_- . crépuscule, une image rapide, 4 - Le Soleil de Colombie, vendredi 7 aotit 1987 Un jardin dans I'ile (Butchart Gardens) Par Roger Dufrane De lor argenté, de l’azur pale, des vaguelettes, ni goéland ni mouette, plus tard une mer @huile, un paillettes qui frémit vers le disque rouge du soleil qui s’endort vers le bleu d’ardoise des montagnes. Une fulgurance de l’aube au impérissable que nous retrouve- rons dans quelques instantanés : quinze heures de randonnée, de Vancouver a Victoria aller-' retour! — On connait litinéraire! Tsaw- wassen, Schwartz Bay. On longe quelques iles, dont Galiano, qui rappellent les hardis Espagnols, qui ont hanté brumeux a de certains jours, regrettant parfois les Californies du sud. Voici Tile Vancouver, moins hérissée de sapins et de cédres que sur le continent. Une grande diversité d’essences _ diverses, peupliers, chénes, bouleaux, offre une certaine rondeur, des gazons verts tendent déja vers le jaune paille. Le beau quartier des Uplands avec ses manoirs, parfois de pierre, rappelle la richesse de ces Canadiens d'origine anglaise qui vivent confortablement. On s’arréte dans Beacon Hill Park. Loin de moi la comparai- son avec l’immense et naturel Stanley Park, ses allées pareilles a des cathédrales, son zoo, son aquarium, son pont suspendu, cette immensité titanesque d’eau et de verdure! Beacon Hill Park c'est plutét la campagne anglaise avec son chariot 4 chevaux, un peu lourd, son Tally Ho chargé de touristes bon enfant, et qui se croient un peu en Angleterre. L'illusion me gagne aussi. Assis sur un banc, a deux pas de la voiture, sous les ramures, une petite fille, assise contre un arbre, en robe bleue, aux _boucles blondes, effeuille la marguerite, est-ce un réve? Je vois un terrier noir dont s’approche un lapin. Un fameux lapin! il consulte sa montre a chaine d’or, on dirait un petit gentleman anglais. Et la petite fille? c’est peut-étre Alice au pays des merveilles. Or voici que surgit Victoria, ses corbeilles de fleurs-lampadaires, ses vastes esplanades, le Parle- ment aux ddémes lEmpress Hotel aux vastes mansardes percées de lourdes long sillage de. les parages,. anglais, | lucarnes, une sorte de gargantua a la maniére de Touraine. II faut entrer dans l’antre du cyclope, cela n’a rien de frangais, de la richesse, de la pesanteur britan- nique, boiseries sombres et cuivres. Des portraits de grandes dames anglaises qui devaient boire le thé et se rappeler les fréquentes visites 4 Buckingham 4 Palace. En plein aprés-midi le 4 bar est vide, toute l’effervescence BEE, RAD britannique se situe dans le hal de réception, c’est l’heure du High tea, débordent de crumpets et petits sandwichs aux oeufs et concom- bres, les théiéres sont fumantes et tous, Anglais ou autres, s’engon- cent dans les lourdes bergéres pour savourer leur thé. Cela est digne, respectable, mais nous ‘sommes loin de la’ finesse francaise les chateaux de Chantilly, Compiégne, Erme- nonville, les petits-fours et le café. Pourtant la finesse ne manque pas a Victoria. Ow la trouver? Mais dans les fleurs voyons! Allons voir Butchart Gardens. Grace 4 la magie d’une grande dame, Madame Butchart, une carriére de pierres est devenue un paradis de fleurs. Son mari, plusieurs fois millionnaire, a voyagé avec elle dans le monde entier. Une énigme subsiste comment le couple est-il parvenu a passer les douanes canadiennes avec des échantillons de flore des quatre coins du monde, Inde, Orient... Peu importe! on est pas Monsieur Tout le Monde! _ Les tonnelles sont resplendis- santes de suspensions couvertes de mousse et débordantes de bégonias aux couleurs vives et de lobélies lumineuses. La roseraie,- les pois de senteur, les fontaines ajoutent a l’agrément. Alors que la nuit descend tout doucement sur les flots, nous €voquons cette belle journée et plutét que les magasins, |’archi- tecture, c'est surtout cette multitude de couleurs qui nous éblouit les yeux. En somme Butchart Gardens est un petit paradis terrestre. les petits trolleys | Colombo, Les explorateurs du passé Le mystérieux Juan de Fuca Par Alexandre Spagnolo Entre la pointe sud de I'Ile Vancouver et la pointe nord de létat de Washington, a la hauteur du cap Flattery, nommé par le capitaine J. Cook, se trouve un goulet qui permet aux eaux de Yocéan Pacifique de pénétrer dans notre Détroit de Georgie. Ce goulet, qui n’a rien d’un étranglement puisqu’il a une longueur de 115 kilométres sur 25 de largeur, constitue le détroit Juan de Fuca, nom tambouriné a longueur de journée par le Service météorologique afin d’indiquer la vitesse des vents pour la navigation. Un détroit a un nom, c’est naturel : celui-ci est unique au monde parce. qu’un mystére plane, vieux de plusieurs siécles, cing dit-on. Pour nous, habitants de la Colombie-Britannique, il présente un grand intérét parce qu'il donne accés a notre capitale provinciale, Victoria, métropole, Vancouver, 4 toutes nos localités du Nord, tandis que vers le Sud, un grand nombre de villes et ports de l'état de Washington. Nous sommes portés 4 croire qu'un énorme | effondrement