Les 16, Le Soleil de Colombie, 23 Aoft 1974 1974: Année mondiale de la population Pourquoi une ‘Annee mondiale de la population’”? par David A. Fieldman Qui sont les gros consommateurs? Dans leur arrogance, les Occi- dentaux oublient que les habi- tants des pays nantis consom- ment une part beaucoup plus grande des ressources limitees de notre planete que les habitants des pays demunis. Chaque enfant qui nait dans un pays occidental apporte avec lui trois fleaux: la pollution, Fepuise- ment des ressources et la con- sommation excessive. Un biolo- giste américain, cite par |’ecolo- giste Richard Falk, a calculé qu’a ces titres, chaque nouveau-né américain équivaut a 500 nou- veau-nes indiens. Ce genre de calcul permet de conclure que, au lieu d'augmenter d’un pour ‘cent par annee, la population des Etats-Unis s'accroit de 25 p. 100 ‘SUITE ET FIN par année, soit 10 fois plus rapi- dement que celle de I'Inde. Al’heure qu’il est, non seulement - nous détériorons notre environ- nement, mais nous le modifions radicalement. Notre civilisation industrielle et urbanisée est en conflit avec la biosphere. Les vil- ~ les consomment toujours plus de matériaux, métaux, produits chi- miques et combustibles, et d’énergie, pour s'éclairer, se chauffeér et alimenter les moteurs voraces; ce faisant, elles polluent de leurs effluents l’air, les Cours d'eau et les océans. Et nos villes croissent sans cesse. Londres s'étend sur pres de 700 milles carrés; Tokyo s’étend vers Osaka dans une conurbation qui englo- bera un jour la plus grande partie de la population du Japon. New- York, Boston, Philadelphie et Washington sont condamnés a se rejoindre pour former une autre mégalopole. “Monstre polycéphale”’ Personne ne peut donc se déro- ber confortablement aux ques- tions avec lesquelles |’humanite est aux prises. Norman Borlaug, prix Nobel et pére de la ‘‘révolu- tion verte’’ en Inde et dans d’au- tres pays, a justement qualifié le probleme démographique de “‘monstre polycéphale’’. En effet, ce probleme touche toutes les sociéteés humaines et demande qu'on prenne des mesures a l’échelle planétaire. Elles devront étre prises apres mure réflexion, car les autorités publiques interviennent ici dans un domaine de la vie humaine qui a toujours eté tres personnel et qui demeure lié au condition- nement fondamental de l'homme. Voila un domaine ou une action des Nation unies, qui parlent a la fois au nom des nations et des individus, serait tout indiquée. En outre, on peut charger les institu- tions spécialisée des Nations unies dans les domaines du tra- vail, de la santé, de l'éducation et d'autres aspects du dévelop- pement social, de s’attaquer a des problemes nationaux particu- liers. On a déja beaucoup fait. Par exemple, le ‘‘Fonds des Nations unies pour les activités en matiére de population’, qui existe depuis six ans, affecte 100 millions de dollars a plus de 600 projets dans 78 pays de |’Amérique latine, de l'Afrique, de |’Asie et du Moyen- Orient. De plus, 80 millions de dollars sont consacrés a des pro- jets privés parrainés par la “Fédération internationale du planning familial’, qui regroupe aujourd'hui 79 associations nationales et oeuvre dans plus de 100 pays. Ces projets donnent de bons résultats. Taiwan, Hong-Kong, la Corée et Singapour ont conside- rablement freiné leur natalité. Un vaste programme de régulation des naissances est en cours dans le sous-continent indien. Ces projets, qu’ils soient de caractere privé Ou gouvernemen- tal ou entrepris sous les auspices des Nations unies, consistent habituellement a fournir de l'aide médicale par |’entremise des hdépitaux, des cliniques ou des unités mobiles, a organiser des campagnes d’éducation et d’in- formation, et 4 appuyer, financie- rement et matériellement, des tra- vaux de recherche et des enqué- tes, des séminaires, des confé- rences et des programmes de for- mation. : “On ne peut plus retarder”’ Mais il reste encore beaucoup a faire. Comme |’a fait observer M. Kurt Waldheim, secrétaire géné- ral des Nations unies, environ les deux tiers des pays membres n'ont pas encore adopteé de politi- ques démographiques, et ces pays ont besoin de conseils et de ressources pour évaluer leurs besoins. Pour tous ceux qui oeuvrent dans le domaine du développement, il est clair qu’il faudra intensifier les efforts de planification démo- graphique afin d’acceélérer la réduction du taux de croissance de la population. ll n’est donc pas douteux qu'une planification efficace en matiere de population constitue un élé- ment essentiel du développement économique et social d’un pays et qu’il incombe en premier lieu a chacun des pays intéressés de prendre les mesures qui s’impo- sent. Aucun organisme de déve- loppement étranger ne peut avoir la présomption de pouvoir résou- dre le probleme a la place du pays ~ intéressé. Mais il peut souligner les dangers qu’il y aa ne pas agir immédiatement, donner des con- seils et des informations techni- ques et, si possible, accorder une aide financiére aux gouverne- ments afin qu’ils puissent mettre sur pied des programmes effica- ces. On ne saurait résoudre le pro- bleme démographique ni par un plan quinquennal, ni en une seule décennie, ni méme diici a la fin du siécle. Elle demandera des - efforts soutenus et de longue haleine, mais on ne peut plus retarder ou remettre a plus tard la solution de ce probleme. C'est la raison pour laquelle les Nations unies ont désigné 1974 l’'Année mondiale de la popula- tion. Est-ce qu’il y aura lieu, en l’an 2000, d’étre fiers ou de désespé- rer de la réaction de-l’homme face a ce défi? Quoi qu’il en soit, les efforts déployés dans un ave- nir rapproché y seront pour beau- coup.0 M. David A. Fieldman est un journaliste et écrivain cana- dien actuellement fixé a Genéve, ou il est le correspon- dant de nombreuses publica- tions. En’Inde, les slogans en faveur de Ia limita- tion des naissances fleurissent Partout, jusque sur les velopousses. LOTERIE ‘* WESTERN” Les avantages de devenir vendeur pour la F.F.C. Question: Quels avantages d’acheter les carnets de bil- & la F.F.C. plut6t que de les faire venir directe- lets ment de Victoria? Réponse: A) - Directement du Polver nomen, vous ne poured recevoir que 2 carnets - B) - Sur la vente-du carnet, vous avez $5.00 et vous re- tournez $25.00 au Gouvernement - : SI VOUS LES ACHETEZ A LA F.F.C,: paw itishe bee A) - Vous pouvez avoir le nombre de livrets que vous dési- rez, si vous 6tes membre de la F.F.C. - B) - Sur la vente du carnet, vous avez $5.00 et vous re- tournez $25.00 4 la F.F.C., qui elle retourne $22.00 au Gouvernement et $3.00 4 la région. Au retour des car- nets au Gouvernement, la F.F.C. recevra $2.50 - La greve It est evident qu’une perte de revenu chez un groupe important de concitoyens en vient a la longue a affecter tout le monde. Qu’on fe veuille ou non, le ralentissement du travail dans une petite ville ne tarde pas 4 produire de mauvais effets dans toutes les couches de /a société. La multiplication des conflits ouvriers, surtout ceux gui vont jusqu’é la gréve, donne vrakment la preuve que notre systéme économique a quelque chose de défectu- eux. Les salariés réclament des augmentations de salaires en rapport avec le cot de Ja vie, les employeurs haussent les prix de leurs marchandises et le cot de fa vie aug- mente encore. C’est un cercle vicieuy dont il est difficile de sortir. /1 semble, 4 priori, que c'est le sysiime luieméme qui est défectueux. Nos lois ouvriéres sont pratiquement in- opérantes puisqu’elles ne favorisent pas une conciliation rapide et satisfaisante pour toutes /es parties. Et trop souvent, cet état de chose conduit a la gréve. Tant qu’on n’aura pas découvert un systéeme plus per- fectionné, il faudra se résoudre a voir autour de soi des mécontents, des contlits, des gréves ou des lock out qui font mal 4 toute fa communauté. Il s‘agirait d’inventer une formule qui mettrait un