A-4, Le Soleil de Colombie, 19 Septembre 1975 Sook, Bear Creck, Nanai- mo, Gabriola, voici quel- ques-uns des noms au Ca- lendrier des foires sur la céte de la Colombie-Bri- tannique cet été. Arrivent en scéne de vieux autobus transformés en maisons roulantes et des chalets al- pins en bardeau de cédre montés sur d’étranges ca- mionnettes. Un parc désert est soudainement bourdon- nant d’activité et; de nulle part, kiosques et baraques apparaissent comme des champignons. Les char - pentes sont érigées, re- couvertes de toits en toi- les et les tablettes rem- plies. d’un riche assorti - ment de marchandises produites par des artisans de la cdte Ouest: poterie, articles en cuir, bijoux, tissage, verre, macramé et sculptures en bois. Chaque fin de semaine, les nombreuses_ familles communales se rencon - trent, vendent leurs mar- chandises 4 la communauté et troquent entr’elles’ un joint pour un tarot, un gallon de jus de carottes pour un collier, et se re- groupent prés du_ kiosque central ot musiciens a- prés musiciens se relai- ent. Un style de vie nou- veau puisant Ad’anciennes coutumes s’élabore. C’est au cours de ces ren- contres que les familles deviennent conscientes de la création d’une nouvelle entité: la tribu. La tribu, création nouvel- le, se retrouve particu - liérement dans cette série de foires sur la cdte. Des gens de partout se sont lentement unis en famills ~ é¢éommunales cherchant une alternative 4 la nausée mé- canique qui lentement gru- ge les vestiges de ce que nous appelons notre civi- - lisation moderne. Les familles communales s’étant formées, chaque u- nité commence A produire ce qui sera vendu ou é- changé. Chaque fa- mille opére comme _ unité séparée 4 l’intérieur d’u- ne structure tribale dont “l?amour est le noyau cen- tral. Amour transformé en musique par les cordes d’une guitare ou d’unvio- lon. . .les artisans et leur famille laissent leurs éta- lages 4 un moment donne, pour joindre la danse au- tour du kiosque 4 musique. Les Ames se _ fusionnént et deviennent l’expression d’un. seul groupe. Et puis c’est le démantélement qui est aussi rapide que le ras- semblement. Etalages et baraques se replient, les familles remontent dans ces véhicules ~ colorés et c’est le départ, la fin d’une autre foire. Ce concept de la tribu est nouveau pour le mu- tant individuel. Les fa- milles sont en voie de consolidation, mais les tribus n’en sont qu’aux pre- miéres étapes de leur dé- veloppement, ne font que prendre conscience de leur potentiel. Quel est ce potentiel. Ol prenons- nous ce concept de fa-° milles réunies par un but commun et comment l’ap- pliquer A une réalité concréte. Il n’y a pas de réponses aA cés ques - tions que suivant le ni- veau de conscience tri - bale. - En ce moment, les tribus qui se forment cha- que fin de semaine dans ces foires champétres, ser vent 2 buts: l’un est de se rencontrer et de s’amuser dans une atmosphére har- monieuse, l’autre est de promouvoir une fagon de gagner sa subsistance, in- dépendamment de l’at- mosphére du neuf 4 cinq. Ceci nous améne 4a voir le but de la tribu de 2 fa- ¢ons. L’une trés spiritu- elle, od chaque famille - vient partager l’amour , et agir réciproquement les unes sur les autres har- monieusement, par la mu- sique; la seconde, une ré- alité trés concréte ot les relations commer - ciales sont établies entre familles du nouvel Age. Une sorte de Potlatch eé- tant réintroduite qui li- bérera les mutants des inconvénients et empé - chements financiers sicom muns aux artisans dans leur lutte contre le cou- rant de la production en série et des prix coupe- gorge. Ces deux niveaux, l’un é- théré, autre productif, appliqués sur une base annuelle et. continue, au lieu de quelques mois d’é- té, pourraient élargir le pouvoir des mutants en u- ne institution en harmo- nie avec les vibrations croissantes de l’ére du Verseaue - p like mushrooms. Sooke, Bear Creek, Na- naimo, Gabriola, Uculluet, Cortes, Duncan, here are some of the names that make up the roster of fairs running along the BC coast this summer. With each one strange pick-ups adorned with Alpine cabins or cedar shakes enter the scene, followed by old renova - ted school buses turned into travelling homes. An fempty park is suddenly flooded with the activity of ‘a hundred hammers = as _ these trucks and buses and . old Chevies begin to arri- =. ve upon the scene with their erafts and families, and * out of nowhere: stands: and spring up. booths. suddenly coh : The fra- me are set in place, can- vas rooves are put on and, slowly, the shelves fill with a rich assortment of wares produced by West Coast craftsmen: pottery, leather work, jewelry, weaving, glass, macrame and woodcarving are just a few. It is at these meeting grounds that the families slowly combine their po- wer into the creation of one tribe. Each family o- perates as a separate u- nit within the framework of a tribe that revolves a- round the nucleus of love, set to music by the strings of a guitar or the screech of a fiddle. . . Throughout the day, the craftsmen and their kin are leaving their booths at some point to join as one unit, dancing beneath the stage to- the musician’ central beat. Souls blind together in one central expressionithat is the groupe before the stage. Each week-end, the many families meet and sell their goods to the community, trade amongst themsel - ves: a joint for a Tarot reading, a gallon of car- rot juice for a set of beads, - - gatherint a- round the central stage where musician after mu- sician comes to play. A new life style based on an- cient practises is in the making, and the schedule of fairs along the coast is the central seed for this new creation: the tri- be. People from everywhere have slowly joined into communal families, ei-- ther on a closely-knit or a loose basis, in order to find an alternative life style to the mechanized nausea slowly eating a- way at the remnants of what we call our modern civilization. The communal © family having been formed, each unit begins to pro- duce some means of sup- port to be sold at the fairs. As quickly as it comes together, it just as swiftly comes apart. With the end of each fair, the stands & booths unfold, the color- ful pick-ups and buses a- re refilled, the families wander off. Le Soleil de Colombie, 19 Septembre 1975, A-5 The tribe is a concept for every freak to beco- me acquainted with. The families are in the process of consolidating themsel- ves, but the tribes are on- ly in the first stages of their development, are only beginning to realize their potential. What is that potential. Where dowe take the concept of a body of fa- milies come together for a central purpose and how do we apply it toaconcrete reality. These questions can only be solved accor- ding to each level: of tri- bal growth. Atpresent, the tribes being formed every weekend at the country fairs serve two purpo - ses. : One: to meet and play in a harmonious atmosphe- re. - Two: To trade and promote a means of self- support not dependant u- pon a nine to five atmos- phére. This leads us to see the purpose of the tribe in two lights. The first is a very spiritual one where fami- lies come to share __ love and interact on a very har- monized basis around the earthly manifestation of music; the second is a firm reality where an in- ternal or ‘‘underground’’ means of trade and busi- ness is formed between new age families, a form of Potlatch being re- introduced that will free freaks from the inconve- niences and financiel set- backs so common to craftsmen in their ever- upstream fight against he currents of competiti- ve mass-production’ and cut-throat prices. These two levels, both etheric and productive, if applied on a continual yearly ba- sis and not just focussed around the summer months could extend freak power into an institution tuned to the ever increasing vi- brations of the Aquarian Age. -