2— Le Soleil de Colombie, vendredi 7 octobre 1983"

Editorial

LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE
DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE

Directeur: André Piolat
Rédactrice-en-chef: Annie Granger
Collaboration: Jean-Claude Arluison
Secrétaire: Héléne Adl

PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE
3283 rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6
Téléphone: 879-6924, 879-6656

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presse francophone
thors Québec

Abonnement I an: Canada $15.00
Etranger $20.00

Courrier de deuxiéme classe
numéro d’enregistrement 0046

Le Soleil de Colombie se fait un devoir de publier
toutes les lettres des lecteurs. Celles-ci doivent étre
lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction
se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte
sil était trop long. Les lettres doivent étre
accompagnées d’un numéro de téléphone et d’une
adresse, afin que nous puissions, au besoin, commu-
niquer avec nos correspondants. Toutefois, 4 la
demande, les adresses et numéros de téléphone
pourront ne pas étre publiés.

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Encouragez les étudiants

de francais par vos dons
déductibles d'impét

Plus ¢a change, plus c'est la méme chose. Nous
semblons étre incapables de profiter des lecons de
Uhistotre qui démontre que plus d’une victoire a
tourné en défaite, par la division interne, la
discorde, les querelles de clochers, et la jalouste
entre fréres [et soeurs — il ne faut pas étre
chauvins| qui mettent leurs intéréts personnels
au-dessus de ceux de la Nation.

L’Evangéline, le seul quotidien de langue fran-
gaise au Nouveau-Brunswick, qui suite a des
difficultés syndicales et financtéres avait di, le 22
septembre 1982, aprés 95 années d’existence,
fermer ses portes, aura un successeur.

Depuis cette fermeture, il y a prés d’un an, les
Acadiens étaient unanimes sur la nécessité d’un
quotidien, mais divisés sur la mantére de le créer.

D’un cété, le Dr Alphée Michaud, proprié-
tatre des hebdomadatres Le Voilier de Cara-.
‘quet et le Point de Bathurst, se proposait, avec
Vaide de quelques autres Acadiens, de créer un

~ quotidien, indépendant de toute aide gouverne-

mentale. De l'autre cété, les associations aca-
diennes, telles que la Société Nationale des Aca-_
diens, La Société de l’Assomption [ancienne pro-
priétaire de l’Evangéline], les Caisses Populai-
res, etc., précontsaient le projet d’un quotz-
dien ayant le gouvernement provincial [et méme
fédéral] comme princtpal bailleur de fonds.

M. Jean-Maurice Simard, ministre dans le
Cabinet du Nouveau-Brunswick, vient d’annoncer
que ce deuxtéme projet va se réaliser avec ou sans
Vaide du gouvernement fédéral. Le gouvernement
provincial va placer un montant de $4 millions en
fiducte, pour assurer la création et la survie du
remplagant de l’Evangéline.

Plus ¢a change...

A ceux qui prétendent que ce nouveau
quotidien sera le journal de Simard sous la tutelle
du gouvernement, M. Simard répond que le journal
sera indépendant, géré par un Conseil d’Adminis-
tration composé du Recteur de l'Université
francophone de Moncton, du juge ainé de la Cour
supérieure et d'un représentant des Catsses Popu-
laires du N.B. Ce conseil sera responsable de
Vembauche du Rédacteur en chef et décidera de la
politique du journal. Cette formule est le résultat,
dit-cl, des mows de rencontres avec les assoctations
acadiennes.

De son cété, le Dr Alphée Michaud et ses
assoctés prétendent que leur quotidien sera en vente
dans les kiosques avant la fin de novembre.

Le triste sort de l’Evangéline a clairement dé-
montré que méme un seul quotidien pouvatt diffict-
lement survivre au Nouveau-Brunswick. Alors,
pourquoi en lancer deux? N’est-ce pas les vouer tous
les deux a la médtocrité et a V’éventuelle faillite?

N'est-tl pas possible pour une fois, de mettre de
cété les conflits de personnalité, les ambitions et
tntéréts personnels, ces querelles fratricides, et
d'arriver d un compromis qui assureratt la survie et
V’épanoutssement d’un grand quotidien qui défen-
dra les intéréts de tous les Acadiens, qu’tls sotent du
Nord ou du Sud de la province.

Quand fintrons-nous par comprendre que c’est
Vauto-destruction et non l’adversité qui. détrutt une
société, un peuple et méme un pays.

André Piolat

SES BUTS: La Fondation a été créée pour promouvoir
l'étude et l’'enseignement de la langue francaise en Colombie
britannique par I'intermédiaire de bourses, prix, etc...

La Fondation est administrée par un Conseil
composé des personnes suivantes.

Président: André Piolat, directeur du Soleil de
Colombie

Vice-président: Juge Bruce Howard, cour d’appel de
Vimmigration.

