2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 13 Janvier 1978 PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 ie x LES HEBDOS REGIONAUX LE SPELL be covom LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Secrétaire: Francine Bélanger Mise-en-page: André Berger ” eae LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe : sous le numéro d’enregistrement 0046 TF Association de la Presse anima Hors-Québec Pensez aux petits Ministres mélomanes L’un de nos jeux de so- ciétés les plus populaires se pratique comme suit: (a) réunir quelques participants, (b) disposer des chaises en cercle et en mettre une de moins qu’il n’y a de joueurs, et (c) faire de la musique. Les joueurs se mettent alors a tourner autour des chaises en se dandinant. Dés que la musique s’arréte, ils se pré- cipitent vers les chaises vides. Celui qui reste debout est éliminé. Et le jeu reprend, jusqu’a ce qu'il n’y ait plus qu'un seul joueur. A Ottawa, on a adapté ce jeu (appelé “‘chaises musi- cales”) aux goiits et aux habitudes des hommes politi- ques. Plusieurs membres du cabinet occupent les fauteuils ministériels. Tous les deux ou trois mois, la rengaine politique change, et les minis- tres se précipitent surd’autres | fauteuils. Certains d’entre eux restent debout quand la musique s’arréte. La plupart des autres se laissent tomber dans des fauteuils différents de ceux qu’ils occupaient au début. A* Ottawa, on considére que ce petit jeu est extréme- ment amusant. “chaises ministérielles” cot- tent cher au public canadien. En ce moment méme, il n’y a pratiquement aucun minis- tre qui, dans tout Ottawa, exerce un contrdle véritable sur le fonctionnement de son ministére. La plupart de ceux qui entendent parler de cet “eunuchisme” _ ministériel pour la premiére fois sont scandalisés. Toutefois, ils de- vraient étre plus surpris en- core de constater que quel- ques ministres réussissent 4 exercer un contréle au moins partiel sur leur portefeuille. Somme toute, le jeu des chaises ministérielles ne laisse pas le temps, 4 moins d’étre un surhomme, de controler complétement une fonction aussi complexe que la direc- tion d’un ministére. Le Ministére des Postes, par exemple, n’a pas eu moins de six ministres diffé- rents depuisledébut de 1966. » Faut-il s’étonner qu'il n’a Mais les connu que des problémes? Méme ainsi, il a été plus stable que Revenu national,- ou encore Consommation et Corporations (huit ministres chacun depuis janvier 1968). Apparemment, les ministres qui comprennentla naturede leur charge sont considérés comme dangereux. De ce fait, le contrdle normalement exercé par des mandataires éius a été trans- féré a de hauts fonction- naires. Jadis, les sous-minis- _ tres avaient pour fonction de mettre les directives minis- térielles en vigueur. Aujourd’hui, ils sont les véritables chefs des minis- téres, les ministres n’étant plus la qu’a titre symbolique. Il est probable que depuis Herb Gray (octobre 1970 — octobre 1972), aucun minis- tre du Revenu national n’a vraiment compris le systéme fiscal canadien. Selon certains, il n’y a pas de quoi s’en faire. Les fonctionnaires, 4 ce qu'il parait, sont parfaitement capables d’administrer le pays. C’est peut-étre vrai (bien que la réalité semble indiquer le contraire). Notre constitution stipule cepen- dant que les représentants élus doivent administrer le pays en commandant aux fonctionnaires—au lieu d’étre commandés par eux. Pour compliquer encore les choses, les sous-ministres sont nommés par le Premier Ministre, ce qui a pour effet de faire de son Cabinet le siége de pouvoirs exagéré- ment grands. Malheureuse- ment, ce Cabinet est le seul lieu a Ottawa ot l’on ait une -idée globale de la situation. La démocratie continue d’étre Vidéal que les Cana- -diens chérissent le plus, mais elle ne peut exister si la bureaucratie est plus forte que les hommes politiques. Il est temps de mettre un terme aux jeux de societé qui amusent