der le Canada uni. solutionner. Des-les minutes qui ont suivi l’annonce par le gouverneur-général Michener de la disso- lution du Parlement, M. Pierre Elliott-Tru- deau s'est empressé de confirmer ce qu’on soupconnait deja, a savoir que les liberaux chercheront une fois de plus a faire campa- gne autour du theme de l’unité nationale qui a fait leur succés depuis le début du siécle. Les stratéges libéraux habilleront de nou- veau le vieux theme de revetements ingé nieux, dont M. Trudeau a fourni hier quelques exemples. Ils parleront cette fois d’intégrité nationale plutot que d’unité nationale propre- ment dite. I] n’y a cependant point a se trom- per sur le fond: ils tenteront pour la cen- tieme fois de faire valoir que l’unité natio- nale (entendue a leur maniére) est la ques- tion la plus brilante de l'heure et qu’il n’exis- te qu’un parti capable d’y faire face et de gar- Dans un pays autre que le Canada, on de- manderait des comptes sévéres au parti qui s est servi d’un theme aussi grave plutot que de résoudre les problemes qu’il recouvre. Le climat d’incertitude qui continue de planer sur l'avenir du Canada réussira difficilement, toutefois, a déboucher sur une véritable re- mise en question de politiques qui ont contri- bué a entertenir le probleme au lieu de le Meme si la magie de 1968 est passablement disparue, il serait imprudent de minimiser la puissance de séduction que conserve le, leader libéral dés qu'il revient 4 son theme préferé. On pourrait souhaiter non sans rai- son que |’élection porte principalement sur d’autres sujets. Il est toutefois douteux que des themes comme la politique économique et la politique étrangere reussisent a mo- biliser au méme degré |'intérét des électeurs. Les faits justifiant une critique vigoureu- se de la politique de M. Trudeau en matie- re d’unité nationale ne manquent point. Le chef libéral apparaissait en 1968 comme le sauveur capable de ramener au bercail un: Québec passablement agité. Quatre ans plus tard, il faut enregistrer non seulement la montée en fléche du Parti québécois, mais aussi limpossibilité qu’a manifestée M. Trudeau de trouver un terrain d’entente avec ses alliés naturels qui dirigent présentement le gouvernement québécois. Pouvant comp- ter 4 Québec sur un gouvernement qui re- jette le séparatisme. M. Trudeau avait une chance unique de définir avec celui-ci des solutions acceptables au Québec et compa- tibles avec l'intérét national du Canada. Quatre ans aprés les élections de 1968, qui oserait affirmer que les choses se sont. vari- ment améliorées quant au fond? Le Québec fait toujours face a une tenace arrogance fé- dérale. Celle-ci ne saurait étre plus agréa- ble parce qu’elle est incarnée par un Qué- bécois. : Pour combattre efficacement M. Trudeau sur son terrain de prédilection, il faudrait. que ses.rivaux puissent offrir des positions plus intéressantes. Il faudrait qu’ils se dis- tinguent assez du parti libéral pour qu’on puisse vraiment parler d’un choix offert . entre deux ou trois politiques différentes. Or, loin de préciser davantage certaines distinctions encore tres timides qu’ils es- quissaient en 1968, le parti conservateur et le NPD ont tendu, au contraire, a se rappro- cher de la ligne beaucoup plus vague mais fort rentable des libéraux. MM. Stanfield et Lewis pourront atta- quer M. Trudeau au plan de la méthode. Ils pourront lui imputer avec raison un autori- tarisme qui n’est jamais aussi aigu que quand il s’adresse au Québec et une intran- sigeance qui cadre mal avec sa philosophie du dialogue civilisé. Ils pourront soutenir qu’eux-memes seraient en ces matiéres plus : souples, plus enclins a la négociation veri- table. Mais ils sont prisonniers au départ de la problématique définie par le chef du gouvernement et a laquelle on sait désor- mais plus clairement qu’ils souscrivent eux aussi, sauf réserves au chapitre des moda- lites et du ton. M. Trudeau s’érige implicitement en dé fenseur de l’intégrité du Canada. MM. Stan- field et Lewis devront veiller a ne rien.di- re qui puisse les exposer a des critiques sur ce plan: l’opinion anglo-canadienne ne le leur pardonnerait point. Malgré ses racines de plus en plus fra- giles dans un nombre croissant de provinces, le parti libéral appardit encore comme le seul parti ayant une figure nationale. Cette representation ne correspond plus guere au rapport des forces politiques sur le plan provincial. Il serait toutefois téméraire de prédire que l’éclatement du mythe se pro- duira cette fois-ci. é e@ : Du cété des partis d’opposition, la pre- miere urgence consistera a réparer des bréches énormes qui menacent de les pa-. ralyser une foils de plus devant leur princi- pal adversaire. Chez les néo-démocrates, on verra mieux a mesure que progressera la campagne élec- torale, que M. Lewis, étant donné !’