batisseur, comme le décrivait Sylvie, ne peut plus travailler et ses plans d’architecture ont été terminés par - un autre. Il s'est réfugié dans cette maison de campagne qui était le lieu de bonheur du couple. Sébastien qui est écrivain est tout le contraire d’Antoine: c’est un doux et un réveur. . Cette premiére rencontre n’‘est pas facile. Mais en se faisant face, ils s'apercoivent assez rapidement qu’ils ne sont pas des ennemis, qu’ils sont au contraire des alliés et méme des complices. L’'un aprés l'autre, ils égrénent le chapelet de leurs culpabilités respectives. Ils ten- tent de redessiner le chemin de cette femme qui leur-a échappé et sans laquelle ils ne peuvent ni vivre ni créer. Si Antoine s’est enfermé dans le silence, s'il a refermé les portes ainsi que le piano, c’est qu'il se confine ‘ dans un univers intérieur sans issue. Par contre, si Sébastien ose ouvrir ces mémes portes et faire retentir a nouveau les sons du piano de Sylvie, c'est par un désespoir identique L’action des Plouffe se situe a Québec, dans la basse-ville, de |’été 1938 al’été 1945, époque drama- tique non seulement pour la famille Plouffe mais pour tous les Québécois et surtout pour les Européens en guerre pour la deuxieme fois en moins de vingt ans. La guerre ne sera déclarée qu’en septembre 1939. Tout |’été de 1938, personne ne se doute de la catastrophe qui se prépa- re. Denis Boucher, jeune journaliste fringant, accueille a Québec un pas- teur protestant de ses amis venu ’ retrouver sa fiancée qui apprend le francais chez les Ursulines. Denis présente le Révérend Tom Brown et sa fiancée Suzan aux Plouffe. José- phine, en bonne catholique de |'épo- que, entre en fureur contre Denis qui a osé profaner sa maison en y ame- nant un protestant et, qui plus est, clerc et presque marie. : \ aa passionne d’opéra, il prépare un spectacle a la maison: un mini-opéra chanté par une mezzo-soprano de ses amies et lui-méme. Pour la circonstance il invite la seduisante Rita Toulouse qui n’entend: pas grand-chose a cette musique et qui s‘intéresse de beau- coup plus prés au beau Guillaume, frére cadet d‘Ovide. Ovide est bien le seul Plouffe a se consacrer a la musique, a la litté- mais situe a un autre extreme. Len- tement il conduit Antoine sur le che- min du passé et le force a regarder. On a l’impression que Sébastien est plus fort, plus courageux qu’Antoi- ne. Mais en dernier lieu, les deux hommes se retrouvent au méme point. Car ils se rendent compte que Sylvie n’a voulu qu‘une chose toute Sa vie: qu’ils s‘acceptent l'un |’autre ‘ et qu’ils acceptent qu’elle les aime tous les deux. ‘A présent qu’ils comprennent’ mieux la situation, ils voudraient pouvoir retourner vers elle. Mais on se demande vers quoi Sébastien meéne Antoine en |’obligeant a ouvrir sa mémoire, en le forcant a revivre ce quil’a détruit. =e Pour |’auteur, Sébastien conduit Antoine vers cet Absolu ou ils seront de nouveau réunis. Il est impossible d’en dire davantage sur cette piéce sans en révéler |’essentiel. Les inter- prétations qu'on peut en faire peu- vent étre multiples. De toute manié- re, les téléspectateurs prendront plaisir a suivre le cheminement intérieur de ces personnages et de voir comment Sébastien dirige habi- lement Antoine. . Radio-Canada rature et aux arts.en général. Ses fre-_ res Napoléon et Guillaume, et son pere Théophile, se sentent beau- coup plus chez eux au baseball, au jeu d’anneaux Ou aux courses de bicyclettes. Ce qui donne lieu a des séquences inoubliables axées sur le sport: notamment la partie de base- ball dont le curé Folbéche sera le héros, la partie d’anneaux d’ou le beau~ Guillaume sortira vainqueur parce qu'il a voulu briller aux yeux de Rita Toulouse, plus aguichante que jamais. Et puis, au printemps de 1939,,. Québec se prépare a accueillir les souverains britanniques: Georges VI et Elisabeth en visite officielle au Canada. Toute la ville a pavoisé: dra- peaux Union Jack et banderoles bleu-blanc-rouge au chiffre