Ottawa. “‘Pensez aux petits’ est un message adressé sous forme d’éditorial par la Fédération canadienne de la petite entrepriseO roy efficaces. Editorial Le chémage qualitatif En ce début d’année, le chémage demeure malheureusement au premier plan de l’actualité. Cest Pune des préoccupations majeures de notre gouvernement. eo aussi celle de beaucoup d’autres.., ce qui ne peut étre pour nous une consolation. Ce probléme est l'un des sujets de prédilection de l’opposition tant au niveau fédéral qu’au niveau provincial. Il est facile 4 tout parti d’opposition de rejeter toute la responsabilité d’un tel état de choses sur le gouvernement en se targuant d’étre capable d’apporter des solutions - A intervalles réguliers, Statistique Canada fournit chiffres et pourcentages qui ne manquent pas de faire les manchettes. Ces études n’envisagent le probleme du chémage que d’un point de vue quantitatif. Ne serait-il pas bon de considérer un autre chémage... effet; combien de jeunes ayant travaillé pendant des années en vue de Il’obtention d’un dipléme universitaire ouvrant sur la carriére de leur choix se trouvent, dipléme en poche, dans Vimpossibilité de trouver l'emploi correspondant a leur formation et se voient rapidement amenés a devoir accepter le premier emploi qui se présente. Cet emploi n’a souvent aucun rapport avec les études qu’ils viennent de mener a leur terme. e- D’autre part, leur salaire, la plupart du temps, est inférieur a celui qu’ils pouvaient espérer et, ce qui est le comble, c’est qu’ils ont souvent di payer des études onéreuses. \ Quelles solutions 4 proposer? Ne pourrait-on organiser une meilleure information au niveau _ de la douziéme année, de maniére a ce que les éléves ne s’engagent pas dans des études qui ne leur fourniront pas de débouchés sur le marché du travail? Les écoles techniques sont mieux organisées a ce point de vue. Elles sont en contact permanent avec les employeurs, connaissent leurs besoins et de ce fait peuvent diriger efficacement leurs éléves. D’autre part, les services de l’immigration donnent I’exemple d’une bonne information en prévenant les postulants de la situation exacte de l'emploi au Canada et tout particuligrement dans la branche qui les intéresse. Jean-Claude ARLUISON qualitatif celui-la? En La Fédération des Francophones Hors Québec: son origine, son orientation, ses membres, ses objectifs Depuis sa création, la FFHQ a diiconcentrer ses énergies a assurer la mise en oeuvre des recommanda- tions du rapport du groupe de travail “C’est le temps ou jamais”. Par conséquent, la raison d’étre fondamentale de la FFHQ est quelque peu passée sous silence. Le présent document a donc pour objectif d’expliquer clairement l’origine et la mission de la FFHQ, de faire comprendre le mandat spéci- fique qu’elle a obtenu de ses membres fondateurs et de préciser ses objectifs. Nous espérons également que ce document permettra aux individus ainsi qu’aux organismes (gouvernemen- taux et autres) intéressés a la FFHQ et a la communauté francophone hors Québec, de mieux saisir le sens des démarches que nous avons entreprises jusqu’a date et de situer notre action dans un cadre plus précis. . Fina- lement nous croyons que ce document pourrait servir de base de discussion a 1l’occa- sion de réunions d'informa- tion générale ainsi que des rencontres avec des indivi- dus et ou organismes appe- lés a collaborer avec la FFHQ. Lorigine de la FFHQ Il existe depuis longtemps au Canada “hors Québec” des associations provinciales qui représentent leurs com- munautés francophones res- pectives. Ces associations, _ fondées dans le plupart des cas pour redresser des injus- tices au niveau des droits linguistiques, scolaires et so- ciaux ont réussi dans cer- tains cas a obtenir certaines concessions sans pour autant voir les communautés fran- cophones mises sur pied d’égalité réel avec la masse anglophone majoritaire. C’est a partir de 1968, suite aux recommandations