Lattentat jdu palais Par P-V.Morax Introduction: L.Kardos- SUITE DE LA SEMAINE DERNIERE. Le Professeur Pierre V. Morax, éminent ophtalmolo- giste parisien, médecin du Roi Hassan II, de sa famille et de beaucoup de dignitai- res de la cour marocaine, les généraux Oufkir et Med- bouh y compris, étaient, comme chaque année, invités & Rabat pour célébrer 1’an- ‘niversaire du roi. Cette an- née, son fils Serge, jeune médecin, qui fait justement son service militaire au Ma= roc, au titre de la coopéra- tion, l’accompagnait. Trois médecins francais étaient invités. Le Profes- seur Morax est le seul A étre sorti vivant de cette cé- lébration, qui se termina si tragiquement. Il a bien voulu me donner le récit de cette aventure hallu- cinante : Je dus alors rentrer dans la cour du palais of nous avions été séparés et regarder un & un les cadavres qui gi- saient un peu partout, affolé 4 l’idée de le trouver parmi les morts. C’est ainsi que je trouvai le cadavre demon ami le Docteur Dubois-Ro- quebert,ce médecinéminent, marocain de coeur, tué par ces mémes marocains aux- quels depuis quarante ans, il avait rendu tant de servi- ces, puis celui de mon ami le Docteur Himbert, ce pres- tigieux cardiologue parisien, assassiné par une balletirée presqu’a bout portant, celui de l’ambassadeur de Belgi- que, tué dans une cabine de bain of il s’était réfugié et de tant d’autres, inconnus de moi. Il me fallut trés, trés longtemps pour retrou- ver mon fils, qui était vi- vant. Alors, les récits commen- cérent. Chacun de nous avait assisté 4 des épisodes diffé- rents. Un ami avait pu se cacher dans un gros trou sur la plage. Il y resta seul pendant plus de deuxheures. Quand il fut découvert, on l’obligea 4 se déculotter et il faillit étre fusillé par les quatre hommes qui l’entou- raient. Deux heures plus tard, il retrouva son panta- lon avec les clés de sa voi- ture, ce qui lui permit de regagner Rabat en tenue dé- cente. Deux autres amis sont res- tés enfermés pendant plus de deux heures avec Sa Majesté et le Général Oufkir dans. les toilettes royales. Lors- que les soldats ouvrirent les portes, il semble qu’ils ne reconnurent pas le roi, ce qui ne sauva pas seulement sa vie, mais aussi la notre. Il paraft, et le Roi l’affir- mait dés ce moment, que ce serait le Général Medbou- hun, un des premiers digni- taires et ami du roi, qui ait monté le coup. Certains détails nous paraissaient en effet troublants. Il était en civil, en tenue estivale com- me tout le monde, mais sa tenue était particuliére : pantalon vert et chemise jau- ne. Quelques autres person- nes portaient le méme cos- tume. Ceci faisait croire qu’il s’agissait d’une espé- ce d’uniforme spé cial, que les insurgés portaient, pour étre reconnus par la solda- tesque. Medbouh se trouvait au golf avec deux autres hommes étrangers au putsch, lors- .que. les camions militaires arrivérent. Personne n’a trouvé anormale l’arrivée des militaires A ce moment. Peu d’ailleurs les ont vus, car le déjeuner battait son plein et seuls les golfeurs et quelques attardés étaient en dehors de l’enceinte. C’est alors que Medbouh qui devait soi-disant aller avec ses deux amis vers le Pa- lais Royal, les quitta pré- cipitamment, en courant. Par la suite, on 1’a vu don- ner des ordres et méme abattre lui-méme au pisto- let-mitrailleur un certain nombre de personnes de l’entourage du Roi. [ll aurait, paraft-il, voulu épargner et faire épargner le Dr. Ben Yaich que rendait vulnéra- ble son influence considé- rable et le rdle essentiel qu’il jouait auprés du Roi. C’est au moment od il vou- lait protéger le docteur, qu’ une balle tua Medbouh dans des conditions qu’on ne put toutefois préciser. Il semble certain que c’est la’ disparition du Général qui a laissé les cadets re- belles de l’école militaire, sans direction, hésitants et désemparés. Le retournement subit qui en a découlé, nous apermis, a_mon fils et &4 moi-méme de sortir vivants de ce cau- chemar’’. C’est la fin du récit du Professeur Morax. Quand je l’ai vu, huit jours aprés cette aventure, il était encore sous l’influence de cette expé- rience hallucinante. La répression brutale du Putsch par le Général Ouf- kir, a confirmé qu’un ma- laise profond existe au Ma- roc. Il est douteux que l’exé- cution des généraux et ad- ministrateurs rebelles soit une solution radicale. Le président Nixon a éga- lement annoncé un plafonne- ment des salaires, des prix et des loyers aux Etats-Unis pour une période de 90 jours. Il a déclaré que son gouver- nement suspendrait tempo- rairement les achats d’or A $ 35 l’once et a proposé l’examen d’un réalignement des devises dans le monde. DOLLAR CANADIEN M. J.C. Whitelaw, vice- président de 1*Association des manufacturiers cana- diens, a déclaré pour sa part que plus de $ 3 milliards en exportations canadien- nes - sur un total annuel de $ 11 milliards - seront tou- chés directement par lasur- taxee Environ 70 % du com- merce global du Canada se fait avec les Etats-Unis. Tl a ajouté que la situation serait encore pire si le dol- lar canadien venait 4 aug- menter sa valeur en devi- ses américaines. A la fermeture des bourses canadiennes, lundi 16 aoft, le dollar était en hausse d’un tiers de cent A 99.25 cents américains. PRIX-SALAIRES A courte échéance, le pla- fonnement des salaires, des prix et des loyers aux Etats- Unis met également un frein aux prix canadiens - mais pas aux salaires canadiens. YorkK House School, Vancouver THE BILINGUAL-BICULTURAL PROGRAMME LE PROGRAMME BILINGUE-BICULTUREL Ce programme est offert 4 la fois aux filles et aux garcons du grade I au grade VI compris. Les effectifs des classes vont de 10 4 15 éléves, chaque groupe se voyant enseigner 4 mi-temps le Frangais et 4 mi-temps 1’Anglais. Il est encore possible d’inscrire votre enfant. Veuillez vous adresser 4 : The Headmaster 1500 West King Edward Avenue Vancouver 9 (B.C.) LE SOLEIL, 27 AOUT 1971, V