| tT 4— Le Soleil de Colombie, vendredi 20 décembre 1985 Société Historique Franco-Colombienne 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Tél:879-3911 Noél autour du monde Dans une province formée par des gens venus de tous les coins du monde, les coutumes et les fétes de fin d’année sont aussi riches et variées que les gens eux-mémes. Ces traditions de Noé] et du Jour de I'An font partie de I'héritage culturel d’un grand nombre de Colombiens-Britanniques et sont encore suivies dans beaucoup de familles. IRLANDE La veille de Noél, juste aprés le coucher du soleil, le pére de famille installe une bougie de couleur sur le rebord de la plus grande fenétre de la maison décorée pour l'occasion. Puis le cadet de la famille, choisi a l'image de I’Enfant Jésus, allume la bougie comme symbole de bienvenue et d’hospitalité pour que la Sainte Famille. lors de son passage, comprenne qu'il y a de la place pour eux dans la maison. ISLANDE Les enfants croient que chaque jour qui précéde Noél, un lutin arrive au village, le dernier arrivant la veille de Noé#l. Les lutins qui s’appellent “le curieux”, “Te flaireur", “le gourmand” ou joignent aux festivités et appor- tent des cadeaux aux enfants. Quand les fétes sont terminées, ils retournent a leur maison, dans la montagne, un par un, comme ils sont venus. Vers la fin du mois de décembre, toutes les dettes sont payées et les maisons bien nettoyées. Des bran- ches de pin sont attachées aux portails des maisons et des bran- ches plus petites sont attachées sur des reposoirs. Des gateaux au riz appelés “mocho” sont - cuisinés pour étre servis le jour de l’an. MEXIQUE En prélude a la messe de Minuit de la veille de Noél, neuf jours de festivités et processions (posadas) ont lieu. Les enfants s’amusent a briser un “pifiata”, genre de bol en terre cuite décoré et de toutes formes, qui est rempli de bonbons et cadeaux. Un par un, les enfants ont les yeux bandés puis sont amenés prés du “pifiata” accro- ché. Ils ont le droit de frapper trois fois avec un baton. Quand le bol se brise, tous les enfants se bousculent pour attraper les surprises. NORVEGE Les granges sont nettoyées et un surplus de nourriture est préparé pour les animaux. De grandes gerbes de blé sont accrochées a des piquets en guise d’arbres de Noél pour les oiseaux. La veille de Noél aprés que les cloches aient sonné pour la Paix de Noél, la bache de Noél est enflammée, les bougies allumées et la famille, vétue de ses plus beaux habits,s'assied pour le festin. Lesenfants cherchent une amande cachée dans le gateau de riz. Celui qui la trouve recoit quelque chose de spécial. HOLLANDE Pour ce jour spécial, “Sinter- Klaas” accompagné de “Black Piet”, chevauche un cheval blanc a travers les rues pour distribuer des cadeaux. Le soir précédent sa venue, les enfants mettent leurs souliers prés du feu avec une carotte et un peu de foin dans chaque chaussure pour le cheval du Saint. Des cadeaux sont échangés. Chacun d’eux est enve- loppé de plusieurs feuilles de papier et a chacune d’elles est accrochée une poésie. Le 6 janvier, douze jours aprés Noél, les enfants accrochent leurs chaussettes et attendent la visite de “La Befana”, la dame au regard sévére, mais généreuse, qui pense-t-on est amie avec les Rois Mages mais n’a pas pu les accompagner a Bethléem. Elle vient avec une canne dans une main et une cloche dans |’autre pour prévenir de son arrivée et elle remplit les chaussettes de cadeaux et sucreries. ESPAGNE Noél commence a “Noche Buena” (la veille de No#l) et dure jusqu’a l’Epiphanie le 6 janvier. La veille de Noél, les enfants déposent leurs souliers sur le rebord des fenétres croyant