’ a ” Pour une meilleure compré- '- hension des deux communau- ‘: tés de langues officielles, les - francophones doivent changer ‘ leur discours. Les Québécois auraient tout intérét a mieux «vendre» le statut enviable de «leur minorité anglophone. Les fra hors-Québec de- vraient de leur cété revendiquer les mémes droits que la minorité de langue anglaise du Québec. Tels sont en substance les messages délivrés par Yvon Fontaine, doyen de la Faculté de Droit de Moncton, lors de la Conférence des Présidents a Vancouver, le 17 février. Par Pierre Sejournet Quel est l'avenir de la francophonie au Canada, alors qu’aprés_ l’adoption par le Parlement du Québec de la Loi 178, les «tensions linguistiques resurgissent»? _Lors de son intervention au Conseil des Présidents, Yvon Fontaine a tenté de répondre a cette question, parmi d'autres. Le juriste a tout d’abord souligné qu’aller «au-dela des faits, pour envisager les enjeux et les solutions des problémes des francophones n'est pas facile. . Concrétement, il a justifié _!'adoption par la Belle Province “nes.» de la Loi 178, si controversée. «La langue francaise est ‘yulnérable. N'oublions pas que - 97% des habitants du continent ‘Nord-Américain sont anglopho- Autre difficulté du ‘Québec, celle d’amener les Kimmigrants a faire l’apprentis- sage du francais plutét que de Be ¢ Contflits linguistiques Des solutions aux tensions anglais en premier lieu. “«T% des immigrants favorisent |'an- glais», aaffirmé Yvon Fontaine. Le risque de submersion justifie dés lors l’adoption de la Loi interdisant |’affichage com- mercial dans une autre langue que le francais, tolérant le bilinguisme a |'intérieur des magasins sous certaines condi- tions. Et cela d’autant plus que «les droits individuels ne sont pas sacrifiés, |aloi s'appliquant a | 'affichage commercial». Bref, «condamner le Québec? Non». Il faut comparer la législation québécoise avec celles de certaines provinces anglophones. En Alberta et en Saskatchewan, guistiques des francophones ont été rognés, au Manitoba une loi datant de... 1890, jamais abrogée, interdit |’enseigne- ment du frangais. Examinant la situation des minorités linguistiques dans les différentes Provinces du Cana- da, Yvon Fontaine a longue- ment évoqué le statut des anglophones du Québec, «sans doutela minorité linguistique la mieux traitée au monde». «C'est un bilan trés impres- sionnant. Trois des sept universités du Québec sont de langue anglaise. 48% des dipl6més du second et du troisiéme cycle proviennent de ‘ces 6tablissements. En ce qui concerne les soins, soixante- dix-neuf hépitaux sont obligés de fournir des prestations en anglais. Autre exemple: ily aa Montréal trente canaux télévi- sés de langue anglaise, trois les droits lin-— quotidiens et dix-huit hebdoma- , daires en ce qui concerne la - presse €crite...» En matiére législative et judiciaire, Québec s'est imposé |e bilin- guisme depuis 1867». «Cette méme obligation n'est entrée en vigueur au Nouveau-Brunswick qu’en 1982...» Dans ce contexte et afin de faire apparaitre sous un meilleur jourla cause des francophones, «il faut éduquer les anglopho- nes, leur montrer que la minorité de ::ngue anglaise au Québec est Dien traitée. C'est l'une des solutions que propose Yvon Fontaine afin d'éviter que les relations des deux communautés linguisti-. ques ne s'enveniment. A ce sujet, un sondage réalisé par Angus Reid et Associés pour le Vancouver Sun fait apparaitre que 43% des _ personnes interrogées fin Janvier esti- maient que ces relations allaient «empirerm. 31% des 1500 «sondés» francophones et anglophones pensaient qu'il n’y aurait pas de changements dans les prochai- «de. nes années. Enfin 22% étaient , plut6t pessimistes: les rela- tions entreles deux communau- . tés allaient dégrader. ' Aprés |’adoption de la Loi 178 | l'utilisation de la clause- et selon eux se: nonobstant parle Québec, Yvon ' Fontaine envisage un «retour de | flamme» politique dont les , f rancophones sublront les 7 conséquences. ; _ Suite en derniére age a ‘2/05 _