L'année qui vient de s‘achever fut un étrange mélange de périodes d’euphorie, ou du moins de sérénité, et de périodes de découragement. Etre au service d'une communauté en pleine évolution, en pleine construction identitaire, c'est un peu comme étre monté sur un manége qui continue de jouer sa petite musique obsédante et qui ne s’arréte pas quand on panique et que l'on veut absolument descendre! Le découragement dont je parle, c’est quand nos centres de services en emploi ferment leur porte et que les arrangements négociés qui les remplacent sont tellement étouffants que nos institutions sont obligées de retravailler leur budget a la baisse. lest clair, cette année, que les longs mois de démarches et que les négociations avec le gouvernement provincial n’ont rien donné. Les francophones sont devenus les bénéficiaires de services spécialisés et le gouvernement de la Colombie- Britannique continue de ne pas accepter d’accorder a ses francophones la place qu’ils devraient occuper dans un pays qui se dit fier de ses deux langues officielles. La sérénité, c'est le jour ot le drapeau franco-colombien flotte devant l‘Assemblée législative a Victoria, un symbole puissant de la reconnaissance de notre communauté. Ce drapeau nous déclare que nous faisons partie de la Colombie- Britannique et que notre contribution est visible et respectée. Nous voulons mettre au service de l'ensemble de la population la créativité et l'expertise francophone que nous développons ensemble. La sérénité, c’est aussi le jour ol un événement culturel, quelque part dans notre communauté, nous révele que nous ne sommes plus une seule culture francophone, mais bien des cultures francophones, une harmonie de cultures francophones qui, réunies, constituent une de nos plus grandes richesses. Ueuphorie, c'est quand l’appui renouvelé de Citoyenneté et Immigration Canada nous permet de regrouper autour de la table les grands acteurs de notre communauté et que toutes ces personnes collaborent et développent des projets pour mieux accueillir et encadrer les immigrants francophones qui vont peupler nos écoles et devenir membres de nos associations et de nos conseils d’administration. Nos associations, organismes et institutions continuent de faire preuve d’un engagement profond qui va bien au-dela de la tache qui incombe a un em- ployé ou a un bénévole. L’euphorie, c’est aussi quand nous nous regroupons, comme nous l’avons fait en novembre, pour mieux comprendre comment renforcer les liens qui nous unissent avec toutes les personnes qui ont choisi de parler francais, ces francophiles qui veulent absolument profiter des espaces francophones que nous créons ensemble. Nous sommes 300 000 a vouloir absolument vivre, au moins une partie de notre vie en francais. DELA 1 REC we GENERALE Ou le faire, quand et comment le faire? Nous répondons ensemble a ces questions, quand Réso- Santé allonge sa liste de professionnels de la santé parlant francais, quand Canadian Parents for French - BC and Yukon Branch organise son concours d’art oratoire, quand nos écoles s‘enracinent dans leur communauté, quand nos jeunes du Conseil scolaire font du vélo pour les sans-abri, quand nos nouveaux-arrivants démarrent leur propre entreprise. Leuphorie, c’est quand nos enfants s‘engagent a fond et que le conseil d’administration du Conseil jeunesse regroupe des jeunes francophones, confiants, fiers de leur bilinguisme, a l'aise dans cette identité complexe, qui se sont aussi donnés comme responsabilité de faire grandir et d’enrichir leur communauté francophone. Je vous invite a parcourir notre rapport annuel, il est loin de couvrir toutes les activités et les luttes que nous avons menées ensemble. Je ne crois pas que nous puissions affirmer que l'année qui vient de s'achever ait répondu a toutes nos attentes. Mais, ensemble, nous avons appris a mieux analyser les défis que Uenvironnement nous présente et a identifier les batailles que nous pouvons gagner. Notre passé est riche et nous pouvons en étre fiers. Nous allons maintenant vivre une période de transition, celle de la fin de la Feuille de route fédérale. Nous avons été consultés et nous allons encore étre consultés par le gouvernement fédéral pour tracer ensemble le chemin de l'avenir. ILy a des écueils a éviter, il ya des embiches, peut-étre des nuages qui pourraient se transformer en orages. Mais n’oubliez pas que la Fédération est votre outil, votre plateforme de concertation. Le travail que je me suis engagée a accomplir se définit facilement : nous sommes avant tout un instrument de changement qui nous permet d’évoluer, de grandir, de créer, d’offrir plus de services dans plus de domaines. Nous sommes, je le crois, je le veux, un instrument de cohésion et c'est cette cohésion qui peut disperser les nuages. Je tiens a remercier le conseil d’administration de la Fédération pour toutes les discussions animées, passionnées autour de cette table sans lesquelles je serais moins solide. Merci aussi a l’équipe du personnel sur qui je compte et qui mérite la confiance que vous leur accordez. Un grand merci a vous toutes et tous. A (7 Christine Sotteau Directrice générale