16 Le Soleil de Colombie, Vendredi 23 Juin 1978 Une nouvelle science de Vhomme:lasuggestologie Suggestologie: le mot est nouveau. I] étonnera sans doute encore le grand pu- blic. Du moins en Occident. Dans les pays de I’Est, le vocable a acquis droit de cité depuis une décennie déja et plus particuli¢rement en Bulgarie oi il vit le jour oficiellement en 1966 lors- que, sous l’égide du gouver- nement bulgare, fut créé a Sofia par un médecin psy- chothérapeute, le Dr. Georgi Lozanoy, qui en est toujours le directeur, |'Institut de Suggestologie, le premier du genre dans le monde. Qu’est-ce que la suggesto- logie? La suggestologie est la science de la suggestion. Ici encore, un “occidental” non averti ne manquera pas de s’étonner. Si le mot de suggestion lui est familier et si usage de la suggestion dans des domaines aussi divers que la médecine, la psychologie ou la publicité, n’est pas pour trop sur- prendre, il demeurera en revanche probablement per- plexe, un peu inquiet, mé- fiane peut-étre, en appre- nant que ce procédé tout empirique et aux contours peu précis qu’évoquait jus- qu’a présent pour lui le mot de suggestion, est devenu récemment dans les pays communistes l'objet d'une science autonome qui s’atta- ~che a en étudier systémati- quement tous les aspects et ne prétend a rien moins qu’a constituer dans l'avenir une nouvelle science de ’homme: la suggestologie. La plupart des “Occiden- taux” ne seront sans doute pas moins surpris d’appren- re quappliquée au domaine de l’enseignement, la sug- gestologie a donné naissance a une méthode pédagogique qui se présente comme radi- calement nouvelle, la sug- gestopédie, dont l'Institut de Sofia a été le pionnier. Cette méthode, bien qu’el- le en soit toujours au stade de l’expérimentation, prési- de actuellement aux études de plusieurs milliers d’éco- liers et d’étudiants en Bul- garie et dans les autres pays communistes. Elle fait de- puis quelques années déja Vobjet de recherches et d’ex- périmentation au Canada et aux Etats-Unis. Les résul- tats dont fait état l'Institut du Dr. Lozanov sont assez stupéfiants. La suggestopé- die aurait a son actif des réusites _ parcituliérement spectaculaires dans le do- maine de l’enseignement des langues vivantes: sans ef- forts ni fatigue, elle per- mettrait d’apprendre en moyenne de huit a dix fois plus vite qu’avec les métho- des traditionnelles. Lors de certains tests a |" Institut de Suggestologie de Sofia, des éléves seraient parvenus a apprendre jusqu’a 1,200 mots nouveaux en un jour avec une mémorisation dura- ble de 95%. On estime géné- ralement, du moins en Bul- garie, que la moyenne de mémorisation est de 20 a 30 mots nouveaux par jour avec les procédés d’enseigne- ment habituels. La suggestologie permet- trait ici, au moins dans certains cas présentés a vrai dire comme exceptionnels, d’aller de 40 a 60 fois plus vite, et ceci encore une fois sans tension ni fatigue. Dans les écoles qui appliquent la méthode en Bulgarie, un programme d’enseignement général normalement étudié en deux ans Il’est en quatre mois, a raison de 20 heures de classe hebdomadaires au lieu de 36 heures, avec des résultats trés supérieurs, affirme-t-on, 4 ceux obtenus par les moyens habituels. Ces résultats s’avére- raient par ailleurs notoire- ment plus durables. La mé- thode s’adapterait égale- ment a l'enseignement des mathématiques, de la physi- que, de la biologie, de Vhis- toire, de la géographie. Elle n’exige guére de matériel. La suggestopédie convien- drait aussi bien aux sujets billamment doués qu’aux au- tres. Peu de différences dans les résultats en dépit des disparités d’aptitudes et d’a- Jeu politique.jeu lassant par J. M- M. C’est a un général qu’in- eombe la responsabilité pour que dans les luttes du cham- ‘ionnat du monde de foot- hall tout marche pour le mieux. Cette nouvelle sur- orend un reporter parisien. ‘“Pensez donc, un général!”) Visitant ce dernier a Buenos- Aires, il lui demande, “Mais pourquoi vous, un militai- re"? -Mais qui done d’autre? -Est-ce que la ligue argen- ‘ine de football n’aurait pas pu... C'est bien simple, inter- rompt le général, c’est le youvernement qui prépare le championnat du monde, e’est donc a lui qu’'incombe la responsabilité. Puisque le gouvernement actuel de ce pays est un gouvernement militaire, c’est un général qui a charge des prépara- tifs, tout simplement. A Paris, Pierre Marin, porte-parole d'une organisa- tion de journalistes (v. le Monde du 30 mai), a identifié trois procédés dont le gou- vernement argentin use a "'égard des représentants de la presse. 