éetat de l’opinion anglo-canadienne, ne pouvait gue- re accepter certains passages du manifes- te de son aile québécoise qui risquaient, si- non de contredire, du moins d obscurcir dangereusement aux yeux du reste du pays, la ligne de son parti en matiére de relations avec le Québec. Si M. Laliberté et ses col- legues veulent faire la lutte sous la bannie- La prochaine élection fédérale re néo-démocrate, il leur faudra renoncer, ‘ne serait-ce que pour la forme, a certains passages de leur manifeste. Mais ce repli stratégique ne saurait que mettre en danger leur propre crédibilite aux yeux de leurs concitoyens du Québec. Chez les conservateurs, M. Stanfield a presque confirmé hier l’entrée prochaine de . Claude Wagner dans la lutte. La situa- tion actuelle des conservateurs au Québec est tellement dégradée qu’il ne faut pas trop attendre de lintervention d’un seul homme. M. Wagner, malgré certaines limites qui inquiéteraient davantage a Québec qu’a Ottawa, pourra néanmoins aider précieusement les conservateurs. Il faut souhaiter qu’il prenne enfin la déci- sion que l’on attend de lui depuis des mois. On vient de voir en Colombie-Britan- nique que l’entrée en scene d’un parti qui paraissait disparu peut jouer de vilains tours au parti au pouvoir. Avant de prédire que l’entrée en scene de M. Wagner ne servirait qu’a diviser les forces d’opposi- tion au profit des libéraux, il faudra procé- der 4 des exercices plus rigoureux d’arith- métique électorale.. Quant aux créditistes, I’échec de M. Bennett en Colombie-Britannique sonne-. le glas des espoirs que M. Caouette nourrissait du cété des provinces anglophones. Le parti créditiste conserve, par contre, au Québec, des positions solides. Le dernier sondage Gallup confirme 4 ce propos les pronostics de plus d’un observateur. A moins que les conservateurs ne se rem- plument sérieusement, il se pourrait que les créditistes, loin de perdre du terrain, gagnent quelques sieges nouveau. e Ce n’est pas au Québec que se scellera le sort du gouvernement Trudeau, mais plutot en Ontario et en Colombie-Britannique. Dans ces deux provinces, il semble acquis que le parti gouvernemental perdra du terrain. La politique de bilinguisme, la politique économique, le style du premier ministre et de certains de ses collégues, ont laissé chez plusieurs des souvenirs désagréables. La question qui se pose, ce n’est pas de savoir si les libéraux perdront’ du terrain en Colombie-Britannique et en: Ontario, mais sils en conserveront assez pour pouvoir former un gouvernement ma- joritaire. : On parle de plus en plus, depuis quelques mois, de la possibilite d’un, gouvernement minoritaire. A deux mois des élections, cette perspective, si peu réjouissante soit-elle aux yeux de milliers de Canadiens, apparait comme la plus proche de l’opinion actuelle des citoyens. Claude RYAN Le Devoir, ee ETES INVITES A PARTICIPER DU CANADA afrafchissements et nourriture des prix réguliers SOIREE MULTI-CULTURELLE LE PREMIER MINISTRE Les billets d’entrée sont disponibles aux bureaux du Parti Libéral ci-dessous : L’ Honorable Pierre E. Trudeau DU CANADA Samedi 23 Septembre 1972 a 19h00 a S Showmart Building, Pacific National Exhibition SPECTACLE - CHANSONS - DANSE BURNABY RICHMOND DELTA - 5-690 No. 3 Road, Richmond i BURNABY SEYMOUR - 42385 E. Hastings St., Vancouver CAPILANO — 1550 Marine Drive, West Vancouver 1132 Lonsdale, North Vancouver FRASER VALLEY WEST = 2409 St. Johns St., Port Moody NEW WESTMINSTER ~- 3834 Columbia St., New Westminster SURREY WHITE ROCK —- 10587 King George Hwy., Whalley VANCOUVER CENTRE - 830 Burrard, Vancouver VANCOUVER EAST - 805 Renfréw, Vancouver 7 VANCOUVER KINGSWAY —- 2958 Rupert, Vancouver VANCOUVER QUADRA —- 4065 Cambie, Vancouver VANCOUVER SOUTH —- 13804 S.W. Marine Drive, Vancouver ENTREE GRATUITE Le‘Soleil de Vancouver, fondé - en 1968, est un journal indépendant publié chaque semaine & Vancouver par Le Soleil de Colombie Ltée. 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