Ces deux Compagnies d'ailleurs, n'avaient qu'un but: faire fortune par n'importe quels moyens. Les civilisations indiennes et le progres matériel du pays qu'elles exploitaient, étaient le moindre de leurs’ soucis. Si deux ou trois de leurs associés ont travaillés a étendre le champ des découvertes, ce fut a l'encontre des idées de la Compagnie qui ne comprenait rien en dehors de son trafic des fourrures. Quoiqu'elle ait joué, au Canada, un réle trés marquant, durant plusieurs années, l'histoire de la Compagnie du Nord-Ouest est connue seulement au point de vue mercantile. On sait qu'elle faisait un immense trafic de pelleteries chez les " Sauvages de l'Ouest" , que la plupart de ‘ses bourgeois réalisaient de belles fortunes et qu'elle gardait a son service toute une armée, qu'on appelait: " Les voyageurs des pays @'En-Haut". Mais comment se passaient les choses 1a-bas, dans un pays ow aucun pouvoir judiciaire et aucun genre de police était établi? En succédant aux traiteurs isolés, les membres de cette Compagnie se mirent en état de réaliser plus strement de grosses fortunes, mais le Nord- Ouest n'y gagna rien au point de vue de la morale et de la civilisation. Toujours les deux Compagnies se livrairent une 4pre et longue lutte pour la suprématie, lutte qui, aprés quarante années de meutres' et de pillage, allait se terminer par la fusion de leurs. intéréts sous le nom de Compagnie de la Baie d'Hudson. Pour mieux - connaitre leur domaine, pour en assurer l'emprise, chacune ordonna quelques voyages d'texploration. Lorsque, par hasard, ces voyages furent entrepris par des hommes désintéressés, ils amenérent de précieuses découvertes. Par exemple, ayant entendu dire, par les Indiens, qu'une vallée, dont la riviére allait se jeter dans 1'océan Glacial Arctique renfermait de riches mines de cuivre, la Compagnie de la Baie d'Hudson envoya 1'explorateur Samuel Hearne s'en assurer. De son cété, Alexandre Mackenzie, membre de la Compagnie du Nord- Ouest, projetait d'explorer l'immense domaine du Nord, d'ou venaient les meilleures fourrures. Les Indiens lui avaient parlé d'une grande riviére qui se rendait a 1'océan glacial Arctique. Alexandre MacKenzie qui était alors chargé du district d'Arthabaska eut pour ce voyage d'exploration, la bonne fortune de trouver de braves fidéles serviteurs en Francois Bériau, Charles Doucette, Joseph Landry , Pierre Delorme et John Steinbuck.