1) D’abord, celui du con- seil; “Vous étes journalistes, reporters du sport; alors, yecupez-vous du sport. Quit- tez ce terrain, et vous n’étes plus protégés”. 2) “Ne vous laissez pas par inadvertance utiliser comme instruments de propagande . subversive”. Quand 4 savoir ce qui est -subversif, il appartient natu- rellement aux généraux gou- vernants de le définir. Pier- - ve Marin a trouvé une analo- gie bien apte: “Prenons une image du monde du sport, dans laquelle le général Vi- dela fonctionnerait .comme arbitre. Quand le journaliste dépasse le terrain qui lui est prescrit, il siffle. Drdle de jeu, ot l'arbitre est en méme temps joueur”. : 3) Procédé qui a déja attiré beaucoup d’attention: les bagages des journalistes ’ sont soumis a un examen rigoureux, leurs papiers sont photocopies, leurs infor- mants questionnés, etc. A propos de cet “etc”, il renfer- me une infinité de possi- bilités, dont l’expulsion du pays est la moindre. Vu de la tour de la politique, le sport peut étre trés utile, les visites de journalistes étrangers égale- ment. Hitler l’avait déja remarqué lors de |’Olympia- de de 1936 a Berlin. L’élite du footbal -- c’est- i-dire ceux qui buttent le ballon sur le terrain de jeu et ceux qui les regardent ala télévision ~- a l’habitude de dire que le sport est le sport, que les rengaines politiques -.sont toutes lassantes. C'est pourtant d’une maniére non pas lassante mais plutdt exaltante que chanta le gé- - néral Videla, chef de l’Etat argentin, lorsqu’il recut ses compatriotes footballeurs en audience: «Messieurs, comme le commandant qui s’adresse solennellement a ses troupes avant la bataille, comme le président qui salue ses am- bassadeurs au moment de leur départ pour leurs pos- tes - tel est l’esprit dans lequel je vous recois aujour- d'hui, afin de vous rappeler que vous devez demeurer victorieux dans toutes les tournées. Victorieux non seulement dans les tournées, mais aussi dans votre con- duite, laquelle doit vous ga- gner l’amitié de nos invités en leur révélant tout ce qui constitue la qualité de (Homme Argentin». ge. A tous la suggestopédie procurerait en outre déten- te, bien-étre et une amé- lioration marquée de leur équilibre physiologique et psychologique, au point de constituer une véritable psy- chothérapie par le simple exercice de l’enseignement. Des résultats de cet ordre se situent en toute évidence trés au-dela des normes scolaires communément ad- mises. Ils semblent relever d'une psychologie autre que -la psychologie courante. Tel est bien le cas en effet. La suggestopédie est une mé- thode pédagogique qui, d’u- ne certaine facon, fait appel a la parapsychologie. Révolution dans_ Tl ensei- gnement? C’est ce que n’ont pas.hésité a affirmer deux journalistes américains, S. Ostrander et L. Schroeder, dont l’ouvrage sur les re- cherches _ parapsychologi- ques en U.R.S.S. et dans les pays del’Est paru en 1970 aux Etats-Unis [le livre en est présentement a sa dixié- me édition] et publié en France en 1973, a révélé au monde occidental étonné I’a- vance impressionnante prise dans ce domaine par les pays communistes. “On n’ose réver, écrivent S. Ostrander et L. Schroe- der, aux perspectives fantas- tiques qu’ouvre la suggesto- pédie a la pédagogie, a la La victoire s’attachera donc aux drapeaux argen- tins. Car, comme I’a bien dit Hitler: «Nous vaincrons par- ce que nous devons vaincre». Cela ne peut que réjouir Allemand, le Francais, l’Anglais et tous les autres -- quels que soient leurs noms -- quise sont rassemblés a Buenos-Aires. {traduit de allemand par René Goldman et Leon Hurvitz] LE PROGRAMME DE MEDITATION TRANSCENDANTALE |. et le PROGRAMME M.T. SIDHI développe Vinvincibilité pour la nation. te ; ene eer : MAHARISHI MAHESH YOGI fondateur de la Méditation Transcendantale et de la science de l'Intelligence Créatrice. La M.T. est - naturelle - facile - sans effort - développe le plein potentiel de l’individu - agréable - La M.T. n’est pas - une religion - un style de vie - de la concentration - difficile - un régime