6, Le Soleil de Vancouver, 20 novembre 1970, Raoul Cor de chasse anglais 4 la main, Raout Roy, un des quelques Canadiens frangais qui chantent du folklore classique, parait en scene. “Tous les bons chanteurs de folk- lore ont besoin de jouer d’au moins un autre instrument, ct VOICI le mien”, dit-il, et il sc met a en jouer bruyamment, — sinon har- monicusement. Aprés quelques instants, il s’ar- réte, sempare de sa guitare ct se Roy met a chanter. C’est le concert d’ouverture du Festival de folklore Mariposa de cet été, dans I’ile de Toronto, et un auditoire attentif écoute des chansons qui le ramé- nent aux sources de ce pays, les chansons des Maritimes, les chan- sons de la vie rurale du Québec, mélodics qui appartenaient a des gens ordinaires.s RAOUL Roy chante en anglais ct en frangais et, avec chaque chanson, il a une regardez ces tableaux champétres. Reconnai COURBET VALADON “OUAN “9 ‘uasuog ueA ‘¢ — le style de : PISSARRO? UTRILLO? VAN DONGEN? CARZOU? LA NATURE ET LES PEINTRES "yaqunoy °Z — ‘noze9 “T petite histoire a raconter. Sa vie n’a guére changé depuis qu'il a fait lobjet d’un article du Compositeur Canadien en 1967. Il faisait alors des voyages en cam- pagne pour recueillir de nouvelles chansons, — “la musique vient des villages, non des villes”, — expli- que-t-il. TI allait a la recherche de vieillards qui avaient des chansons a lui faire entendre: “On rencontre peu de gens de moins de cinquante ans qui sintéressent aux vieilles chansons”. RaouLt. Roy les fait chanter leurs chansons, les enregistre et apporte les enregistrements chez lui pour les adapter 4 son propre répertoire et. a son style. Son der- nier voyage en campagne remonte a deux ans, lorsqu’il a passé quatre semaines dans la région de Gaspé, pendant lesquelles il a recueilli en- viron quatre cents chansons. Les voyages coltent cher et pren- nent trop de temps et, méme s’il se propose de faire a l’automne un autre voyage dans la région des Cantons de l’Est du Québec, ses recherches de chansons se font de moins en moins fréquentes. Il a continué son travail a la radio et a la télévision, mais il estime que “d’un seul coup des mil- liers peuvent entendre vos chan- sons et cela tend a gater trop vite ce que vous avez a offrir’. Comme résultat, il limite son activité dans ces domaines a paraitre comme in- vité dans quelques-uns des spec- . tacles de variétés du Québec (il a paru dans la plupart une fois ou Pautre) et a participer aux émis- sions radiophoniques ‘qui convien- nent a son genre de musique. L’été dernier, il a eu sa propre émission de radio, Le Chant de Alouette, fondée sur son livre du méme titre, et y a éprouvé du plaisir. Il adoptait des thémes dif- férents, comme le yachting, et $S@Z-VOUS a ? “OUIRSSIg ‘G — “uopejeA “y — batissait autour de ces thémes des chansons et des histoires. “Il y a tant de chansons qu’on peut tou- jours en trouver qui conviennent al un theme quelconque”’. Il aime aussi se produire en per- sonne. Méme si les -manifesta- tions comme Mariposa ne sont pas nombreuses, “il y a le festival folklorique de Baie-Saint-Paul (Québec), ot je: serai la semaine qui suivra Mariposa”; il entreprend des concerts dans des salles. “II avait aussi l’habitude de se pro- duire dans des boites a chansons populaires au Québec, mais ces jours-la tirent a leur fin. “Cet été, je cesserai d’exploiter la plus ancienne d’entre elles, — Le Pirate, — celle que j’ai ouverte moi-méme en 1961. C’est la seule qui reste maintenant. Toutes les autres ont fait faillite et je ferme celle-la avant:que le méme sort