BULLETIN Vol. 1 No 6 La Société Francophone de Victoria /Octobre 1990 La complainte du Canadien Le pays bouleversé attendait un sauveur Et dans un grand élan de vote populaire Crut enfin le trouver chez les Conservateurs En balayant d'un coup les anciens titulaires. Ils allaient gouverner, et nous l'avaient promis Pour remédier enfin 4 nos maux séculaire Et refaire en bon temps l'unité du pays En offrant au Québec un choix de partenaire. Les Premiers Ministres ayant signé |'Accerd Retournérent chez-eux comme de grand prophétes Préchant a tout venant, un Canada trés fort Satisfaits, disaient-ils, quel la chose était faite Et l'on vit aussitét, les Chefs d'Opposition Venir serrer la main si fiérement tendue Par le Premier Ministre en proie a |'émotion Le spectacle était beau! La chambre était émue. Tout avait été fait dans le plus grand secret Et par les «Dix Egaux», sans consuiter personne Ils avaient décidé qu'un beau jour, leurs décrets Gagneraient L'électeur, car la chose était bonne. Ils n'avaient pas songé que les politiciens Comme des éléphants, ont la mémoire active Que rien n'est éternel et que l'on se souvient Surtout quand des contrats s'en vont a la dérive. C'est au Manitoba que commencga la crise Filmon y remplaca un Pawley déconfit A son gouvernement, il manquait de l'emprise Pour approuver l'Accord de M. Mulroney Il dut sauver la face en inventant sur l'heure Des raisons qui pourraient calmer |'Opposition Sa Chambre divisée en une lutte majeure Aurait pu annuler la derniére élection. Et pour bien camoufler cet enjeu politique s'élevérent 4 nouveau partout au Canada La campagne odieuse et toujours fanatique Diun Canada angtais contre les Québécois. Meech allait devenir, nouveau bouc émissaire Une raison de plus de mécontentement Et Wells a Terre-Neuve comptait régler l'affaire En reniant l'Accord voté précédemment. En Colombie aussi, chambranlant a son tour Van der Zalm inquiet du vote populaire Reprenait sa parole en maudissant le jour OU il avait signé cette entente éphémére. Bourassa talonné par les Séparatistes Ayant banni l'anglais de tous les écriteaux Souleva la colére et augmenta la liste Des villes unilingues au fond de l'Ontario. Société Francophone de Victoria 1595-B rue Bay, Victoria V8R 2B5 Et puis l'intolérance et les vieilles rancunes Firent & nouveau surface en ce pays blasé Et tous les loups hurlérent et d'une voix commune En reniflant l'odeur de ce nouveau gibier. Car les politiciens, pour maintenir leur place Vivent de controverse en leurrant l'électeur N'ont pas honte du tout, de faire volte-face Assoiffés de pouvoir, dans leurs propos trompeurs. A quoi servent les lois? La parole donnée? A quoi bon s'inquiéter de la Constitution? Puisqu'en un tour de main les lois sont renversées Par des politiciens aux folles ambitions. Et qui faut-il blamer dans l'enjeu politique? Québec n'oubliera pas la nuit des grands couteaux Le Canada anglais et les groupes ethniques Ont peur du mot distincte et surtout de leur peau. Et le Québec n'a plus comme aux jours de naguére Des famiiies unies et bien pleines d'enfants Et ces nouveaux problémes en font qu'il désespére De conserver sa langue et de garder son rang. Pourtant il a vécu des moments difficiles Au cours de son histoire et les a surmontés! Et ses minorités n'ont pas eu vie facile Le Canada anglais veut les assimiler. Le probléme est sérieux mais malheureusement L'atavisme est trop fort, l'ignorance est rampante Et l'on entend sans cesse les mémes arguments A bas le bilinguisme et 4 bas toute entente! Quelqu'un a dit un jour, refoulant sa colére, Un Canada bilingue ou il ne sera pas! C'était trop demander, encore une chimére D'entrebailler la porte 4 tous les Québécois. Il fallait accepter que six millions d'étres Se sentent un peu chez-eux partout au Canada Au lieu de tolérer, de chercher 4 renaitre, Au Guébec et ailleurs, on a violé des droits. L'Anglais veut dominer, il en a l'expérience Et l'Autre en a assez de se faire leurrer Il cherche a retrouver, esprit d' indépendance Le droit de vivre en paix dans son identité. L'avenir nogis dira que les politiciens Ne stentendront jamais en cette lutte épique Leur fin toujours hélas justifie leurs moyens! Ne les croyez pas trop. C'est la politique. Il est triste de voir 4 la fin de ses jours Son pays déchiré par les fautes passées. Comme il serait plus sage avec un peu d'amour De retrouver enfin la paix tant désirée. Roger Motut . (avec la permission de l'auteur) Tél.: 595-4223