Totalité dans le combat
en Jeet Kune Do

Quelques principes a la base de |’enseignement de Bruce Lee,
maitre créateur du Jeet Kune Do.

Un article de Sifu Patrick Chan en collaboration avec Sifu Ted Wong

UN PRINCIPE D’IMPORTANCE DANS LE JEET KUNE DO: UN MOUVEMENT SUPERFLU NE DOIT PAS REVELER
l'attaque que l’on exécute. Ceci est essentiel pour la bonne compréhension de ce que Bruce Lee
appelait « totalité dans le combat ».

Pour Bruce, la fotalité dans le combat a main nue signifiait : envisager toutes les dimensions du combat.
En Jeet Kune Do, totalité n’est pas accumulation comme on le dit un peu trop souvent (de 16, 32 ou 128
styles différents, et selon divers pourcentages).

En ayant a l’esprit qu’il ne faut faire aucune dépense énergétique, aucun geste superflu, nous devons
comprendre que c'est exactement du contraire dont il s’agit et qu’il s’agit plut6t d’un processus
d’élimination de toute technique non essentielle, totalité, en Jeet Kune Do, n’est pas accumulation de
techniques mais simplification de celles-ci pour rendre chaque aspect du combat le plus direct, le plus
simple et le plus efficace possible.

Jeet Kune Do nest pas un style classique. Son propos n’est pas ségrégatif ni restrictif, il ne cherche pas
a conditionner |’éléve. || ne confine pas non plus le pratiquant dans un aspect particulier du combat. La
totalité dans le combat n’améne ni conditions ni limites étant donné qu’un combat n’est pas chose fixée a
l'avance mais mouvante, a tout instant. Bruce Lee a créé le Jeet Kune Do dans le but de développer
cette totalité dans le combat. Un jour il a écrit ses efforts dans le domaine martial en les comparant a
ceux d’un sculpteur: « ... un sculpteur qui crée une oeuvre ne se met pas a ajouter et a accumuler tant
et plus de détails, il élimine plutdt et ciséle la matiére jusqu’a ce que la “vérité” apparaisse. Comme le
sculpteur, le pratiquant de Jeet Kune Do ne cherche pas a ajouter et a accumuler des techniques mais a
6liminer ce qui n’est pas essentiel a son art jusqu’a ce que s’exprime I’esprit véritable de cet art ».

Il ajoutait méme que: « ... le Jeet Kune Do, finalement, ce n’est pas une question de technique, mais de
physique et de spiritualité hautement développée. II n’y a pas a développer ce qui a déja été développé
mais a récupérer ce qui a été perdu. Ces choses qui furent en nous, avec nous, tout le temps, et qui ont
été perdues ou déformées par un mauvais usage et par manipulation a l’extérieur des styles. En Jeet
Kune Do, on oublie toute technique et c’est I’inconscient qui prend le contréle de la situation. La
technique réalisera son travail de fagon automatique et spontanée. Le Jeet Kune Do n’est en aucun cas
une affaire de technologie mais une affaire d’entrainement et de recherche spirituelle ».

Comme nous le constatons, la vision qu’avait Bruce Lee de son art était d’une ambition
extrémement vaste. Bruce avait une compétence incroyable pour analyser les angles et
les méthodes d’attaques possibles. Il s’entendait a appliquer et a utiliser les quatre
distances au combat. Il insistait toujours sur l’importance de la mobilité. En méme temps
qu’il se maintenait en équilibre, le centre de gravité contrdélé, en complet état d’alerte et
d’attention. Il se concentrait pour développer sa vitesse, pour écourter son temps de
réaction et pour améliorer son exécution technique en méme temps qu’il augmentait sa
résistance et sa puissance. Et c’est cela qu’entendait Bruce avec ce terme de fofalité. En
Jeet Kune Do, on ne cherche pas plus et plus, on recherche |’essence.

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