tectonique survenu des millions d’années a dad provoquer la séparation de ce qu’est I’Ile Vancouver du continent (le Mainland anglais) . Revenons a Thistoire, aux historiens et aux gé€ographes perplexes. Ceux-ci nous révélent qu'un passage de l'océan Atlantique a celui du Pacifique a obsédé les explorateurs-naviga- teurs depuis prés de 500 ans, tel que le Portugais Gaspar Corte- real qui s’aventura dans !’Atlan- tique, en 1610, mais se fourvoya dans une mer qui devait étre la baie d’Hudson (c’est curieux, nommer une baie quand c’est une mer de 510 000 kms.c. plus vaste que la France... Bref, Cortereal prétendit qu'il avait découvert le détroit d’Anian, une voie d’eau qui était supposée joindre les deux océans. Christophe Colomb croyait a l’existence d’un tel détroit. Détroit d’Anian, une voie d’eau mythique, nous apprend John de l'Université de Toronto, auteur de Canadian References qui apparut sur une carte dés 1566, dans le site du détroit de Béring, mais, vers la So Océan Pacifique fin du 17e siécle, indiquée plus au Sud, comme une ouverture vers le \Pacifique. Son origine est ‘obscure. Il a tét fait d’inspirer, notamment notre célébre poéte Earl Birney, un ancien de l'Université de Colombie-Britan- nique, né 4 Calgary, avec son poéme Strat of Anian. Cent ans plus tard, les recherches d’un tel passage prirent fin, Magellan venait de découvrir le détroit qui porte son nom. L’Espagne, entre temps, éten- dait sa puissance coloniale sur les deux océans, soulevant linquié- tude de l’Angleterre, mais, qui oO ‘% % Port Abern! % ZL e. %, Str ip 7 Qn "% Tf. % d’eau et y aurait navigué, 20 jours durant, a travers des iles, ilots, une large mer - notre futur détroit de Georgie - remarqua un roc en spirale, type pilier de 150 pieds, que Walbran vit sur la petite ile de Tatooche. Un autre témoignage-choc que nous livre un navigateur-histo- - rien William Dawson dans la revue mensuelle The Beaver de la Hudson Bay Company dont les archives monumentales remon- tent a sa fondation, en 1670. Dawson cite qu'un certain Michael Lok, négociant impor- tant de la place de Londres, en relation avec les Pays du Levant, aurait rencontré, 4 Venise, un homme d’une soixantaine d’an- nées, se nommant Juan de Fuca, mais en ré€alité Apostolos Q * ictoria (S & Victo erat de Washington notre - avait sous la main, le harceleur et pilleur de navires espagnols, Sir Francis (1540-1596). Justement, ce Francis Drake a failli découvrir le détroit Juan de Fuca en pourchassant les vaisseaux espagnols vers nos cétes du Pacifique, tout en essayant d’esquiver l’approche de leurs navires de guerre. Son fameux Golden Hind fut pris dans une trés forte tempéte. Plus prés de nous, le 22 mars 1778, le capitaine James Cook 4passa et nomma, nous lI’avons cité, le cap Flattery, sans savoir qu'il venait de manquer le détroit Juan de Fuca. En lui relevant cette omission, il répondit avec emphase : «telle entrée est du domaine de limagination». Et pourtant? Quelques années plus tard, le capitaine Charles W. Barkley entrevit ouverture d’un détroit assez long, mais poursuivit sa route vers le Sud, des aborigénes avaient massacré quelques mem- bres de son équipage descendus a terre. Le détroit Juan de Fuca était encore 4 découvrir mais égale- ment a éclaircir le mystére entourant le personnage de Juan de Fuca, puisque son nom a prévalu a tout autre. Nous avons une version du capitaine John T. Walbran, de Yancienne Canadian Pacific Company, en 1891, se basant sur Purchas, auteur de The Pilgrims publication année 1691, volume III, qu'il s’agit d’un navigateur grec, né a l'Ile de Céphalonie, du nom de Apostolos Valérianos, que le vice-roi du Mexique, en 1592, avait chargé de parcourir et d’explorer les cétes nord-ouest du Pacifique (pratiquement les nétres). A la latitude 47 degrés aurait découvert une large voie Vancouver Blaine Bellingham Mont Vernon Everett Seattle: — Céphalonie Valerianos, de (Gréce) qui venait de quitter l'Espagne, aprés 40 années de. loyaux services comme naviga- teur. Suite page 5 Explorations dans les arts Le programme Explorations du Conseil des Arts du Canada offre des subventions pour la réalisation de projets novateurs qui abordent la création artistique de facon nouvelle, s'inspirent de plus d'une discipline ou répondent a des besoins précis dans |’évolution de l'activité artistique. Tout particulier, groupe, ou organisme sans but lucratif ayant un projet original et bien concu peut présenter une demande. Les Propositions sont évaluées par des comités de sélection régionaux. Le processus dure environ quatre mois. La date limite pour soumettre un formulaire de demande au prochain concours est le 15 septembre. La date limite du concours suivant est le 15 janvier. Toute question concernant l'admissibilité d'un projet doit étre réglée bien avant ces dates. Les demandes de formulaires doivent tre accompagnées d'une bréve description du projet et d'un curriculum vitae de la personne responsable du projet. Pour renseignements, écrire a: Explorations Conseil des Arts du Canada C.P. 1047 Ottawa (Ontario) KiP 5V8 fakes