Le Moustique Volum Hoa - leédition ISSN 1496-8304 Janvier 2002 Geaurvier GES leanteure Participation de LA PLUME , nouvelles de France, texte écrit par Renand Levaillant. Tabernacle a |'anglomanie Les flatulences anglophones, communément appelées Frang/ais, ont le don de me frire les nerfs, non pas tant pour la pollution qu'elles infligent a la langue de Moliére que pour la chafouine lueur de supériorité qu'elles font naftre dans I'ceil de |'orateur qui sait que ses défécations supposées d'Outre-Atlantique ne seront pas comprises par la moitié de l’assistance (dont peut-étre lui-méme). Las, force est de constater que la tendance aux borborygmes néo-shakespeariens ne faiblit guére dans |'Hexagone... Heureusement, il est un peuple qui reste droit dans ses bottes (en peau de caribou) et résiste avec courage a l'épidémie anglo-saxone : les Québécois. Le Québécois ne franchit pas le Saint Laurent en ferry mais en traversier. Il ne visite pas la Gaspésie en camping-car mais en campeur et n'arréte pas son véhicule au STOP mais 4 |' ARRET. L'ornithologie, domaine dans lequel vous avez I'heur de me voir souvent élucubrer, n'échappe pas 4 la régle. Alors que l'ornitho frangais couinera : "Supeeeer, j'vais aller faire du birdwatching' (ga se prononce comme ca se cancane), le Québécois s'exclamera, en enfilant sa surchemise 4 carreaux rouges et noirs (de marque Codet, |'authentique) : "j men vas miroiser dans les grands espaces du Canada." A prononcer dans ce magnifique parler qui n'est pas sans rappeler celui de Jacques, un gars de mon Cartier que j'ai bien connu. Ne reculant devant rien, l'auteur de La Plume a scanné sa chemise Codet pour prouver qu'il visita un jour le Québec. —_»> Mais désormais la communauté francophone se mobilise sur la Toile (et non le Web) pour bouter la perfide Albion et ce raseur d'Oncle Sam hors du jargon ornithologique. Ainsi voit-on fleurir des expressions telles que le guet 4 la mer, au lieu de sea-watching (observation des migrateurs qui longent les cétes) ou la coche, et le cocheur (celui qui coche), au lieu de tick, ou twitch, pratiqué par le twitcher (consignation des observations personnelles, sur un petit carnet a soi). 43