que les sucreries et les jouets qu’ils y trouvent le matin, ont étédéposés par les Rois Mages en route vers Bethléem. UKRAINE La veille de Noél (le 6 janvier) , la table est recouverte d’une nappe richement brodée sous laquelle une poignée de paille a été étalée. Trois couronnes de pain sont placées les unes au- dessus des autres avec une bougie allumée au centre, le tout placé au milieu de la table. La forme circulaire de ce “kalach” sym- bolise l’éternité tandis que les trois pains symbolisent la Sainte Trinité. Douze plats maigres sont servis symbolisant les douze apé- tres qui assistaient au Dernier Souper. Pas de lait ni de graisse animale ne doivent entrer dans la composition des mets. * FRANCE Le soir de l’Epiphanie, le douziéme jour aprés Noél, des galettes feuilletées appelées “ga- lettes des Rois” sont préparées dans lesquelles on a introduit comme porte-bonheur, des objets minuscules de porcelaine tels: poupée, soulier, fer a cheval... et méme a l'occasion une graine de féve. Celui ou celle qui trouve “la féve” devient le roi ou la reine de la soirée, 4 qui l’on remet une couronne de papier doré. POLOGNE La féte de l’Etoile est célébrée la veille de No#l. Aprés une journée de jetine, le souper est servi dés que les enfants apercoivent la premiére étoile dans le ciel. La table est recouverte d’une nappe blanche avec un peu de paille étalée dessous, en souvenir de Pétable de Bethléem. Le pére récite une priére d’actions de grace et chaque membre de la famille mange une gauffrette étampée d’une image SUISSE La veille de Noél, un oignon est coupé en deux et est épluché en s€parant douze €paisseurs (une pour chaque mois de l’année) qui ‘vdemain matin un contréle est) ~~ effectué. Les peaux qui con- tiennent du sel humide indiquent les mois de l'année oi il pleuvra et d celles qui contiennent du sel sec doit rester libre pour YEnfant indiquent les mois ov il fera beau Jésus ou un invité de derniére temps. minute. doit toujours comporter un nom- bre impair de couverts et un nombre pair de places. Une place ae bat glat 1) “aa! ve ayia A sacrée ¢ SUEDE Le 24 décembre, veille de Noél, les familles se rassemblent dans la cuisine pour l’ancienne tradition du “doppa i grytan”. Un pain spécial est plongé dans une bouilloire en cuivre dans laquelle mijote un bouillon a base de saucisses de Noél et est consommé en souvenir d’une ancienne fa- mine. CANADA Il y a aussi des traditions tout a fait canadiennes comme ce chant de Noél “Jesous Ahatonhia” con- nu aussi comme le chant de Noél Huron. I] fut composé en 1641 par un jésuite le Pére Jean Brébeuf qui vivait avec les Hurons et avait appris a parler et €crire leur langue. Comme il voulait que les natifs comprennent Vhistoire de la Nativité, le Pére Brébeuf se référait a Jesus comme “Le Grand Esprit” et aux Rois Mages comme “Les trois chefs’. Le chant décrivait |’Enfant trouvé “dans une hutte de rondins” tandis que “les chefs lointains venaient s'age- nouiller devant lui, avec comme présents des fourrures de renard et de castor”. “‘Jesous Ahatonhia” avait été écrit dans la langue des Hurons et mis en musique sur un : théme francais. En 1926, le chant. : fut interpr en. an; ‘poete canadien J.E. Middleton. | Ce qui fait que ce chant de Noél créé dans les premiéres années de l'histoire du Canada symbolise magnifiquement le patrimoine national: le natif Indien, le Francais et ]’Anglais. = Jour de ]’An. Le Comité Exécutif de la Société Historique Franco-Colombienne se joint a l'ensemble de ses membres ainsi qu’a son bureau de direction pour vous présenter ses meilleurs voeux de Noél et du Extrait de Living Heritage - Hiver 1982. Tradutt par la SHFC.