I< Le Soleil de Colombie, Vendredi 24 Décembre 1976 ev on A TOUS NOS CLIENTS ET AMIS CHEZ, JOPL Joyeux Noel yen e ‘ Y W 2'17 Carr al/ ST SERVIES EN PLEIN COEUR DE Gastown aes ENTS aia a Wp, Cous@e.,.& p> Cous BISTROT LICENCIE "41 RUE RoBsoy TELEPHONE 689 -2925 joyeux Noél et une bonne année. OUVERT TOUS LES JOURS 11h30 a 14h30 17h00 a 22h00 8: Dimanche - ais 17h00 4 22h00 a3 . MSE SIRE PES USES SERS YES EE EE SEE PSOE PE PEO CL I dit Lundi au Samedi ic PIERRE et LOUISE vous souhaitent un i" pe ee 4 : Crépe Restaurant a LS att S IS IS AS SAR ES CUISINE FRANCAISE EXELLENTE DANS UNE AMBIANCE DETENDUE RESERVATIONS: 689-0233 1256 ROBSON VANCOUVER, B.C. : Meilleurs Voeux d’un Joyeux Noél . JSQU’AD SOIR 683-1422 SEAL ALA ALA AL AL SS AS : DE 11593 co OUVERT 5 ; 5 ; j 5 ; 5 5 ; 5 ; 1348 ROBSON : oe =| z Est-ce vraiment Noél ? Il langa résolument sa cigaret- te et d’un pas ferme entra dans la pharmacie. Y acheter un tube de gardénal et en ressortir fut l'affaire de quelques minuts. Lair froid et le vent qui soufflait en ce 24 décembre lenga- geaient a presser le pas. Indiffé- rent, il longeait la rue principale aux facades rutilantes et ne songeait méme pas a jeter un coup d’oeil aux montres de coup d'oeil aux vitrines des magasins que dévoraient des yeux de pauvres enfants qui n’auraient pas de jouets. Entré chez lui avec la ferme résolution d’en finir avec cette vie qui ne lui apportait que déboires sur déboires, Paul se laissa tomber sur un fauteuil d'une piéce meublée sans luxe, mais confortable. Peu 4 peu, la douce chaleur de la maison lenveloppa et, encore revétu de son paletot, il se laissa emporter par le réve. Que lui avait-elle apporté, cet- te vie que l’homme en général ' cherche a conserver par tous les moyens? Orphelin dés l’Age de huit ans, ses parents ayant été tués lors d’un accident d’automo- bile, il avait été confié a une institution ou il avait grandi sans affection aucune pour se retrou- ver a 16 ans seul au monde, dans ‘la rue, avec dix dollars en poche.» Il eut vite fait de se trouver du travail dans une imprimerie. La grivoiserie de ses compagnons et leur indifférence a sa solitude et ses problémes ne lui avait laissé comme tout souvenir qu'une impression de dégofit. Son ap- prentissage terminé, il était en- tré comme imprimeur dans une maison d’édition ot il avait trouvé peut-étre un peu plus de sympathie, mais guére d'amitié. Aujourd’hui, 4 26 ans, repas- sant ces dix années de solitude, il se disait que si, décidément il devait sa vie durant vivre ainsi en marge de la société, sans personne a qui se dévouer, sans but, sans affection, sans amour, il était aussi bien d’en finir. Tl en était 1a de ses réflexionsss lorsqu’il décida de passer a la cuisine se verser un verre de boisson sans savoir exactement pourquoi. L’aleool n’eut aucun effet réconfortant ou autre et peu aprés, il retombait dans sa tor- peur. Soudain, des sanglots venant de l’escalier de |'immeuble qu'il habitait J’éveillérent. Hésitant quelques instants, il allait refuser de se lever pour voir a la porte qui pleurait ainsi lorsqu’il fut frappé. Les sanglots semblaient étre ceux d’un enfant. Se souve- nant des larmes de désespoir qu'il avait versées 4 l’orphelinat, il se leva et se rendit a la porte qu'il ouvrit pour trouver, assis sur les marches, un garconnet de 10 ans, petit, maigre, presque en haillons. - Qu’est-ce