—~ Le Comité Culturel des francophones A sa réunion des 30 et 31 janvier derniers 4 Winnipeg, le Conseil d’Administration du Comité Culturel des Francophones Hors Québec a recu une représentante de la Direction des Groupes Minoritaires de Langue Offi- cielle au Secrétariat d’Etat, Mlle Johanne LaRochelle. Cette rencontre faisait suite ala soumission au Secrétaire d’Etat de la programmation du Comité Culturel des Francophones Hors Québec prévue pour 1978-1979. Mademoiselle LaRochelle a indiqué au Conseil d’Admi- nistration que sa direction était en accord avec les projets du CCFHQ et que le hors Québec bon fonctionnement de l’or- ganisme était la priorité du secteur culturel de la Direc- tion des Groupes Minoritai- res de Langue Officielle pour la prochaine année fiscale. Somme toute, il semblerait que le Comité Culturel des Francophones Hors Québec pourra réaliser un certain nombre, de ses programmes 4 compter du ler avril prochain. Le Conseil d’Administra- tion a également adopté sa constitution qui avait été préparée par un comité spé- cial mis sur pied a cette fin, et qui était présidé par Madame Marie Warzecha de la Colombie-Britannique. Mentionnons que la consti- tution prévoit 1|’éventuelle intégration d’associations culturelles territoriales pour le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Enfin, le Président du -CCFHQ, Monsieur Norman Dupasquier, a remis sa dé- mission pour étre nommé directeur général intérimai- re de cet organisme. _Mada- me Thérése Gaudet, Prési- dente de la Commission Cul- turelle de la Saskatchewan, a été élue Présidente en remplacement pour Mon- sieur Dupasquier et Made- moiselle Pauline Hince, ani- matrice culturelle au Mani- toba, a été nommeée repré- sentante de cette province. L’industrie touristique et la politique Lors d’une récente confé- rence fédérale-provinciale, M. Jack Horner a annoncé un nouveau programme des- tiné a développer le touris- me au Canada. II a cepen- dant ajouté: “Le Canada est un grand pays et tous les Canadiens devraient le visi- ter. On parlerait beaucoup moins de séparation si l’on réalisait les conséquences de la séparation”. Il semble que cette allusion n’ait pas plu au ministre québécois de la Chasse et de la Péche, M. Yves Duhaime, qui a rétor- qué qu'il ne fallait pas se servir de l'industrie touristi- que a des fins politiques. (S.0.P.) Le Soieil de Colombie, Vendredi 3 Mars 1978 15 BELGIQUE: FIN DU CONFLIT LINGUISTIQUE (S.0.P.) Depuis fa fin de janvier dernier, un accord entre le gouvernement belge et les partis de la majorité fait de la Belgique un pays divisé en trois communautés: communauté de langue francaise, de langue néerlandaire et de langue alle- mande. Entre autres,elle comprendra Jes organes sui- vants: Au sommet, un pouvoir central — |'éxécutif repré- senté par un gouvernement composé paritairement de flamands et de francophones et le législatif cons- titué par la chambre des députés (212 membres élus au suffrage universel) et le sénat aux pouvoirs tres réduits — verra ses compétences limitées aux affaires étrangéres, justice, défense. Au dessous du pouvoir central, on trouvera trois régions: la Wallonie, la Flandre et Bruxelles, dirigées chacune par un conseil régional (Législatif) et un éxécutif régional. Leur comptétence s’étend a tous les domaines non réservés au pouvoir central. Dans chaque région, des sous-régions (divisions nouvelles qui prendront la place des anciennes pro- vinces) sont créés: 13 en Wallonie, 11 en Flandre, une a Bruxelles. A la téte de chacune d’elles, un conseil législatif sous-régional et un exécutif sous- régional seront établis. Au bas de |’échelle, demeureront communes diri- gées par un conseil communal (Législatif) et un collégue des bourgemestreset échevins (éxécutif). 30 P'TITES MINUTES... SUITE DE LA PAGE 10 Les évéques irlandais, tant aux Etats-Unis qu’au Ca- nada, avaient repris ce theme-la et, comme les Chevaliers de Colomb étaient trés puissants dans leur lobbying a Rome, il a fallu que nous nous organisions pour faire un contre-lobbying. On s’est donc servi du fonds VADMA pour aller ren- seigner Rome convenablement sur la question des écoles et des luttes scolaires. Rome était mal renseigné par ses propres canaux. Cer- tains délégués apostoliques nous étaient favorables, d’autres non. On avait constaté, par exemple, qu’aux Etats- Unis on avait remplacé tous les évéques francophones par des évéques irlandais, et on essayait- de faire la méme chose au Canada. : Maintenant, aux Etats-Unis, il y a un contre-courant. On hésite 4 nommer des évéques irlandais. Le cardinal de Boston est un Portuguais qui parle trés bien le frangais, et on a nommeé deux ou trois évéques franco-américains. Mais a cette époque, le gros coup était donné par les Irlandais catholiques, qui voulaient pratiquement s’emparer de tous les siéges épiscopaux hors Québec. Il fallait donc que ’OJC agisse — les gens peuvent trouver ¢a dréle aujourd’hui, mais 4 ce moment-la l’évéque d’un diocése jouait un trés grand réle, méme sur le plan scolaire. Dans Pembroke, par exemple, prés d’Ottawa, on ne pouvait pas avoir d’écoles frangaises, et méme du coté qué- bécois du diocése, 4 Campbell’s Bay et a Fort Coulonge. Je suis allé faire campagne dans ce bout-la pour avoir |’école francaise, méme au Québec, contre l’évéque de Pembroke. C’est pour ¢a qu’il était bon que les francophones, les Cana- diens francais, aient un lien avec Rome. : On a beau