Le Soleil de Vancouver,page 8,23 janvier 197C Introduction au Francais parlé GARNET D’UN PROMENEUR > | 8 o Zaye: nl eh 5 Vee D'UN CHATEAU A L'AUTRE Toute personne qui a visite les environs de Paris a pu se familiari- ser avec l'architecture des chateaux de France, qutils s'ornent de tours rondes et médiévales ou d'élégantes et classiques fagades, Pour ma part, Pierrefonds, forteresse a pont-levis et blanches mrailles,assise a l'orée de la forét de Compiépne; ie proche de la capitale, -Ermenonville et ses jardins que connurent successivement Marie-Antoinette et Jean-Jacques Rous— seau, ont enchante mes promenades. Quelle fut ma surprise de re- trouver au Canada, travesties mais re- connaissables, les silhouettes de ces demeures! Du paquebot qui fendait les eaux fraiches du Saint-Laurent ,J'aper- gus un jour l'hotel Fronbenace Rose sous ses toitures vertes, perché sur son roc comme une énorme bastille, Stel. me rappelait de loin le Chateau de Pierrefonds, Vers 1'Ouest,ce fut Banff, sorte d'Eruienonville disproportionne, bien que réduit _ a une mesure humaine par ltimmensité du décor. Puis,chapeaute d'un pavillon Renaissance au toit ver- di par les brumes et souillé par les fumées, 1'Hétel Vancouver 4 carrure a- méricaine.Passé l'eau,l'impress Hotel me séduisit.Termine en 1908,ce palais edifié pour le C.P.R., me surprit par son allure frangaise dans une cité si anglaise. Moins extravagant que 1'HO- tel Frontenac,l'Impress Hotel se main- tient dans les limites du bon’ gout, D'ow viennent ces styles de ca- ractére frangais au Canada? Ils pro- viennent des recherches des architec- tes de la fin du 19e siécle pour cré- er un style éloigné des imitations gréco-romaines de nos voisins du Sud, et qui put symboliser les origines eu- ropéennes de la nation canadienne. Pour cette louable entreprise, on fit appel, choix plutét comique ,non pas a un Anglais ou 4 un Frangais, ni méme & un Canadien, mais 4 un Ameri- cain de New-York.Bien informe des sty- les traditionnels de France et de -Grande-Bretagne, Bruce Frice se mit a dresser des plans pour Je Canadien Fa- cifique vers 1986. Il édifia la Gare Windsor A Montréal, Lourde comme un jeu de cubes, cette station de chemin de fer evoque les monastéres romans ,a—- vec déambulatoires,piliers et arcs en plein cintre. Maitre des styles roman, gothi- que et renaissance rénovés et mélan- ges, Price fit école, Ottawa se prit d'engouement pour le genre de cet ar- chitecte, qui savait si bien coiffer des édifices de rapport avec des co- pies de demeures seigneuriales, En ou- tre, le Gouvernement d'Ottawa jugeait les toits en trapeze et a fortes pen- tes parfaitement adaptés a la coulée des neiges. On chargea des archi- tectes renommés de travailler dans par Roger DUFRANE ce sens. De 14 une architect ire d'imi- tation qui a pourtant lai:se quel- ques chefs—d'oeuvres,dont ale plus por peut—-etre par sa simplicité, le bati- ment de la Cour Supreme. Hélas,cet art francais ,leger et riant, au pays d'origine,s ‘ost souvent gate par la transplantation. Est-ce a cause de la propension au _gigantisme du gout américain? Est-ce 4 cause des teintes plus sombres de la pierre ca= nadienne? Nous laisserons aux specia- listes ce beau sujet de these. Quelle impression garder de ce style néo-frangais qui fit flores au Canada pendant un demi-siécle? celle- ci: A part quelques authentiques , ma noirs canadiens-francais du Québec, d'ailleurs antérieurs au Ie siecle,a part quelques imitations réussies, ce style nous semble par trop servile et outré.Nous L'agréons pourtant,car