‘Cis - g Le Soleil de Colombie, Vendredi 24 novembre 1978 En rétrospective } par Blanche LAMBERT Directrice-fondatrice Troupe Moliére de Vancouver. Ce n'est que récemment que l'on pleurait le décés du Dr. Gaston Robinson, comé- dien par excellence qui ani- ma les tréteaux du thé- Atre francais en Colombie pendant de nombreuses an- nées, son décés laissant un grand vide dans la commu- nauté artistique canadienne. Mon premier contact avec le Docteur fut en 1946 quand je demeurais avec ma famil- le a Kitsilano. Jusque 1a, jiignorais qu'il y avait une association cana- dienne-frangaise en Colom- bie. J’étais allée a une soirée canadienne avec une amie de travail, dans une salle dans l'Est de la ville. Et c’est 14 que je fus pré- sentée-A quelques membres du cercle, entre autres, Ma- rie Stodgell, Mme Dionne, M. et Mme J.B. Tisseur et le Dr. et Mme Robinson. Et cest la aussi si je me souviens bien que j'ai enten- du parler de la fondation prochaine d’une paroisse canadienne a Vancouver. Il faut croire que la ru- meur courut que j’avais eu de l’expérience dans le do- maine théatral 4 Edmonton, en Alberta, car j'ai un jour recu la visite du Dr. Robinson qui venait de la part du Cercle Francais me demander si je serais inté- ressée 4 diriger une troupe dramatique, projet a l'étude. J'ai hésité car j'avais deux filles qui allaient a l’école, et je travaillais par-dessus le marché. Mais aprés délibé- ration, j'ai dit que je serais intéressée, a la condition que l'on me donne “carte blanche” pour organiser une équipe, et que l’on me per- mette de suivre un cours d'été & U.B.C. pour me per- fectionner dans le domaine de la mise-en-scéne. Par la suite, je me suis rendue a une autre soirée au Forrester’s Hall ot j’ai rencontré d'autres person- nes intéressées au théatre, entre autres M. Harry Beau- regard, qui du mieux de ma connaissance fut en collabo- ration avec le Docteur et Mme Tisseur les promoteurs du mouvement théatral fran- cais en Colombie. Une réunion fut organisée chez Mme Tisseur peu aprés. Et c’est la que les bases ont été établies pour une troupe d’art dramatique per- manente Canadienne-Fran- ¢aise en Colombie. Au début, on lui donna le nom de “Petit Théatre” du Cercle Francais de Vancou- ver; le nom changea plus tard en Troupe Moliére de Vancouver pour créer un~ lien avec le Cercle Moliére de St-Boniface et le Théatre Moliére d’Edmonton. Comme premiére produc- tion, je choisis “L’Abbé Constantin” de Halévy, choix propice, puisque c’est a notre premiére séance tenue 4 la salle St-Augustin le 23 juin 1946, que Roger Allard, président du Cercle Frangais nous présenta le Rév. Pére Henri Meek, curé de la nouvellle Paroisse Canadienne-Francaise du St-Sacrement. Dans cette premiére pié- ce, Gaston Robinson joua le réle de Paul, fils choyéde la Comtesse de Laverdans, ré- le interprété par moi-méme. Les autres personnages fu- rent: Marie-Ange Chabot, Iréne Goduillon, Mme Dion- ne, Pierre Vedel, Gérald Moreau et Marcel Ouimet. Les figurants, M. & Mme Tisseur et Harry Beaure- gard. Souffleuse, Marie Stodgell et régisseur, Léon Goguillon. La piéce, un suc- cés!... Les profits, quinze sous! N’importe... c’était un début. Malgré les obligations de sa profession, Gaston trou- vait le temps de prendre une part active dans nos soirées, soit comme acteur, ou com- me raconteur, art auquel il excellait. Qui ne se souvient pas.de ces contes proven- caux: “L’Elixir du Révérend Pére Gaucher”, “La chévre de M. Seguin”, ‘‘Les Trois Messes Basses” et le “Jongleur”, quand ce n’était pas des Contes de Drum- mond!