de la Commission Royale d’enquéte sur le bilinguisme _ et le biculturalisme, que le gouvernement fédéral pro- mulguait la loi sur les lan- gues officielles et la nouvelle politique du bilinguisme qui reconnaissait officiellement les communautés francopho- res hors Québec et du méme coup lui accordait une aide et un appui concret. Grice a ces nouvelles res- sources les associations pro- _vinciales reprenaient con- fiance et s’attaquaient 4 l'ensemble des problémes des communautés. Elles ne se limitaient pas uniquement aux aspects traditionnels de V'éducation et de la culture mais aussi a l'économie, au développement communau- taire, aux communications, - aux affaires sociales, etc. . Déja en 1971, les associa- tions sentaient le besoin de se regrouper sur le plan régional et national. C’est d’abord par le truchement d’un comité de liaison et d’action mis sur pied par l ACELF, que les neufs asso- ciations provinciales se ren- -contraient pour mettre en commun leur orientation et dans certains cas, entrepren- dre des actions communes. . C’est a cette table de discussion que les associa- tions provinciales ont parta- gé leurs inquiétudes vis-a- vis le “backlash” anglophone des années 1972-73 et ont constaté un freinage discret de l’appui du gouvernement fédéral a leurs communau- tés, tant par sa réorientation politique (multiculturalisme) que par des changements administratifs (réduction de fonds et changements struc- turels). Une réévaluation est de- mandée et le Secrétaire d’Etat, M. Hugh Faulkner accepte, en décembre 1974, la mise sur pied d’un “Grou- pe de travail” sur les minori- tés francophones de langue francaise. Par ce moyen, ila voulu se mettre 4 l’écoute de ces communautés qui, dans les neuf provinces autres que le Québec, ont tant contribué a la texture bilin- gue du pays et sans lesquel- les il est et demeurera inconcevable de parler de réalité francaise. sur le plan national. : En novembre 1975, le Groupe de travail déposait son rapport intitulé “C’est le temps ou jamais” dans le-.; quel il faisait une série de onze recommandations,-.Ce dép6t officiel coincidait, avec la création de Ja Fédération des Francophones Hors Qué- bec qui a pris la ‘responsabi- lité entre autre, de faire appliquer les dites recom- mandations. Mais ce n’était pas la l’unique raison d’étre de la nouvelle Fédération. Il est important de rappe- ler que la FFHQ a été fondée dans un contexte ou les neuf associations provinciales en question s'interrogeaient sé- rieusement quant a4 l'avenir du développement de,leyr. 4 communauté respective et éprouvaient des inquiétudes sérieuses a l’endroit de la politique gouvernementale qui ne semblait pas se tenir au pas du développement des communautés. Dans cette optique, les associa- tions provinciales ont décidé de se fédérer pour les prin- cipales raisons suivantes: Ayant énoncé ces élé- ments majeurs, il est essen- tiel d’ajouter qu’a titre de représentant formel des communautés francophones hors Québec, la FFHQ vise a ce que tous les organismes gouvernementaux ou autres, consultent réguli¢rement les associations qui représen- tent directement les franco- phones hors Québec tant sur le plan provincial que régio- nal et national, avant d’éla- borer des projets a leur égard ou méme de prendre des décisions qui les concer- nent. Il faut également souligner que les neuf asso- ciations des francophones hors Québec en. décidant de - ‘se. représenter, eux-mémes ont, par le fait méme, décidé de définir leur’ situation a _tous les niveaux et dans tous ‘les domaines, de préciser ensemble leurs objectifs et d’élaborer des ‘stratégies propres a leur contexte. En Somme, c’est un réle politi- que que la FFHQ veut se donner, et elle entend bien prendre les moyens néces- saires pour y parvenir. Les membres de la FFHQ La Fédération est compo- : sée de neuf membres, soit les neuf associations provin- (Suite p-Lbesncans viked PUNE Re, aad Seg ee Repke Aa RRR PE ks