Le Moustigue pacifigue désir de communiquer, de sortir de son isolement, isolement qui est en réalité un repli sur soi, une peur de tout engagement par peur de perdre sa propre liberté. Ambiguité de situation, attitude et com- portement contradictoires, malaise qui paralyse et empéche la moindre action. C'est de l'extérieur que viendra le signal. Une ren- contre fortuite qui attire et suscite une certaine crainte 4 la fois mais qui finit par imposer la situation et établir le contact. Tel était le cas de la nouvelle Le parapluie, deuxiéme fantéme. D'autres par contre, comme La demie sceur qui prétend |'étre ou l'énergu- méne du huitiéme fantéme Le rituel, ils seront remis 4 leur place poliment mais avec une certaine fermeté. Le revenant, derniére nouvelle du Fantémier se situe partiellement en Colombie-Britannique alors que la plupart des récits précédents se passent a4 Ottawa, ville de l'auteure. Une narratrice de quatre- vingt six ans se voit flattée et félicitée pour son « air de jeu- nesse » (99) et sa peau « rose et fraiche » (99) » Les compliments recus sur sa « taille mince » et son « allure élégante » la font sou- rire, sans trop y croire. Etre solitaire qui n’a connu ni le mariage, ni les enfants, elle se sent heureusement parmi ses livres et en com- pagnie de son chat. C'est du moins le voeu et le souhait qu'elle for- mule pour convaincre son propre moi. Il est difficile d'en saisir la vérité et le dernier paragraphe : « J'ai offert la liberté 4 mon fantéme, qui n‘a pas su qu’en faire. Il survivra, malgré tout, emprisonné entre les pages de mon fantémier » (106). Simon Henchiri Marie-Andrée Donovan, Fantémier, Ottawa, Editions David, 2005. 18