AES TE eer ee eee 4 <2 © DE Lae E SOLEIL LCI Wiest Courrier de 2éme classe Second class mail N° 0046 VOL 18 No 28 VENDREDI 8 NOVEMBRE 1985 Le seul journal de langue francaise de la Colombie-Britannique Centre Culturel Colombien Jeanne Baillaut s’en va Par Annie Granger Jeanne Baillaut était a la téte du Centre Culturel Colombien de Vancouver depuis dix ans. Elle le quitte le mois prochain aprés avoir donné sa démission. Son successeur devrait étre choisi a la fin du mois. La lettre de démission que Mme Jeanne Baillaut a remise a sa présidente comprend plusieurs rai- sons. Tout d’abord le harcélement et l’autoritarisme qui récemment étaient devenus quotidiens, et les réflexions de la part de la présidente du Centre, Ginette Montreuil. “J’a- vais l' impression que !’on voulait me coincer sur des petits détails adminis- tratifs”, explique Jeanne Baillaut. En plus le conseil exécutif du Centre - lui demandait sans arrét des comptes sur les allées et venues des employés (actuellement trois a plein temps et deux a mi-temps). “Les méthodes utilisées pour surveiller le personnel étaient devenues infernales. Je ‘n'ai jamais eu de systéme de pointage pour -évaluer les taches. de ces employés. Surtout qu’au centre, ceux Barllaut préfére voir arriver en téte est de ne pouvoir accepter de la part de son conseil exécutif, la suppres- sion de la créativité au profit de la bureaucratie. _ Visite -ci ont pis souvent ae pasar de sire rai errer cel le que Mme Monee La présidente du Centre, Ginette Montreuil s’explique: “Nous devons suivre nos objectifs qui sont de diminuer les déficits, 1et le Secrétariat d’Etat nous talonne et nous demande des. comptes. Le Centre doit rendre des comptes”. Le Centre devra s'ouvrir un peu plus vers le communautaire, c’était une des résolutions du rapport Cooper et Lybrand, rédigé il y a un an. Le COIN, centre d'orientation et d’in- formation devrait s’installer trés bientét au Centre culturel colom- bien. Certaines activités resteront comme la ligue d’improvisation et le Scrabble, le café-croissant ne ferme- ra pascomme le veulent desrumeurs, — mais il pourrait changer de formule. Les spectacles 4 venir seraient en danger. “Tous les spectacles qui ont Donc les spectacles a venir seront annulés.” Lesquels? le Soleil a demandé a la présidente du Centre. “Je ne sais pas, demandez a Mme Baillaut.” Dans les annula- tions, on devra certainement comp- Défenseur du francais Par Francois Bourboulon La défense, lillustration et la diffusion de la langue francaise, telle est la tache ardue confié au Commis- sariat général de la langue francaise cré€ en 1984 par le gouvernement francais. Le responsable de cet organisme, Philippe de Saint Robert, était de passage A Vancouver pendant deux jours, dans le cadre d’un voyage au Canada. Invité par le ministére des Affaires extérieures, il a visité différentes communautés francophones, au _— Nouveau- - Brunswick, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique. “J’étais allé a plusieurs reprises au ~ Québec, expliquait M. de Saint- Robert mais je ne connaissais pas ou peu les communautés hors-Québec. _ Je me suis apercu que plus on va vers l'Ouest, plus»les problémes sont présents.”’. Cette prise de conscience de réalités diverses était d’ailleurs le véritable but de ce voyage organisé par le Secrétariat d’Etat. “Nous voulions qu'il _constate les différences qui existent dans chaque communauté, déclare Huguette LeClerc, agente régionale,des differences qui font que la langue francaise n’évolue pas de la de la méme facon.” La réalité de la Colombie- Britannique, M. de Saint-Robert a pu en avoir un apercu durant son passage. Il a ainsi visité 1’école francaise Anne Hébert et la Place du Canada, rencontré les dirigeants de la F.F.C. et de plusieurs associations francophones. _ Suite page 2 Philippe de Saint-Robert, lors de sa visite a 'école Anne Hébert. Au et Huguette LeClerc. second plan, Alain Landry, sous-ministre d’Etat aux inngues pene été produits par le Centre ont tous ‘ter sur la Bottine Souriante et Te Festival francophone. “Cela fait l’affaire du Secrétariat d’Etat, avoir un centre communau- taire coatera moins cher, le gouver- nement aura donc beaucoup moins a débourser, explique Mme Baillaut, le centre culturel colombien était le seul noyau de culture indépendant de ses propres décisions, le seul a ne pas étre sous la direction de 1’associa - tion ou f€édération francophone locale. Toronto, Winnipeg, Edmon- ton ont leur centre qui dépend des associations. Cette indépendance est désormais terminée, la plupart des membres du conseil exécutif ayant montré leur intention de se rallier a la‘ Fédération des Franco- colombiens.” Le poste de directeur du Centre culturel colombien est donc ouvert depuis cette semaine, les paris sont ouverts. Devant toute orientation que prendra Je Centre, ce dernier devra.travailler un peu plus sur sa publicité. La derniére activité sociale du Centre, la Chasse aux Trésors a attiré cing couples. Enlevez la Fédération, le Centre culturel, le Soleil, et les organisateurs, il n’y avait ‘permnne .d’autre. Delta Les plaisanteries de M. McKeever M. Derek McKeever aime beau- coup plaisanter. Ses remarques ne sont malheureusement pas du gout de tout le