2 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 22 mars 1996 a a v: L’ensemble de la population mondiale a poussé un gros soupir de soulagement. De’ Alaska 4 la Terre de Feu, de Lisbonne Vladivostok, de Gibraltar au Cap de Bonne Espéran- ce, de l’Afghanistan a la Nouvelle- Zélande, en une multitude de langues et dialectes, six milliards et demi d@’ humains ontdit : «Enfin!» Oui, enfin! Enfin, la princesse Diana a accepté le divorce. Sa rési- dence ne sera jamais le palais de Buckingham;néanmoins, personnene s’attendrira sur son sort, carsa situa- tion financiére est loin d’étre tragi- que. La reine Elisabeth II, née en 1926, souhaitait que le divorce soit prononcé avantson 70e anniversaire (en guise de cadeau d’anniverss ‘re, semble-t-il). Sa situation familiale étant sur le point d’étre réglée, le prince Charles peut doncmaintenant succédera sa mére. I semble qu’aucun joumaliste britannique ouautre n’ait eu |’audace de poser a la reine la question 4 10 millions de livres Sterling : «Votre Majesté, quand ab- diquerez-vous en faveur de votre fils?» Devenue reine en 1952, a la mort de son pére, le roi George VI, et couron- née en 1953, Elisabeth II exerce ses fonctions desouveraine depuis 44 ans. _ Elleabienménité de prendresa retrai- te. Deplus, le prince Charles aura 48 ans cette année, et aimerait certaine- ment accéder au tr6ne avant de célé- brer son 50e anniversaire. Enfin, la reine mére, qui célébrera cette année son 96e anniversaire, réve indéniablement depuis bien des an- nées d’assister au couronnement de son petit-fils. Ceci dit, il sera intéressant de voir quel genre de souverain sera le Prince de Galles devenu enfin roi. Toutsemble indiquerqu’il n’aura pas sa langue dans sa poche et qu’i] n’hé- sitera pas 4 prendre position. Ne se contentant pas de couperdes rubans et de prononcer de beaux discours, il devrait rapidement recevoir le quali- ficatif de «souverainengagé.» ean Claude rorluison Exposition au Centre Sinclair CRISTA, artiste-peintre d’origine suisse, pré- sente ses oeuvres au centre Sinclair, 757 rue Hastings ouest, du 25 au 31 mars 1996. Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec mon- sieur Robert Cartier au numéro (604) 872-2584 . La parole est 'au président Nousétions bien au courant de l’assimilation des francophones par la majorité anglophone 4 l’extérieur du Québec et plus particuliérement dans |’Ouestdu pays; mais notre cam- pagnederecrutementa Victoria mon- tre la dimension de cette assimilation dans notre propre cour. On peut, sans risque d’exagérer, évoquerdes termes comme ravage, épidémie, désastre, fléau (quel terme est le plus appro- prié?) car,c’estun fait, |’assimilation est en train de faucher nos rangs. Ce phénoméne se produit non seulement a]’Est ou a ]’Ouest du Québec mais également 4 Montréal quise situe au coeur du chateau fort dela francopho- nieen Amérique du Nord. Ensuppo- sant que du jour au lendemain nous ayons tous les instruments nécessai- res - écoles, université, centre communautaire, leviers économi- ques, nombre accru - pour contrer assimilation, il nous faudrait quel- ques générations pour renverser la situation actuelle. Dans notre campagne de recrutement, nous avons vu des gens portant des noms aussi frangais que Jacques Deladéroute (nom imaginai- re) et qui ne parlent plus notre langue. Nous avons été, a l’occasion, |’objet de dérision, d’indifférence larvée et parfois d’hostilité. Le plus triste de toutcela, c’est que des francophones qui vivent et qui bénéficient du fait frangais, ou qui ontété charitablement aidés par des institutions francopho- nes simplement parce qu’ils étaient Canadiens-frangais et sur qui !’on comptait pour faire la reléve, se fi- chent bien de nous maintenant. Lorsqu’onrtéfléchit au peuple francais en Amérique, on constate une histoire de résistance et une lutte pour la survivance. Certes, l’histoire ne nous a pas gatés! D’abord, une mére-patrie qui ne s’est pas occupée de peupler la Nouvelle-France, puis la déportation cruelle et inhumaine du peuple acadien, la conquéte, |’ar- rivée des Joyalistes de la Nouvelle- Angleterre a Ja fin du dix-huitiéme siécle créant une turbulence dans l’équilibre démographique et politi- que entre Anglais et Francais et tou- tes les luttes quise prolongent jusqu’a nos jours. Leplus douloureux de toute cette histoire fut de devenir une mino- rité dans notre propre pays. Pourquoi? Parce que notre situation minoritaire nous confére unstatut de quémandeurs, nous prive de leviers économiques, nous place constamment ala merci de la majorité et nous expose évidem- ment a |’anglicisation. Un autre fac- teur menagant 4 considérer est notre faible taux de natalité (avec |’ Alle- magne, le ndtre est le plus bas du mondeoccidental); tant quenous nous multipliions plus rapidement que les autres - notre procréation prolifique jouait en notre