bl4amer Rome, mais Rome est comme un gouvernement mondial. Il a ses moyens d’information, et si on est absent, on a tort. Ils ne peuvent corriger une situation qu’ils ignorent. On s’est donc servi de ces fonds pour envoyer a Rome des déle- gations composées d’évéques et de sommités laiques. Quelles ont été les derniéres interventions de l’Ordre de Jacques Cartier? Elles ont porté sur des questions d’ordre plutét mineur. Il y a eu la campagne en faveur du drapeau canadien et la campagne, sous le régime St-Laurent, en faveur du “Chateau de Maisonneuve” au lieu du ‘‘Queen Elizabeth’’: deux points sur lesquels on y voyait surtout une question de symboles nationaux. A propos du drapeau national du Canada, ¢’a été réelle- P&R 703 B ment comique. II y avait un prétre de Québec, dont le pére avait une imprimerie, qui était mordu de la question du drapeau. I] proposait le drapeau a trois feuilles d’érable. L’Ordre a donc préparé la documentation gratuitement et s’est chargé de l’expédier a travers le Canada: Van- couver, Halifax, Moncton, Ottawa. - A Ottawa, je recevais des ballots de brochures. On les expédiait, suivant un horaire bien établi, aux députés, aux sénateurs et aux hauts fonctionnaires. Ils recevaient done des avalanches de documentation a peu prés semblable provenant de tout le pays, et tout ¢a était le travail d’une dizaine de personnes! On savait fort bien qu’ils n’adopteraient jamais le drapeau proposé, parce que ¢a venait de nous. On savait par ailleurs qu’avec des pressions, ils ac- cepteraient un drapeau national. Notre action a donc été importante, ne fiit-ce que pour amener les parlementaires a adopter un drapeau canadien. Considérez-vous le drapeau actuel comme une victoire, ou comme une défaite? Le drapeau actuel est une victoire, en ce sens que |’Or- dre croyait qu’avec un drapeau national accepté par les francophones — a cause de la feuille d’érable a laquelle les Canadiens frangais s’identifient souvent — c’était tout de méme prouver a la face du pays que les Canadiens frang¢ais existaient et que les autres pays étaient maintenant en mesure de le constater. Les francophones savaient évidemment fort bien qu’ils ne pouvaient pas avoir la fleur de lis sur le drapeau cana- dien. I] ne fallait tout de méme pas pousser les choses trop loin si on voulait avoir quelque chose. L’adoption d’un drapeau national montrait vis-a-vis l’Angleterre une certaine indépendance, puisque |’Union Jack ne prévalait plus. Ca n’a pas changé notre vie, mais c’était trés valable au niveau du prestige, et je reconnais publiquement qu’avec la masse, il faut avoir certaines campagnes de ce genre pour montrer qu’on peut avoir quelque chose. Le Conseil de la vie francaise s’attribue également certains efforts en ce qui concerne la campagne du drapeau. Oui, le Conseil de la vie francaise a travaille tres fort, et il avait un avantage sur nous parce qu’il pouvait travailler publiquement; chose qu’on ne pouvait pas faire. Son action s’est faite en accord avec l’OJC. Dans ces anneées-la, les associations nationales et provinciales, dans 90 pour cent des cas, se consultaient et avaient des campagnes com- munes, mais employaient des moyens différents. Elles pouvaient méme adopter des moyens qui, a pre- mieére vue, pouvaient paraitre contradictoires. Ceci venait du fait qu’elles travaillaient dans des milieux différents, avec des gens différents, mais les buts étaient communs. Elles ne se consultaient pas tous les jours, mais elles acceptaient a l’occasion de participer a telle ou telle campagne; celle de la radio ouest-frangaise, pour en nommer une. Dans cette affaire, te Conseil de la vie frangaise avait pour mandat de coordonner le travail. Est-ce que l’Ordre a participé a la mise en place de struc- tures qui ont fait en sorte que les francophones soient davantage reconnus? Il se peut que certaines cellules, dans leur province ou leur région, aient créé des organismes politiques. Si ¢a s’est produit, on ne l’a par contre jamais fait sur le plan national. Est-ce que la dissolution de “la Patente” était une fin prématurée et inattendue, ou est-ce que les autres organis- mes du genre ont connu un sort a peu prés semblable? Les autres sociétés n’ont pas disparu, mais je crois qu’elles sont devenues moins agressives, et qu’elles se sont trouvé une vocation de plus en plus récréative. Les Chevaliers de Colomb, par exemple, d’origine ir- landaise et catholique, et dont le siége social est 4 New Haven aux Etats-Unis, ont beaucoup de membres fran- cophones. Ce n’est pas un mal en soi d’avoir des conseils fran- cophones, mais leur réle n’est plus le méme qu’autrefois. La loi du nombre est trés importante, et ils se servent de ces chiffres ‘‘magiques”’ pour renforcer leur présence a Rome lorsqu’ils parlent au nom de x nombre de catholiques nord-ameéricains. Le nouveau visage des Chevaliers de Colomb est dif- férent de celui qu’on leur a déja connu, mais quand on siége en leur compagnie au sein de divers organismes, on sent qu’au niveau des tétes dirigeantes ils ont conservé certains buts et certaines visées trés marqués. C’est facilement décelable. Je ne blame quand méme pas les Canadiens francais d’en faire partie. Je ne dis pas que c’est une mauvaise organisation. Au contraire. C’est trés bon, mais avec mes convictions et mon passé, et sachant l’influence que cet organisme pourrait avoir contre nous, j’hésiterais beau- coup a en devenir membre. SUITE A LA PAGE 16