monde. M. Derek McKeever a d’ailleurs été surpris par les réactionssuscitées par sa derniére fantaisie. “Il n’y avait aucune méchanceté 1a-dedans, a-t-il dé- claré. Ce n’était qu’une plaisan- terior: L’objet de la polémique? Une petite phrase prononcée par M. Derek McKeever, membre de la commis- sion scolaire de Delta, et rapportée par le journal Surrey Leader. Lors dune discussion sur le cout des programmes d’enseignement en francais, M: Derek McKeever a déclaré, en sourdine: “ces petites grenouilles nous coitent une for- tune” (“Them little frogs are costing a fortune”). La plaisanterie de M. Derek McKeever n’a pas du tout fait rire ses collégues ou les 1100 écoliers de Delta _ qui suivent les cours en francais. “M. McKeever doit des excuses aux enfants de Delta”, a affirmé Nick Ardanaz, principal de l’école élé- mentaire Richardson. “C’est terrible de dire une telle chose, a ajouté M. Ardanaz. Je suis dégouté par l’at- taque du commissaire.” M. Derek McKeever, notre plaisan- tin, a nié avoir fait la remarque “en public” a un journaliste. Mais il a admis qu'il l’avait “probablement” faite “en parlant a quelqu’un et quelqu’un d’autre a da entendre”’. It a accusé le journal de “motivations politiques”. “Je suis de droite et eux de gauche”, a-t-il commenté. Le journaliste du Surrey Leader, de son coté, affirme que le commissaire avait fait la remarque en face de la Suite page 2 30 cents Le métier d'une francophone Médecin Par Annie Granger fl y a six ans, trouver un médecin qui parlait francais était quasiment impossible; a part le docteur Saint-Louis, il n’y avait personne. C'est désormais plus facile de nos jours, de nombreux médecins du Québec, ou ayant fait leurs études 1a-bas, choisis- sent de ‘s’établir dans notre province. Ann Gagné est l'une d’entre eux. Née a Québec — de + grand-mére irlandaise, c’est pourquoi il n’y a pas de “e” 4 son prénom- elle a été l'une des plus jeunes diplémées, a 23 ans, de sa promotion de médecine. A I’uni- versité McGill ow elle fait ses études de médecine, on lui parle de l'internat réputé de I’hépital St-Paul de Vancouver. Elle arrive donc ici pour y rester une année; on est en 1975. Dix ans aprés, elle est toujours chez nous, et elle vient d’ouvrir son nouveau cabi- pe 2) Kitsilano. Re tae hasard que le Dr apse evient le thedetin de plusieurs €quipes sportives. “L’u- niversité Simon Fraser cherchait un médecin pour sa clinique et quand on dit médecine dans une université, on dit tout de suite Ann Gagné médecine sportive.” Ann suit | eg org og du sport _ frontiéres. Elle ira au Mexique avec ]'équipe junior de soccer pour des championnats interna- tionaux, et cet été, au Japon, Suite page 2- North Vancouver La ténacité paie Victoire! Grace a la _ tenacité pendant sept ans d’un groupe de parents francophones de North Vancouver, les éléves du programme cadre de francais peuvent mainte- nant compter sur un _ transport. North Vancouver était le seul endroit de la province ov le transport scolaire n’existait pas -pour les enfants du programme-cadre de frangais. La Commission scolaire de cette municipalité a enfin accepté — et a lunanimité — de fournir un petit autobus pour les dix enfants qui habitent Deep Cove et un plus gros pour les autres. Auparavant, les enfants se débrouillaient par leurs propres moyens et les parents rece- vaient une allocation-transport. Depuis sept ans, le comité des parents de North Vancouver appar- tenant a l’Association des parents du Québec A chacun son sondage. Robert Bourassa, le leader libéral, préfére celui de la Sorecom publié par Le Soleil de Québec le 2 novembre: selon ce sondage, les libéraux ont une avance de neuf points sur leurs rivaux péquistes (48 pc contre 39). M. Bourassa pourrait aussi citer une étude de l’IQOP selon laquelle programme-cadre de francais luttait pour ce droit. Donc c’est fait depuis le début de novembre. ~ Mais ce n’est pas tout, ce comité local de l’Appef a encore une victoire a son actif. Le premier centre de diagnostique en francais, le premier de la province, ouvre mi-novembre a . l’école Canyon Heights, et c’est encore grace a ces parents de North Vancouver. Une francophone, Héléne Meunier, vient d’y étre engagée. Et encore ici, les parents de North Vancouver ont tout fait tout seuls. Ils sont alléschercherdes fonds du cété de la province pour payer le premier mois de paie de Mme Meunier. La Commission scolaire prendra en charge ce cété francais du centre de diagnostique qui aidera les enfants Suite page 2 Quand les sondages divergent les libéraux sont restés stables 4 50 pc des voix ces trois ou quatre derniers mois. Pour se consoler, et bien qu'il n’aime pas évoquer les sondages quelque soit leur tendance, Pierre- Marc Johnson a lui aussi un résultat a mettre en avant. Dans La Presse du Suite page 2 L’arroseur arrosé - A V'Halloween, tout le monde le sait, on se déguise. Dans cette banque de Saanish, l’un des caissiers était en clown, l’autre en vampire. Et personne n'a fait attention a cet homme vétu d'un imperméable beige, d’un costume et en cravate. On s’en est tellement peu méfté qu'il est reparti avec un butin de 1,000$. Pour une fots, le voleur n’était pas dégutsé. Une nouvelle version de l'arroseur arrosé, en quelque sorte. Oncle Archibald