terme 4 cette course que personne ne peut gagner. II faudra bien un jour que nos économistes se mettent ré- solument a la tache pour trouver une solution qui per- mettra é tout le monde détre satisfait de son sort. La société devra nécessairement mettre sur pied une politique de base et une législation ouvriére qui élimi- neront au départ toute une série de discussions portant sur des points secondaires et qui constituent autant de prise 4 la discorde. On sait fort bien qu’un grand nombre de Clauses incluses dans un contrat de travail n’ont sou- vent qu’une relation bien lointaine avec l’exercice de la profession elle-méme. Les régles du jeu devraient aussi étre transformées substantiellement pour laisser moins de part aux calculs stratégiques et aux parties de cache-cache entre les négo- ciateurs des deux cétés de la table. Dans des négociations de ce genre, les représentants du patronat et du syndicat consacrent le plus clair de leurs efforts a déceler les pen- sées de ceux qui leur font face. Pendant ce temps, les ferments de gréve se multiplient et risquent de provo- quer la catastrophe. A une époque ou il faut penser vite et agir vite, iln’y - @ pas de raison pour que [@laboration dun contrat de travail s‘éternise a ce point. Du train ou vont les choses, la population se demande si vraiment on ne cherche pas delibérément a prolonger le débat pour fournir de I’em- ploi a des professionnels de la discussion. Dechets industriels La richesse d’une région ou d‘une ville se mesure par le nombre et la prosperité de ses industries. C’est pour cette raison que, partout, on fait tant d’efforts pour en implanter de nouvelles et donner de I’expansion a celles qui existent deéja. Nos industriels sont des concitoyens précieux qui ont droit 4 tout notre support moral et 4 notre entiére admi- ration pour loeuvre quis accomplissent. Cette importance économique des industries ne doit pas faire oublier, cependant, les droits des autres citoyens gui ont aussi des mérites personnels. Dans toute société. bien organisée, les droits des uns ne doivent pas aller plus . loin que les droits des autres. Certains propriétaires d’usines ne se préoccupent pas suffisamment des problemes quils posent a leur entou- rage avec la fumée, la suie, le bruit et les déchets dont les batisses industrielles sont souvent la source. On souffre de cette situation dans presque toutes les municipalités. II est certain qu’une surabondance de fu- mée et de poussiéres est nuisible a la santé des personnes qui résident a proximité des secteurs industriels. En plus de respirer un air pollué, ces résidents sont dans Vimpossibilité d’aérer leurs demeures et partois méme des‘étendre au soleil durant la belle saison. D’autre part, ils peuvent difficilement garder leurs maisons pro- pres. Un certain nombre dindustriels ont compris quil était de leur devoir d’apporter des correctifs aux instal- lations qui sont a l’origine de tous ces ennuis. En pre- nant des mesures spéciales, en mettant des dispositifs modernes, ils ont réussi a réduire de beaucoup les exces de suie et de fumeée. D’autres propriétaires sont hélas! moins [TOSSES a ayy dans le méme sens et quelques-uns se moquent éperdue- ment du mécontentement qu’ils provoquent, C’est en pensant @ ceux-la que nous voulons protester au nom des centaines de personnes victimes de cet état de chose. II existe surement des lois et des reglements qui obli- gent les industries a respecter leur voisinage et elles peuvent d'ailleurs y arriver sans dépenses excessives. I1 est trop facile de répondve aux critiques en disant: “Allez vous construire ailleurs! “ Ce n’est pas une solu- tion réaliste 4 un probleme qui concerne autant lindus: triel que ses voisins immédiats. Dans la plupart des cas, il suffirait d’un peu de bonne volonté de la part des entreprises récalcitrantes; et si la bonne volonté ne vient pas, | appartiendra aux autorités civiques de faire respecter les exigences du bien commun.