- Notre deuxiéme produc- tion fut ‘Le Voyage de Perrichon”, comédie d’Eugeé- ne Labiche, genre dans le- quel Gaston était dans son élément, jouant M. Perri- chon. Une autre des piéces de Labiche, bien populaire, était “L’affaire de la rue Lourcine”, reprise plus d'une fois. Durant les premiers dix ans, la troupe a présenté une vingtaine de piéces, soit des piéces en un acte, ou des piéces majeures, aussi bien que de petites opérettes ou des soirées de variétés. Et durant toute sa carrié- re, de 1946 a 1967, elle présenta environ 55 piéces de tous genres, classiques aussi bien que populaires. En 1956, j’ai résolu de tenter une comédie classi- que, “Le Malade Imaginaire” de Moliére pour marquer notre dixiéme anniversaire: . Permettez-moi de citer la presse de ce temps au sujet de cette expériencee. Nous savons que La Troupe Moliére, pour célé- brer dignement ses dix ans d’existence, s'est hasardée a entreprendre |’exécution d’une piéce majeure, la fa- meuse comédie de Moliére “Le Malade Imaginaire”. Or, malgré les craintes, d’ailleurs mal fondées de la directrice, Mme Blanche Lambert, et malgré les pré- visions quelque peu pessi- mistes d’un certain entoura- ge, l’entreprise s’avéra un succés complet. Méme sil’assistance ne fut pas en nombre des_ plus considérables, elle fut par compensation la plus distin- guée, et des plus sympa- thiques. . Signalons le consul de France, M. Louis de Laigue, . le Dr. Léon Beaudoing, pré- sident de la Fédération, et leurs familles, le Rév. Pére Zéphirin Bélanger, qui tous ne tarirent pas d’éloges a l'adresse des acteurs et de la direction excellente du jeu et le succés qui couronnait tant d’efforts et de talent.” Et continuant dans cette veine: “On peut dire qu’il n’y a pas de réles faibles; mais il va sans dire que le rdle du Dr. Robinson, magistrale- ment.secondé par Mlles Nan- zer, André et Saltykov, et de M. Moreau et Sprockeels, contribuérent surtout a la réussite extraordinaire de cette représentation.” Je dois avouer que c’était “Un tour de force”, que de faire la mise-en-scéne d’une telle piéce sur un théatre si limité... aussi limité que le budget. La piéce aurait bien mérité d’étre reprise sur de meilleurs tréteaux devant un public plus averti. Mais, « le risque financier! On n’avait pas d’octroi dans ce temps la! Et en plus, si on peut me _ pardonner cette réflexion, il y avait encore en ce temps, a mon avis, un esprit “pro- vincial” qui apparemment nous voulait isolés dans nos sous-sols paroissiaux. Et ce n’est qu’avec beaucoup de. difficulté que j’ai réussi a convaincre certains de nos fonctionnaires de l’importan- ce de répandre notre culture dans notre partie du pays. Et c’est ce que nous avons fait en prenant part aux festivals annuels locaux et provinciaux du B.C. Dra- ma Association. En mon. humble opinion, les années 1950 ont été les plus fruc- tueuses pour la troupe. Ceux qui participérent dans ces concours ont béné- ficié de cette expérience en fraternisant avec les autres troupes de la région et se mesurant contre eux dans ces concours, et ont recu de temps a autre leur part de gloriole pour leurs efforts. Je me contenterai de si- gnaler “Zone” de Marcel Dubé, piéce majeure dont je fis la mise-en-scéne, aidé d’Elie Savoie; piéce qui se rendit au finales provincia- les du concours National d’Art Dramatique qui eut lieu a Victoria en 1960 et recut quatre mentions hono- rables pour les acteurs Elie Savoie, Bertrand Lefrangois, Suzanne Boisvert et Roland Boisvert. Et je crois que je peux dire en toute justice que c’est en vertu de ce travail que nous nous som- mes faits reconnaitre comme troupe valable en Colombie, et que nous nous sommes mérité l’appui et l'aide finan- ciére du ministére des Affai- res Culturelles du Québec, ce qui nous a permis plus tard d’entreprendre des pro- jets plus ambitieux. Mais je m’écarte de mon sujet qui est de faire revivre