a SOPHIE Sophie est étudiante en Sciences de la Santé a I’Université; elle se préoccupe vivement du probléme des pluies acides et elle est responsable de l'implantation d'une garderie sur le campus universitaire. Le libre-échange Etats-Unis pour mieux les réouvrir dans les "maquiladoras". Les avantages offerts par ces mini-zones de libre-échange ne sont pas négligeables. La main-d’oeuvre mexi- caine, en majeure partie féminine, y est abondante, productive, non-syndiquée et bon marché, préte a accepter des salaires de moins de 4 dollars par jour. De nombreuses compagnies cana- diennes ou des filiales de compagnies américaines pourraient étre tentées par les “maquiladoras". En outre, il n’est pas cer- tain que l'accord du libre-échange protége les industries canadiennes de cette concur- rence, En effet, les "maquiladoras" ne pro- duisent que trés rarement un produit fini; elles se contentent d’assembler certaines piéces d'un produit qui lui sont envoyées des Etats-Unis. Ces piéces, une fois as- semblées, sont retournées dans les entre- prises américaines ou elles sont intégrées ad’autres éléments pour constituer un pro- duit fini. Rien n’empéche plus, dés lors, de qualifier ce produit d’américain et de l’ex- pédier, a la faveur du libre-échange, au Canada pour y étre écoulé. Un tel sys- téme, il va sans dire, aurait des répercus- sions énormes pour les travailleuses cana- diennes qui oeuvrent dans des industries de piéces automobiles, de piéces électro- niques, des textiles, voire méme dans le secteur du vétement. II ne faut pas oublier, & cet égard, l’existence de la clause 870 des douanes américaines qui permet aux entreprises américaines d’envoyer leurs tissus coupés dans les pays latino-améri- cains pour y étre assemblés. Les véte- ments sont ensuite retournés aux Etats-Unis et peuvent étre écoulés, soit sur le marché domestique, soit au Canada sans droit de douane. Face a une pareille concurrence,’il se pourrait bien qu'une en- treprise canadienne considére le transfert de ses opérations comme la seule alterna- tive pour sa survie. Lironie d'une telle situation réside dans le fait que le malheur destravailleuses canadiennes feraitle bon- heur des ouvriéres mexicaines ou latino- américaines. Dans cette optique, il est donc de plus enplus impératif pour le gouvernement, de mettre sur pied des programmes de recy- clage et d'adaptation de la main-d’oeuvre. 1. Katie Macmillan, Free Trade and Cana- dian Women, Ottawa : Canadian Advisory Council on the Status of Women, 1987. 2. David Cox et Richard Harris, "A Quanti- tative Assessment of the Economic Impact on Canada on Sectoral Free Trade with the U.S.", Revue canadienne d'Economie, Aott 1986, 377-394. 3. Katie Macmillan, op.cit. 4. R.J. Wonnacott et Roderick Hill, Cana- dian and U.S. Adjustment Policies in a Bilateral Trade Agreement, Toronto: C.D. Howe Institute, 1987. 5. Ann Porter et Barbara Cameron, Les conséquences du libre-échange pour les . femmes dans le secteur manufacturier, Ot- tawa : Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme, 1987. 6. Marjorie Griffin Cohen, Free Trade and the Future of Women's Work : Manufactu- ring and Service Industries, Toronto : Ga- ramond Press and the Canadian Centre for Policy Alternatives, 1987. Christiane Rabier B ourses d é tu des pour les francophones en milieux minoritaires Vous voulez devenir journaliste ? w............... post-secondaires pour vous préparer & une carriére en communication, demandez une bourse de la Fondation Donatien Frémont! Grace aux revenus produits par: LE FONDS [xl DES COMMUNICATEURS fe)= 4] eu s| ame pour le developpement des communications en milieux francophones minoritaires $ pele au Canada Nous | PouvOonNs | vous aider ! Fondation Donatien Fremont, Tne. 900-325, rue Dalhousie Ottawa, Ontario K1N 7G2 enseignements et formulaires de demande disponibles auprés des journaux de |’APFHQ, des bureaux d’aide aux étudiants et du secrétariat de la Fondation. Date-limite pour les demandes de bourses 1989-90: le ler juin 1989. Seen Petro-Canada Bourse J.-Donat-Langelier Bourse Banque Nationale Bourse Quebecor Bourse Publications Dumont Bourse Journal LeDroit Bourses des communicateurs Bourses de l’APFHQ Tél. 613/234-6735 La Fondation Donatien Frémont est financée par les journaux de |'Association de la presse francophone hors Québec et ses autres bienfaiteurs, dont le Gouvernement du Québec. ¢ Pornographie Un projet de loi fédéral... a l’étude bee Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme (CCCSF) ne peut souscrire, sans modification préalable, au projet de loi fédéral C-54 sur la pornographie, Le Conseil croit que la définition proposée par le gouvernement ne va pas assez loin pour empécher que des préjudices soient causés aux femmes, aux enfants et a la société en général. || soutient que la définition devrait englober les menaces de préjudices peu importe si les participants semblent avoir consenti ou éprouvé un plaisir. On recommande que la pornographie causant un préjudice physique soit incorporée dans une définition du comportement violent. Le CCCSF ne s'oppose pas au document érotique mais qualifie de pornographie toute représentation d'un com- Les personnes qui profitent de la production, dela distribution ou de la vente au détail de matériel pornographique devraient étre condamneées par le droit pénal. portement sexuel qui véhicule et approuve un message de violence, d'avilissement et de subordination. On déplore que le projet de loi ne soit pas assez spécifique par rapport aux comportements dégradants. En apportant cet amendement, il serait possible d'ajouter |’élément du rapport de force qui comprend toute situation dans laquelle l'insistance porte sur la nudité d'un sexe plutét que celle de l'autre, sur les seins et organes génitaux d'un sexe plutét que sur les organes génitaux de l'autre, ou dans laquelle la force ou la coercition sont représentées, décrites ou implicites. Le Conseil estime que les personnes qui profitent de la production, de la distribution ou de la vente au détail de matériel pornographique devraient étre condamnées parle droit pénal. On croit que ces individus devraient étre passibles de dix ans d’emprisonnement dans les cas de matériel pornographique qui cause ou peut causer le décés d’autrui ou des voies de fait graves ou une agression sexuelle grave. La vente ou la location de ce type de pornographie serait également inscrite au code criminel. De plus, le Conseil recommande de créer une infraction pour l'exposition publique de toute forme de pornographie. On voudrait ainsi empécher les gens de se voir obligés de passer prés d'objets pornographiques pour avoir accés a un endroit ol du matériel non pornographique est vendu ou loué. Le Conseil préconise que |'importation de matériel pornographique sans 'autorisation préalable d'un bureau d'examen central constitue une infraction. 97 % du matériel pornographique disponible au Canada est importé, 85 % vient des Etats-Unis et--12 % de l'Europe. Lé Conseil n'est nullement intéressé a la création de nouveaux emplois dans I'industrie de la pornographie, avec l'avénement du libre-6change. Il met clairement le fédéral en garde contre cette possibilité et lui demande de tenir a ses principes peu importe le lieu d'origine du matériel: pornographique. : WBE Ee Le gouvernement fédéral s'appréte mettre sur pied un comité législatif pour étudier le projet de loi. Andrée Germain et Guylaine Levesque 8 — CAHIER DES FEMMES, MARS 1989 a —~