du roi et de la reine flottent au vent de tout le quartier. Chez les Plouffe... pas le Pn (| moindre petit drapeau, aucune ban- derole, pas d’écusson, ni fleurs, ni décorations. Rien. Théophile est tarouchement nationaliste et il ne veut pas rendre hommage au roi des Anglais. || ne se fait d’ailleurs pas d‘illusion sur le sens de la visite des souverains: «ils viennent nous bara- gouiner quelques mots de frangais pour nous vendre !'idée de la cons- cription.» Pourtant, bien que le bal- con nu tranche sur ceux des voisins, L’auteur Francoise Dumoulin-Tessier est née a Québec ou elle demeure enco- re. Cette année, elle poursuit des études de doctorat en littérature, ce pour quoi elle a recu une bourse, d’ailleurs. Elle écrit depuis une ving- taine d’années et a publié un roman, /e Salon vert chez Pierre Tisseyre, lequel a remporté le prix Esso. Un recueil de nouvelles qui a pour titre Visions d’amour a été édité par Jac- ques Frénette. Francoise Dumoulin-° Tessier a également écrit pour la radio et la télévision. Elle vient de ter- miner un roman qu’elle va bientét présenter a son éditeur ainsi qu'un téléthéatre qui s‘intitule /a Femme au portrait. Distribution Antoine Michel Dumont Sébastien Léo lial Sylvie Jacqueline Laurent Au générique Auteur Francoise Dumoulin-Tessier Montage film Bernard Lamarche 2écors Danielle Bastien Maquillage Louise Bach Costumes Marie-Andrée Lainé ~ Ensemblier Francis André. Prise de.son Bernatd Tétu Caméraman Roland Martin Arts graphiques Pierre Fiore Habilleuse Thérése St-Gelais Assistante 2 la réalisation Carmen Clark-André Assistant a la production Guy Legaré ; Réalisation Guy Hoffmann Les Beaux Dimanches Premier mouvement le 25, 22h00 Bruno Laplante, baryton canadien En troisigme partie des. Beaux Dimanches, le 25 octobre a 22 heu- res, la télévision de Radio-Canada présentera un portrait du baryton canadien Bruno Laplante réalisé par Bruno Monsaingeon et Yolande .Gaspé , tee. a > maman Plouffe a tenu a ne pas man- quer le defilé. Elle y assiste en com- pagnie de Cécile qui a invité Oné- sime, ce qui ne plait guere a José- phine, et Napoléon en profite pour présenter a sa mere Sa nouvelle amie Jeanne Duplessis. Mme Plouffe accueille plut6t froidement la jeune fille. Un incident qui aurait pu avoir des conséquences tragiques vient troubler le grand défilé royal. Au moment ou la voiture des souverains approche de la maison des Plouffe, Guillaume, qui jouait au baseball avec un copain de I’autre cété de la rue... lance une balle qui emporte le drapeau fiché sur le devant de la limousine. Aussitét arrété par deux taupins de la RCMP, le beau Guil- laume échappe a la prison grace a l‘intervention énergique du curé Fol- beche. . La question de la conscription, qui enrageait tellement Théophile, divise les Québécois. Les uns sont pour, les autres contre; méme le haut et le bas clergé qui a charge d’ames ne se géne pas pour émettre ses opinions. Les catholiques québécois attendent fébrilement la grande procession annuelle de la féte du Sacré-Coeur au cours de laquelle le primat de |'Eglise canadienne, le cardinal Ville- neuve, proclamera la position offi- cielle de l’Eglise. La plupart des Qué- bécois sont consternés quand le car- dinal lance: «L’Eglise ne bénit pas la guerre mais elle bénit le glaive de ceux qui Savent |’'employer au bien.» Le message était clair, et les nationa- listes ‘ont recu avec la plus/profonde déception. Entre-temps, la vie continue son petit train-train monotone dans le vieux Québec et chez les Plouffe dont nous verrons au dernier episode les petits-enfants égayer la maison. Catrice dans le cadre de la série Pre- mier mouvement. En fait, ‘emission porte de titre suivant: Premier mou- vement: Bruno Laplante, baryton canadien. Autre précision: ce film a été concu et il est présenté par Bruno Monsaingeon. C’est une coproduc- tion d'Antenne 2, Télécip et Radio-- Canada. Cette émission musicale docu-. mentaire a été tournée a deux épo- ques différentes