lui arrive. -Je vais la transformer en écurie et ouvrir école d’équitation. Comme le disait une fois un de mes amis: La province de Québec sera adulte sur le plan artistique lorsqu’elle aura aboli tous les cen- tres d’art et les aura retransformés en granges comme ils étaient auparavant.” Y en a-t-il d’autres qui chantent les chansons traditionnelles? RAOUL Roy a parlé d’Ovita LEGARE, qui est beaucoup plus agé et qui chante ce genre de musique depuis bien des années. II croit qu’ils sont les deux seuls qui restent. “Il y en a eu qui sont venus et sont disparus, mais ils ont manqué de matiére et sont trop paresseux pour aller en recueillir davantage, de sorte qu’ils laissent tomber ou attendent que je produise un nouveau disque qui leur permettra de copier mes chan- sons.” Il n’y a vraiment pas beaucoup d’auditeurs pour ce genre, dit Roy. une Chez les anglophones, c’est peut- étre parce qu’ils ne comprennent pas le frangais. “Il est difficile de savoir ce que les gens perdent en ne comprenant pas. Dans bien des cas, ils ne se donnent pas la peine d’écouter parce qu’ils craignent de ne pas comprendre en écoutant, — ils croient comprendre le francais et ne veulent pas découvrir qu’ils ne comprennent pas. C’est chez les gens instruits et possédant un cer- tain niveau de culture que la réac- tion est la meilleure. Ils s’intéres- sent et, — ce qui m’étonnait déja, — leur age varie depuis les trés jeunes jusqu’aux septuagénaires. Je suppose que, chez les vizillards, cela rappelle des souvenirs et chez les jeunes, c’est I’attrait de la nou- veauté,” Il a lintention de limiter son activité au Québec. Il a fait un certain travail. en France et y a lancé deux disques, mais il estime qu'il lui reste beaucoup 4 apprendre ici et il se propose d’épuiser toutes les possibilités avant d’aller plus loin. D’ailleurs, voyager cotite cher, les distances sont si grandes et réellement le marché anglophone Mest pas trés intéressé. Et alors est arrivée l’heure de son atelier d’aprés-midi 4 Mariposa, une heure de chant et de conversa- tion avec ceux qui étaient venus le voir et ’entendre. “J’aime bien ce festival, — surtout les ateliers, — parce qu’il me procure la chance de voir ce que d’autres font. C’est trés important pour un isolé com- me moi-méme, car je n’ai pas trés souvent la chance de voir d’autres folkloristes et d’autres chanteurs de folklore.” Il reprit sa guitare et son cor de chasse anglais et commenca sa séance d’aprés-midi de chansons de la mer en plein soleil. rf OLYMPIA CUSTOM: {Tél: 253-1310. VANCOUVER, THE “Tl vous serait impossible, que]— que soit la saison, de faire un! meilleur achat que nos nouveaux costumes SHIFFER—HILLMAN faits entitrement 4 la main—— Leur style parfait vous placera au sommet de 1’élégance mascu— line. De $130 a $225 leurs prix de— meurent cependant raisonnabies. TAILORS ttd. 2425 rue Hasting,est. - (pres de la rue Nanaimo) Richard Desrosiers, qui est le président du comité national (PQ) du programme et qui pré- sidait l'assemblée a raconté que le PQ avait regu une demande d'adhésion accompagnée, nonpas d'un chéque ou du montant de $3 attendu, mais de rien de moins’ qu'une pile de coupons commer- ciaux remboursables du genre "7 cents sur le prochain achat du savon Cheer'', ''25 cents de rabais avec l'achat d'un tube de Pepsodent''.. Le tout cumulait $3 et la personne dermmandait tout candidement si elle pouvait deve- nir membre avec ga... M, Des- rosiers ignorait si le secrétaire du parti allait accepter cette for- me de paiement, L'anecdote a su faire rire l'assemblée.