faveur-nos chances de survie s’amélioraient car, il faut bien CETTE TRIBUNE LIBRE VOUS APPARTIENT l’avouer, dans tout bon systéme dé- mocratique, c’estle nombre quil’em- porte. Dans les années quarante, le pourcenta ge démographique des fran- cophones au Canada s’élevait 433%; aujourd’huinoussommesa 24% et ca baisse toujours... Des Québécois ont voulu s’en consoler en disant que la qualité avait remplacé la quantité. Je veux bien, cependantauxurnes, seule Ja quantité compte. Endépitdenos reversetdenos difficultés, je conserve un optimisme tragique. Ala premiére guerre mon- diale, le Maréchal Foch, comman- dant supréme des forces alliées, di- saita la veille d’une grande offensive militaire: <> (citation la plus textuelle possible). Le maré- cha] a attaqué et a remporté une vic- toire décisive. Pensons aussi au peu- ple juif qui, pendant deux mille ans d’histoire (Anno Domini) fut victime de persécution, de chambres a: gaz, d’asile, de mépris et méme de haine et qui, malgré tout, n’a pas laché. Nous non plus, nous ne lache- rons pas! Gérald Moreau, C.M.., Ph. D. _ Président _ La Société francophone de Victoria QUAND LA VIDEO A BON GENRE PAR ANNIE BOURRET~ APF - Un lecteur de la région d’ Ottawa me signale une erreur dans ma récente chronique «Re- mettre les pendules 4 |’heure». Il a bien raison : dans ce contexte, le mot espace aurait di étre fé- minin. En effet, quand il s’agit de typographie et d’impression, l’espace désigne «une petite tige métallique servant a espacerles mots», plus exactementavantet aprés le symbole de |’heure(h). Que cela me serve de SUR LE prétexte, tiens, pour vous imposer quelques remarques sur Je genre en francais, donton se demande parfois si l’usage se résume 4 garantir des fautes d’accords de grammaire. Le genre joue pourtantun rdle important dans notre langue, ne se- rait-ce que pour distinguer les cogs des poules (genre naturel) ou le moule 4 gateau dela moule marinié- te (genre grammatical). La différen- cede genre pour des mots de méme orthographe (appelés homographes) repose souvent sur des changements de prononciation au cours des sié- cles. Le moule provient du latin modulus «modéle creux servant 4 donner une forme», alors quemusculus BOUT DE LA LANGUE «mollusque» a produit la moule. Ces changements rous valent aussi les sens suivants : un couple et une couple, une livre et un livre, untouret une tour, un manche et une manche. A Voreille, le genre différen- cie des homophones comme le foie et la foi ou le sel et la selle. On I’aura deviné, leshomophones se pronon- cent. de la ‘méme facgon sans nécessairement avoir lamémeortho- graphe. - Pour s’y retrouver, certains associent les finales des mots 4 un genre grammatical c’est la l’objectif du Dictionnaire des genres (Le Mé- ridien). Ils*agissait d’y penser: sont féminins armée poupée et fusée, tout aussi naturellement que sontmascu- lins piano, numéro et lavabo. Com- me les régles sans exception n’exis- tent pas en frangais, les contre- exemples surgissent. Comment clas- ser le trophée, lemusée etlelycée, de méme que la radio, la moto et LA VIDEO? Si un vidéo vous semble jus- . te, révisez vite le genre de vos vidéos. La vidéo, tournure correcte, vient de . l’abréviation de vidéocassette.. Voi- 1a qui est bien plus facile 4 régler que les piéges embétants posés par les mots qui commencent par une voyelle ouun Hmuet, comme astéris- que et haltére, tous deux... masculins. L’incertitude se justifie parfois par un changement de genre. Automne, parexemple, est deve- numasculinpour s’alignersur le genre des trois autres saisons. Automobile a d’abord existé comme adjectif pour qualifier le mot véhicule (masculin). _ Lemot véhiculea dispa- tu etautomobile est aujourd’ hui un nom féminin. N’enconcluez pas pour autant qu’autobus est féminin. Encas de doute, mieux vaut vérifier au dictionnaire. ——— ee 20 AU 26 MARS \ SEMAINE NATIONALE 3 FRINCOPIONIE ° got Les Canucks font un telethon - Le 6e téléthon annuel des Canucks aura lieu le 27 mars pro- chain, lors d’un match quiles oppose-— ra aux Maple Leafs de Toronto. Les fonds amassés seront versés 4 la Fon- dation aidant la “maison Canuck”: lieu d’hébergement et venanten aide aux jeunes de 0 a 17 ans qui sont malades et en phase terminale. Les groupes communautaires ou les indi- vidus désirant contribuer financiérement peuvent le faire en composant le (604) 708-9326. Tous les donateurs seront éligibles au tira- ge d’une automobile Chevrolet Cava- lier Coupe, modéle 1996. 3 g fhe Dulei Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, Seme avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6J INS. Tél: (604) 730-9575. Fax: (604) 730-9576. 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Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Impression : Horizon Publications Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat { ; t | } }