alimentaire CONFERENCE D INTRODUCTION . MERCREDI, le 28 juin a 20h00 au foyer de "EGLISE ST-SACREMENT ENTREE L veritable révolution sociale dont elle peut étre lorigine: bouleversement des métho- des, des horaires, donc du rythme de vie qu’impose la scolarité aux enfants et, a travers eux, aux parents et a toute la population d’un pays; changement de la men- talité des écoliers, lycéens, étudiants; solutions aux pro- blemes de recyclage des adultes, du développement du tiers-monde... On en a le vertige”. Vertigineuses ou pas, la suggestologie du Dr. Loza- nov et ses applications pé- dagogiques lancent a l’heure actuelle un défi aussi nou- veau qu’imprévu au monde occidental. On peut douter de la suggestologie et de la suggestopédie. On ne peut plus se permettre de les ignorer. Stage théorique et pratique de suggestopédie a Vancou- ver cet été. Un stage théorique et pra- tique de suggestopédie se tiendra 4 Vancouver du sa- medi 12 aoiit au samedi 2 septembre. Le stage est assuré par le Dr. Jean Leréde, ancien professeur de l'Université de Columbia, Middlebury College, McGill University. Ancien directeur de l’école francaise d’été de luniversi- té MacGill, diplémé de l’Eco- le des Sciences Politiques [Paris], M.A. en Droit, M.A. en Lettres [Paris] Docteur en Psychologie, auteur d’une these de Doctorat d’Etat [France] sur la Suggestolo- gie et la Suggestopédie. Ce stage est ouvert: 1] aux professeurs de francais; 2] aux personnes désireuses d’apprendre le francais. Les étudiants doivent avoir au moins 15 ans. Horaires: Etudiants: du lundi au ven- dredi de 9h a 13h [soit 60 heures] Professeurs: du lundi au vendredi de 9h 4 13h: obser- vation des cours; 14h a 16h30: 1] analyse critique des cours du matin et syn- these pédagogique; 2] théo- rie de la suggestopédie. 2 fins de semaines de 9h a 18h [soit un total de 130 heures]. Cott: Etudiants: $300.00; Professeurs: $400.00° [loge- ment et nourriture en sus] Pour information et ins- cription, téléphoner le soir a Peggy Merlin 687-4582 ou écrire au journal qui trans- mettra. : Date limite d’inseription le 15 juillet. vous m’en direz tant par: Louis-Paul Béguin Termes du journalisme On confond souvent I'éditeur et le rédacteur en chef. Cela tient a linfluence de I’an- glais, qui appelle son rédac- teuren chef, “editorin chief.” Le rédacteur en chef adjoint est en anglais:: associate editor. Une expression em- ployée.-souvent en anglais est le “by-line’. On a de la difficulté a traduire en fran- cais cette expression qui designe la ligne sous le titre d'une chronique ou d’un article qui annonce le nom de /auteur. Il s’agit d'un article signé, et non d’une simple «nouvelle» anonyme. Certains journalistes ont une colonne bien a eux, on les connait bien, on les lit quotidiennement ou hebdo- madairement. Le mot chro- nique (et chroniqueur) donne assez bien le sens de “‘by- line story”... Avoir une chro- nique, étre chroniqueur est suffisant-comme explication en frangais pour rendre I’an- glais de “by-line”. li ne faut pas dire: le journal tire a 30000 copies, mais a 30000 exemplaires. Le “copydesk" des anglopho- nes est le secrétariat de rédaction d'un journal fran- ¢ais. On a aussi tendance a utiliser le mot correspon- dant, au lieu du titre correct, envoyé spécial, et c’est en- core une fois par influence ‘de l'anglais (correspondent). Le chef des informations est le “desk editor’. On peut parler d’éditorial, ou d’article de fond. Front page, expres- sion importante en journa- lisme, est rendue par «a la une» en francais, expression imagée qui dit bien ce qu'elle veut dire: avoir un article a la une, est un sujet de satisfac- tion des journalistes, qu’ils soient pigistes (free lance) ou attitrés (reguiar news- papermen) d'un quotidien. Le collaborateur spécial ou “guest writer’ rédigé une chronique qui n'est pas quo- tidienne et il ne fait pas partie du personne! attitré du journal. On parle de commu- nique, envoyé aux journaux, pour désigner ce que les anglophones appellent “press release’. Je souligne guion doit dire «dans le journal» et non «sur le journal» qui est un angli- cisme. De méme, un «item» se dit en anglais, mais pas en frangais qui parle alors de fait divers, de potin (society item), de petite nouvelle (brief item). Louis-Paul Béguin. Office de la langue frangaise abit i F j