a ae OT Tee || Sy OT pee re, ane oe ere | lettres par Léon HURVITZ Mesdames & Messieurs, Je rappelle que, vers la fin du dernier congrés du Conseil Canadien des So- ciétés Savantes, tenu a Edmonton, M. Robert D. chimiste de _ 1’Universi- té Laval, me dit que le prochain congrés se tien- drait 4 Québec, ville qu’il me-faudrait absolument vi- siter, 4 plus forte raison que, jusque 1a, je ne l’a- vais jamais vue. Doté d’u- ne bourse de la part’ de UBC, je suivis sonconseil. Je vous donne ces quelques impressions. Si elles sem- blent 6tre mal organisées, c’est qu’elles le sont! Ma premiére impression c’est que le Québec est 2 villes, plutdt qu’une. On pourrait dire laméme cho- se de Montréal, mais enun sens tout a fait différent, car, alors que Montréal consiste en une ville an- glaise et une francaise, qui n’ont pas trop de contacts l’une avec l’autre, Québec consiste en une ville an- cienne et une moderne. - Celle-14 occupe une su- perficie bien restreinte, que l’on pourrait parcourir 4 pieden peu de temps. Moi, par exemple, j’yai consa- cré la plupart d’une journée au cours de laquelle, fla- nant a pied, je crois avoir tout vu, ou presque. (Mal- heureusement, j’ai choisi un lundi, jour ot la célébre Maison des Vins est fer- mée). Le nouveau Québec est une ville moderne ty- Ppiquement Nord-améri- caine - plus belle et beau- coup plus propre que la plu- part, il faut l’avouer. L’U- niversité Laval. ot eut lieu le congrés est située, a ma surprise, non pas dans la ville de Québec, . mais dans celle de Ste-Foy. Le boulevard Laurier, ot j’é- tais logé, est une chafne de motels, tous désignés ‘‘au- berges’’ Cela me rappelle Los-Angeles, ville que: je déteste, tandis que le vieux Québec me rappelle - San-Francisco, ville que j’adore. En fait, les plus vieux quartiers de Québec ~ me rappelérent également le vieux Paris, ce quin’est évidemment pas une coin- cidence. Québec ne souffre pas de la névrose linguistique qui semble affliger Montréal. (la névrose de Montréal n’est pas que linguistique, me dit une jeune Montréa- laise, installée depuis peu A Québec - -pour toujours, semble-t-il). A Montréal, il faut avouer que les fran- cophones vous répondent dans la langue de votre question. Toutefois, 4 un café, par exemple, ou dans un bar, le serveur vous scrute le visage, comme s’il espérait voir. inscrit sur votre front le nom de votre langue maternelle. Si vous ne parlez pas_ le premier, le serveur dit ti- midement ‘‘Bonjour’’. puis le reste de l’entretien dé- — pend de votre réponse. Ce n’est pas le cas 4 Québec --@i_ tout le monde s’adres- Ee B feet. NG se 4 vous en francais. J’ai été étonné pourtant, méme & Québec, par le grand nombre de personnes par- lant anglais,quelques-unes dans un anglais tout A fait comme le mien. Le pro- priétaire et le gérant de mon ‘‘auberge’’ (é¢quivalent latin du mot frangais ‘‘mo- tel’’) étaient tous deux Ca- Franco-Canadiens,° tous 2 . bilingues parfaits. Ils se parlaient toujours en an-_ glais, car la langue d’affai- res du motel était l’anglais. La carte postale montrant une photo du motelest ins- crite seulement en anglais. Tout le personnel de tous les restaurants que j’ai fréquentés était bilingue. Méme les chauffeurs d’au- tobus savaient assez d’an- glais pour répondre aux questions simples. J’ai fait un tour guidé de 1’Assemblée Nationale. Au cours de la tournée, je de- mandai au guide la pro- portion de la population an- glophone de la province. Elle m’étonna en répondant qu’elle est de 40% et qu’ily a, méme dans la ville de Québec, une école anglaise. Il y a aussi un journal an- glophone et une cathédrale anglicane! Lorsque je re- gardais cette derniére, d’un air un peu curieux, un jeune homme medemanda, en un francais assez timi- de: ‘*‘Excusez-moi, mon- sieur, parlez-vous § an- glais’’. : En somme, ilest impossi- ble d’échapper 4 la langue anglaise, ol qu’on aille, au Canada ou n’importe ou. U- ne grande partie du revenu de la ville de Québec déri- ve des touristes, dont la majorite, au dire de la jeu- ne Montréalaise mention- née ci-dessus, sont améri- cains. Dans la plupart des cas, ceux-ci ne parlent que Vanglais. Partout, j’en- tendais parler anglais, et au congrés, et dans la vil- le. M. Louis R., dont j’ai USE - HEBERGEMENT FRANCOFETE Nous avons besoin de logis pour 50 per. sonnes venant de tous les coins de la TELEPHONER AU : H/4 -Hae/ : UISME fait la connaissance 4 Ed- monton, pas du tout unhom- me chauvin, dit, bien cal- mement que, pour le Qué- bec, il y va de la survie de la culture, pas simple- ment de la langue. Si le Québec veut restcr ce qu’il est, il. devra se séparer, il n’a pas le choix, selon M. R. Si M. R. a en effet raison (et c’est un énorme SI), en ce qui concerne la survie culturelle, le Qué- bec devra, en effet, sesé- parer. Uneethnie menacée par le génocide culturel a le droit de prendre les mesures nécessaires pour assurer la survie de la cul- ture mehacée, car la survie culturelle é@quivaut, dans ce cas, 4 la survie ethni- que. Ce n’est pas avec beaucoup de plaisir que jvexprime cette opinion, car tous mes instincts et toutes mes convictions se rebellent contre le natio- nalisme, contre le chauvi- nisme, contre 1l’exclusi- visme, contre l’unilinguis- me. J’aimerais’ mieux, - beaucoup mieux, voir une communauté de Franco- Canadiens qui soit mai- tresse chez elle, quipuisse traiter avec la communau- té anglophone, entant qu’é- gale 4 égale, dans un con- texte fédéral, ces deux communautés respectant les droits culturels 1l’une de l’autre, méme si elles n’étaient pas prétes a. devenir bilingues. Si c’est possible, c’est le cours que devront poursuivre les Ca- nadiens - et j’admets, qu’é- tant toujours étranger, je n’ai pas voix au chapitre. Si ce.n’est pas possible, il n’y a que le Québec indé- pendant qui aurait, sans au- cun doute, 4 faire face 4 toute une gamme de__ nou- veaux problémes impré- voyables. Puisje m’attendre 4 des réponses de la part de- quelques co-lecteurs fran- co-canadiens de naissance }. province.’ ~ trouvée Lente Culine! Colanbyen et en. Le mot du jour Par Louis-Paul BEGUIN Les abeilles communi- quent entre elles et leur langage a été découvert récemment. D’abord, la langue de ces insectes est strictement un moyen de communiquer aux autres membres de la ruche l’ex- istence d’endroits ol se trouve la nourriture. La qualité de la nourriture par l’abeille-pi- lote est facile 4 commu- niquer: par 1’ ndeurr de pol- len dont elle reste peéné- trée. L’abeille qui revient d’une expédition nutritive se met 4 danser devant les autres abeilles ouvriéres. Cette danse est complexe: chaque mouvement distinct de 1’in- secte signifie la direction et la distance ot se trouve la nourriture convoitée. A- prés avoir observé la dan- se, toutes les abeilles se Appel . : de candidatures mixtes ‘Ministére du Solliciteur général Secrétariat