de l'année, soit en été et en hiver, et utilise ainsi la dimension poétique de nos paysages et de nos saisons. Dans la premiére partie de I'émis- sion, celle qui fut filmée au cours de la saison estivale, Bruno Laplante interprete une scéne du Docteur Miracle de Bizet: le Quatuor de ‘omelette, une scéne dans laquelle il partage la vedette avec les sopranos Pauline Vaillancourt et Paule Vers- chelden et le ténor André Lortie: © Cette séquence fut tournée au Théa- tre de la Poudriére de I’ile Sainte- Héléne dans une mise en scéne de Jeannine Beaubien. Exceptionnelle- ment, la musique fut pré-enregistrée dans sa version originale avec orchestre, sous la direction du chef Vladimir Jelinek. Dans la deuxiéme partie de |'émis- sion, nous-verrons Bruno Laplante en récital au Musée régional de ll est accompagné au piano par Janine Lachance. Ajou- tons que les séquences. tournées dans ies paysages gaspésiens sont illustrés musicalement par cette belle mélodie de Duparc Chanson triste. . beabmey ,cidmaw! ob 29h Distribution Théophile: Emile Genest Joséphine: Juliette Huot Cécile: Denise Filiatrault Ovide: Gabriel Arcand Napoléon: Pierre Curzi Guillaume: Serge Dupire Mme Boucher: Stéphane Audran le pere Alphonse: Daniel Ceccaildi Onésime Ménard: Paul Berval Jeanne Duplessis: Louise Laparé Denis Boucher: Rémi Laurent Rita Toulouse: Anne Létourneau - Stan Labrie: Donald Pilon le curé Folbeche: Gérard Poirier Tom Brown: Paul Dumont Suzan Connely: Kate Trotter le bedeau Rosario: J.Léo Gagnon Phil Talbot: Gilles Renaud Jos Bonnefon: Marc Gélinas _ Eustache Lafrance: Gilbert Comtois . Ramona: Amulette Garneau le frére Léopold: Ghysiain Trembiay Bérangére Thibodeau: Paule Verschelden e Francois Thibodeau: Denis Lavergne é l’aum6nier du syndicat: J.P. Cartier le receveur de Guillaume: René-Daniel Dubois le sergent O'Neil: Maicolm Nelthorpe Une amie de Rita: Sylvie Lachance Charles Métivier: Jean-Guy Deschamps Un policier de la RUMP: Steven Mendell le sergert Sénécai: Gilles Rochette un médecin: Claude Grisé le cardinal Villeneuve: Jean Ricard le pére Leliévre: Georges Delisle Denis Héroux et John Kemeny sont les producteurs exécutifs et Justine Héroux est Ja productrice Stéphane Venne est I’auteur de la musique originale du film. Culture et information Second regard ? dimanche 25, 17h00. «Le Tibet» A \'émission Second regard, les 25 octobre et ler novembre a 17 heures, 4 la télévision de Radio- Canada, on proposera, aprés lecture des informations religieuses nationa- les et internationales par Myra Cree, que réalise André Simard, un repor- tage filmé sur le Tibet réalisé par les représentants du Dalai-Lama_ lors d'un voyage de dix mois dans leur pays d'origine. On nous montre tout d’abord le monastére de Ghanden, tout entou- ré de Tibétains heureux de revoir ces gens apres 20 ans d’exil. Mais la ville est en ruines alors qu’elle était pour les Tibétains, il y a 22 ans, |’équi- valent spiritue! et culturel de ce qu‘est Rome pour les chrétiens et La Mecque pour les musulmans._ C’est en effet en 1959 que le Dalai-Lama dut quitter son pays qui était 4 ce moment une théocratie médiévale isolée du reste du monde depuis un millénaire et demi. Ghanden est aujourd’hui le seul qui reste entier des 3 800 monasté- res qui furent totalement détruits par les communistes chinois. Mais cette destruction impitoyable des temples et des monastéres n‘a pas pour * autant réussi a faire disparaitre la reli- gion tibétaine. Aprés tant d’années de terreur et de persécutions de la part des Chinois, les Tibétains atten- dent toujours le retour de leur prétre- roi: le Dalai-Lama. Le Dalai-Lama est certes un poli- tique pragmatique; mais imagine-t-il vraiment que le bouddhisme et le marxisme orthodoxe peuvent vivre. en paix cote-a-céte? Le bouddhisme, on le sait, croit a la valeur absolue de la liberté. Peut-il vraiment survivre comme force spirituelle et politique sous uni régime communiste? Le Dalai-Lama répond longuement & cette question.