cet hommage indirect a la France nous é- meut et nous permet de ranimer les plaisantes images de Pierrefonds,Erme- nonville et autres joyaux de pierre de la terre des Valois. Navire de guerre et bureaux floftants Les Hollandais ont horreur du gaspil- lage. Ce vieux navire ancré le long des quais,de l'Amirauté a Amsterdam, sert maintenant de bureau 4 des fonc- tionnaires au service de la Marine. LES LIVRES ARTISANS DE L'HUMANITE NOUVELLE Ctest le cinquieme volume de la série "Nouvel Accent", par Maurice Ga- reau, pretre-prédicateur. Ce volume,en style de tous les jours, nous fait comprendre quel est le sommet de la spiritualité communau- taire proposée par le Voncile. Le monde deviendra fraternel.Le secret de cette réussite désirée par tous, tel est le sujet de cet ouvrage trés éclairant. le sous-titre annonce-une expli- cation qui vous comblera de joie: "Un monde ow les laiics consacrent", Un conseil d'ami: achetez-le au- jourd'hui. $1.50 = 2065,Sherbrooke, Ouest fontreal 109, Ganada. | LISEZ ET FAITES LIRE " LE SOLEIL" aes ee aaa 5 SS SS SS Prope: i .Bauché. : \ on parle frangais { \ VANCOUVER 4,'B.C. Cae es ea | 20 ABBOTT STREET Té1é3681-6154 par le professeur Henri Nguyen Certains mots anglais frappent l'oreille d'une maniére particuliére: on entend 3. sons qui se suivent,qu'on dirait de méme nature, mais aux tin- bres différents. Dans un mot comme "higher", on entend bien "high" puis "er",I] n'y a rien entre "high" et "er"; aussi dit- on que "high" et "er" sont enchainés, D'autre part,on peut décomposer "high" en "h" et "igh", Si "igh" se prononce facilement ("igh" se prononce exacte- ment comme "I"), "h" sans le soutien de "igh" se prononce et partant, se pergoit difficilement. Deuxiéme exemple:Prenons un mot comme "flower".En suivant le méme pro- cessus, "flower" s'entend comme "flow" enchainé 4 "er", "Flow" @ son tour stentend comme "fl" enchatné & "ow", Troisiéme exemple: "lawyer",qui se décompose en "lawy" et "er", Puis "lawy" en nyu et Now!" . Dans les 3 cas, le son Nert res- te le méme et n'est jamais accentué. hais sa qualité la plus remarquable, c'est qu'il ne se laisse pas décompo- ser, Il est impossible de partir de 2 sons différents de "er" your aboutir a "er",Par contre,aussi bien "igh"que "ow"t que “"awy" se *laissent réduire 4 leurs sons composants. Mais,et 1a est le plus important,ces sons composant's ne sont pas enchainés l'un a l'autre. En écoutant_ attentivement "igh" ou "I",on arrive a percevoir quelque chose commie "ta" de "father"; puis quel- que chose comme "el de peliong". Con- ventionnellement, on transcrit "igh" et "I" comme ceci: /AI/. De méme, "ow" de "flower" résul- te de quelque chose comme "a" de "fa- ther" modifié par quelque chose com- me "ou" de "courier", Transcription: /AU/. Enfin, "awy" de "lawyer" signa- lea L'oreiile quelque chose comme "o" de "probably", modifié par quelque chose comue "e" de "belong".Transcrip- tion: />I/. Mais, a la différence de "igher" Nower" et eerie /Al/, /AU/, et /31/ sont plus qu'enchatnés, T1 ,s'opére en- tre A et I, A et Ul, D et I,ce qui est a l'origine d'un son transitoire: le glissement. Tout ce qui précéde permet dés maintenant un certain nombre de défi- nitions rudimentaires: -voyelle: son qui se prononce et se pergoit facilement (mais pas toujours) et qui ne se laisse pas réduire sans perdre son timbre propre. -consonne: son qui se pergoit mal sans le soutien d'une voyelle. —diphtongaison: passage insensible d! une voyelle a une autre. = =A suivres « MODES dePARIS f Pacaien poyee $ 1044, rue Robson