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L'Eau de Paques

La plupart de nos coutumes ont été apportées de France par
nos ancétres. Celle de I’Eau de Paques, cependant, a pris naissance
sur notre sol. Elle ne parait pas avoir existé en dehors du Québec, de
olus, elle existait plut6t en campagne qu’en ville. Cet usage a connu sa
vogue au XIX® siécle. Aprés 1925, il était déja chose du passé.

L’Eau de Paques était de l'eau courante, comme celle d’un ruis-
seau ou d'une riviére, qu'on allait recueillir le matin de Paques. !I fallait
se lever assez tét pour étre rendu au cours d’eau avant l’apparition du
soleil, car puisée le soleil levé, cette eau n’avait aucune vertu. Au con-
traire, elle possédait durant toute l'année des vertus curatives merveil-
leuses si on la puisait avant le lever du soleil, et surtout elle ne se
corrompait pas. On la donnait a boire aux personnes qui souffraient
de quelque douleur interne, aux enfants qui tombaient de convulsions et
4 tous ceux qu'on voulait prémunir contre une maladie épidémique.
On en badigeonnait les blessures et les contusions et on Il'appliquait par
injection ou par mode de compresse sur toutes les parties souffrantes
du corps, qu’il s'agisse de la gorge, des yeux, des dents, des oreilles,
de la poitrine, etc. On en aspergeait méme les fenétres de la maison
quand la foudre faisait rage.