Le Moustique! ... Pacifique | Volume7 - le Edition ISSN 1704-9970 Janvier 2004 (paru dans L’Encyclopédie du Canada 2000, Les Editions internationales Alain Stanké, Montréal, 2000) é Forest, Georges (14 mai 1924 -14 février 1990). Homme politique, patriote. Né a La Salle (Manitoba), il grandit sur une ferme, dans une atmosphere pénétrée des valeurs chrétiennes traditionnelles et du respect de l’Histoire : jamais il n’oublia que sa grand-mére avait caché, dans les années 1870, le grand chef métis Louis Riel (1844 -1885), poursuivi par les orangistes. Fortement enraciné dans la communauté franco-manitobaine, soucieux de son développement économique et révolté contre les injustices que le gouvernement provincial lui fait subir, Georges Forest fonde, en 1948, une agence d’assurances dont il assumera la présidence et la direction jusqu’a sa mort. De 1959 a 1971, il lutte avec acharnement contre le Metropolitan Corporation of Greater Winnipeg qui planifie le développement de la capitale anglophone par I'annexion de Saint-Boniface, « bastion et symbole de la vie francaise au Manitoba » — selon ses propres termes. Candidat défait a la mairie (1968), il poursuit néanmoins son action qui se solde, malheureusement, par un échec : la méme année, par la faute des francophones eux- mémes, Saint-Boniface perd son statut de ville indépendante. Co-fondateur du Festival du Voyageur en 1969, Georges Forest en devient le premier voyageur officiel l'année suivante et perpétue activement les traditions des premiers pionniers et coureurs de bois francophones au pays. En mars 1975, il refuse d'acquitter une contravention unilingue anglaise et porte l'affaire jusqu'en Cour. Celle-ci connait un retentissement tel que, le 13 décembre 1979, la Cour supréme du Canada déclare inconstitutionnelle la Loi Greenway de 1890 qui faisait de l'anglais la seule langue officielle de la province. Ce sera la plus belle victoire du Franco manitobain. Avocat idéaliste et passionné par la cause de l'Ouest francophone, Georges Forest a combattu jusqu'a I'6puisement pour faire triompher sa vision d'un Canada plus juste, bilingue, multiculturel ; pour sauvegarder la mémoire des peuples fondateurs du pays (Autochtones, Métis, Canadiens-Frangais) ; pour libérer le peuple franco-manitobain qui ne le reconnut pas de son vivant et commence seulement aujourd'hui a faire valoir ses mérites. Digne fils spirituel de Louis Riel, il est représenté en tenue de voyageur sur un panneau du boulevard Lagimodiére, baptisé ainsi en souvenir de Jean-Baptiste Lagimodiére (1778-1855), premier pionnier de l'Ouest et grand-pére du chef métis. Une rue porte également son nom. Marié a Anita L'Heureux, arriére-petite-cousine de Louis Riel, Georges Forest était pére de huit enfants, dont l’ainé, Claude, fut président de l'Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba a la fin des années 1990. Isméne Toussaint 16