comparu devant la Commission avec d'au- tres officiers de notre asso- ciation. On demandait beaucoup, il y avait énormément de rat- trapage a faire. On réclamait des écoles frangaises, la radio et la télévision frangaises jus- qu'en Colombie et une reconnais- sance officielle de la minorité canadienne-frangaise. Nous de- mandions pour nous les mémes a- vantages dont jouissait la mino- rité anglaise au Québec. En 1957, donc, nous n'avions rien sauf quelques églises fran- gaises. Elles existent encore exceptée celle de Port Alberni; quelle histoire que cette his- toire de Port Alberni! Dans les années soixante, les Canadiens frangais de la-bas avaient déci- dé de se fonder une paroisse frangaise bien a eux. Ils se sont organisés et ont accumulés des fonds. Le Conseil de la Vie frangaise a Québec leur avait donnee $5 000, a cette fin, 1' équivalent de $50 000, aujourd!' hui. Eh bien, ces pauvres gens pas trés instruits, et pas tres forts, sans défense, se sont