que tu fais 1a?, dit-il. - Je me cache, dit l'enfant. - Tu te caches, de qui, pourquoi? - On veut m’envoyer a I’orpheli- nat, mon pére est mort il y a trois mois et maman est malade a l’hdpital. Mes deux petites soeurs sont parties cet aprés-midi pour l’orphelinat et mon petit frére est chez ma tante qui ne veut pas me garder. - Entre. L’enfant entré, Paul lui fait raconter son histoire. Le petit vit ou plutét vivait avec sa mére, ses soeurs de six et cing ans et son petit frére de trois ans. Depuis la mort de son pére, sa mére cousait de longues heures chaque jour pour nourrir et vétir sa famille et payer le loyer d’un logis presque sans confort. Il y a dix jours, la pauvre femme a été saisie d’un frisson et transportée a |’h6pital ou on la traite pour une pneu- monie. Les enfants ont été confiés a une tante. Elle-méme débordée et mére de six enfants, elle ne peut garder la famille de sa soeur et c’est pourquoi elle vient de décider d’envoyer les enfants a Yorphelinat. Elle gardera le. petit et c'est déja trop. Luc, l’afhé, ne veut pas du tout aller s’enfermer dans une institu- tion, surtout a la veille de Noél, c’est pourquoi, avant que l’emplo- yée du Service social vienne le chercher, il s’est enfui. Aprés avoir marché durant des heures, il s'est arrété dans le vestibule de cette maison pour se réchauffer un peu et se donner J’illusion d’apaiser sa faim, car il n’avait pas mangé depuis le matin et il était déja sept heures. - J'ai faim, dit Luc soudainement. - Tu as faim, un instant, dit Paul. Préparer 4 l'enfant une légére collation faite de pain, de beurre, de fromage, de biscuits et d’un verre de lait ne prit qu’un instant. De la cuisine, Paul appela enfant. Petit, t-on? - Lue, répondit I’enfant. - Eh bien, ‘Lue, vient ici, dans la cuisine. Enléve ton paletot et ta tuque. Tu n’as pas de mitaines, tes mains sont gercées. Viens t’asseoir et mange. Voir manger l’enfant communi- quait peu a peu la faim a son comment t’appelle- POUR VOS * tapisseries * vétements MAYART 4058 rue CAMBIE ACHATS... OE Nous avons une gamme étendue d’articles importés . d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud. * sculptures sur bois — * mobilier IMPORTS 872-5814 - compagnon. Il s’assit de son cété et se mit 4 manger avec un réel appétit. Leur faim apaisée, l'homme et l'enfant regardaient dans le vide sans parler lorsque soudain |’en- fant dit 4 homme: “C’est beau ici, c'est chaud.” Ce n’était pas réellement beau, c’était simple- ment convenable, la maison était relativement propre car il y a cing jours encore, une femme de ménage était venue enlever le plus gros de la poussiére et laver le plancher. L’homme ne répondait pas. Luc enchafha: “Tu restes seul ici? Tu n’a pas d’enfant?” - Je reste seul, je n’ai pas d’enfant. - I] fait froid dehors, tu veux que je couche ici cette nuit?” - Que tu couches ici? - Oui. - Sais-tu que c’est Noél cette nuit, il y aura la messe de minuit dans quelques heures? - Oui, mais je ne veux pas y aller, jai froid et je m’endors, je n’ai pas un paletot assez beau pour aller 4 la messe avec les enfants bien habillés. Apres un silence, il ajoutait: j'ai peur, ma tante peut me voir a la messe et appeler l’orphelinat pour qu’on vienne me chercher. - OU neble ta pass dit Fa Déjeuner a Midi et D . Le Samedi a partir ¥ Fermé le Dil : Cuisine fran 1216 ROBSON |S a = 4 Sp.-m