Secrétaire-trésorier: Jean Riou, Entraide du Pacifique
Secrétaire-adjoint: Walter Herring, directeur dépt.
des langues, école Eric Hamber

Aviseur légal: Me Douglas MacAdams, avocat
Conseiller: Dr Charles Paris, directeur de 1’association
des Chrétiens et des Juifs; David Radler, président de
Sterling Newspapers.

Depuis le début de sa campagne de souscription.
en mars 1979 jusqu’au 31 mai 1983 date du rapport
annuel provincial, la Fondation avait _ recueilli
$12,696.05 et versé $4,250.00 en prix de frangais.

En mars 1983, le Comité des bourses de la Fon-
dation a organisé le premier concours oratoire
scolaire en francais en C.B. (voir le Soleil de
Colombie du 25 mars 1983).

. Le Conseil d’Administration de la Fondation lance
une nouvelle campagne de souscription et déja les .
montants suivants ont été recus:

°

Souchotte Robert [Sask.] $150.00
Marie A: Sourati 40 oS $15.00
Raoul et Mariko Holland [Japon] ........ $25.00
Darrigrand AM... 3. SA ee $50.00
Anonyme, Delta, C.B. ...........-.--+:- $50.00

Oui, je crois que l'avenir du frangais.
dépend de notre jeunesse. Ci-inclus mon
chéque au montant de $..............

SE NOMS es SS ee ee
PROVINGHS 5.

TObE POSTAL = oS

Fondation Le Soleil de Colombie
3283 rue Main
Vancouver, C.B. V5V 3M6

Courrier des lecteurs..

Il semble bien que dans
votre exposé “fiére d’étre ex-
québécoise”, vous étes une de
plus a vous porter a la défense
de ces pauvres Anglophones
du Québec et qu’en pointant
d'un mauvais doigt la loi 101
vous étalez une partie de votre
“héritage d’un peuple coloni-
Sous :
En faisant porter la cause
principale du chémage au
Québec sur la loi 101, ou pire
encore, en écrivant que cette
loi entrainera la “destruction
méme du Québec” vous y allez
un peu fort, c'est méme du
charriage, chére madame.

Les principales causes du
chémage au Québec viennent
du. fait de la crise économi-
que qui a ébranlé la struc-
ture économique de la plupart
des pays industrialisés, dont le
Canada d’un océan 4 l'autre.
Les secteurs mous de l’éco-

nomie québécoise comme le
textile, le vétement, la chaus-
sure, etc., ont été durement
touchés entre autres par l’ab-
sence d’une politique fédérale
de soutien a ce sectéur éco-
nomique et d’un manque de
volonté politique de contréle
douanier des produits étran-
gers qui viennent sauvage-
ment concurrencer les pro-
duits manufacturés québé-
cois.

Liron Ore sur la Cote-
Nord n’a pas fermé ses portes
ni déménagé ses claques de
Shefferville par rapport a la
loi 101. Le fer de la Céte-
Nord n’est plus concurrentiel
sur le marché international.
Le minerai de fer des mines
du Brésil et de l’Australie y est
aussi riche que celui du nord
québécois et cote beaucoup
moins cher a exploiter. Par
ailleurs, époque du boum

Réponse a Huguette Décarie- Desjardins

pétrolier en Alberta n’a pas eu
pour effet de stimuler 1’éco-
nomie québécoise. mais au
contraire de susciter le dépla-
cement du courant économi-
que vers l'Ouest canadien.

Ironiquement, _ plusieurs
compagnies pétroliéres améri-
caines et canadiennes ont fui
aussi l’Alberta pendant les
deux derniéres années. Le
taux de chémage y est main-
tenant trés élevé (comme en
Colombie britannique diail-
leurs) et l'économie albertai-
ne est plus chancelante que
l'économie québécoise —
pourtant il n’y a pas eu de loi
101 en Alberta ni en Colom-
bie britannique a ce que je
sachel

Loi ‘‘anti-scab”’
Quant a la loi 17, elle vise

en quelque sorte a boucher les
trous de la fameuse loi “anti-

‘

scab”. C'est clair qu'il s’agit
d'une législation pro-syndica-
le: il sera plus difficile doré-
navant pour une compagnie*
en gréve ou en “lock-out” de
renoncer 4 une négotiation
franche avec ses employés ou
de passer par dessus la téte de
ceux-ci en les remplagant par
des cadres ou des travailleurs
non syndiqués. En fait, avec
ou sans la loi 17, il y aura
toujours des conflits dans les
relations de travail, 4 moins

‘d'un changement des menta-

lités des parties syndicales et
patronales.

De par votre attitude anti-
syndicale vous jouez le jeu de
la compagnie Menasco
Canada Ltd de Montréal qui
a monté son départ en épin-
gle, avec les pertes d’emploi
qui en découlent, quand il est
loin d’étre certain que la loi 17

Suite page 12

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