journal tourné vers les souvenirs d’une période de sa jeunesse raconté par un narrateur qui pourrait 6tre son double. Une pre- miére et trés longue partie, celle du narrateur Ali, suivie de celle de son ami Mamed, légérement abrégée et une troisiéme et der- niére partie, celle de Ramon, beaucoup plus courte. Si la premiére expose la thése de l’amitié, la seconde pourrait étre l’antithese tandis que Ramon, personnage calme, tolérant et d’esprit ouvert fait bien la synthése et énonce la conclusion souhaitée. Toutefois, Punité du roman est renforcée par la fameuse lettre adressée a Ali et écrite de la main de Mamed. Lettre qui se trouve a la fin du livre, mais annoncée par un petit texte au début du ro- man. Ainsi, prologue et épilogue nous éloignent quelque peu de lallure traditionnelle d’un roman. Par moment, l’écriture de Ben Jelloun prend l’allure d’un journal intime, dans lequel, par le biais de son narrateur, il se plait a évo- quer des aventures de jeunesse, parfois dans un langage cru, utili- sé souvent par des adolescents a la recherche de leur liberté et de leur besoin d’affirmer cette liberté. Conscient du désir de dévoiler ses secrets de jeunesse et de se raconter en adoptant une techni- que d’écriture habile qui fait de la fiction une réalité dans l’imagi- naire du lecteur, Tahar Ben Jelloun nous offre un roman de cent cinquante pages absolument séduisant, chargé d’idées sur les va- leurs humaines, les ambitions de la jeunesse ou les désillusions qui s’en suivent. Simon Henchiri Tahar Ben Jelloun, Le dernier ami, Paris, Editions du Seuil, 2004 ( 7 Euros). Francoise Sagan: « On a aussi peu de liberté maintenant qu'il y a vingt ans : faire l'amour était alors interdit aux jeunes filles ; maintenant c'est presque devenu obligatoire. Les tabous sont les mémes. » Amélie Nothomb : "On peut rater sa vie a cause d'un seul mot." Extrait de "Biographie de la faim" 20