les exploits de notre regret- té ami Gaston. Le docteur préférait le jeu a la mise- en-scéne et il joua en tout dans onze productions et en dirigea trois: signalons trois scenes inoubliables de “L’Avare” de Moliére, et “La Legon” d'Eugéne Ionesco, théatre “sans étiquette”, jouant lui-méme le réle de l'étrange professeur, sa vic- i, Le Dr. Gaston Robinson [Argan] et Héléne Meloche [Loui Sn if son] dans la premiére production du Malade Imaginaire de Moliére, présentée a l'occasion du 10ieme anniversaire de la Troupe Moliére. time innocente, Jeannette Baillaut; piéce qui fut re- jouée a l'Université de la Colombie-britannique, avec succes. D’humeur changeante, comme tous les bons acteurs d’ailleurs, il arrivait des fois a notre ami de “battre retraite” et disparaitre de la scéne pour un temps; mais quand on est mordu de thé- Atre, tét ou tard:on se laisse séduire de nouveau et on retombe dans nos mémes “péchés d’habitude”. En 1963, nous avons discuté la possibilité d'une reprise du Malade Imagi- naire de Moliére. Nous avions recu un octroi du ministére des affaires cultu- relles qui nous donnait une mesure de sécurité financié- re dans nos projets; sécu- rité que je n’ai jamais connue, sice n’est qu’avec “Zone” au concours provin-- cial, que grace a un octroi du Koerner Foundation et une campagne publique de dons parmi nos concitoyens nous avons pu faire face 4 nos dépenses et nous rendre a Victoria. Autre projet en marche 4 cette époque, un cours d’ate- lier dirigé par Julien For- cier, diplémé de |’Ecole Na- tionale- de Théatre et octro- yé dans ce but. Comme clé- ture a cet atelier, les partici- pants présentérent deux pié- ces, “Sganarelle” de Moliére et “Portrait de Famille”. Restait le projet de repri- se du Malade Imaginaire en suspens. Df a un certain “remue-ménage” dans |’ad- ministration, a la suite de l'atelier, la troupe sans met- teur-en-scéne dut recourir au ministére des affaires culturelles du Québec pour L’unité canadienne... (Suite de la p.2) Un noyau s’en forme- til au milieu de races étran- geéres, il se développe, en restant isolé, pour ainsi dire, au sein de ces populations avec lesquelles il peut vivre, mais avec lesquelles il ne peut s’incorporer. Des Allemands, des Hol- landais, des Suédois se sont établis par groupes dans les Etats-Unis, et se sont insen- siblement fondus dans la ‘masse, sans résistance, sans qu’une parole niéme révélat leur existence au monde. Au contraire, aux deux bouts de cette moitié du continent, deux groupes francais ont pareillement pris place, et non seulement ils s’y maintiennent comme race, mais on dirait qu’un esprit d’énergie indépendant d’eux repousse les attaques dirigées contre leur nationa- lité. Leurs rangs se resser- rent; la fierté du grand peuple dont ils descendent, ‘laquelle les anime alors qu’on les menace, leur fait rejeter toutes les capitula- tions qu’on leur offre; leur nature gauloise, en les éloi- gnant des races flegmati- ques, les soutient aussi dans des circonstances ou d’au- tres perdraient toute espé- rance. Enfin, cette force de cohé- sion, qui leur est propre, se obtenir le retour de M. Forcier pour prendre en charge la production, la trou- pe devant donner des repré- sentations au Metro. Le projet fut mis en ‘marche par Julien Forcier, aidé d’Allan Walsh, le Dr. Robinson reprenant le réle principal d’Argan qu'il avait joué avec grand succés en 1956. La piéce a été présentée a _ la fin avril 1964 pour clore la saison du Metro; la produc- tion fut un grand succés et par suite lui mérita une invi- tation de participation au Festival International qui _ avait lieu cette méme année. La production fut présen- tée avec éclat au théatre Playhouse, les 4 & 5 juillet 1964. Et ce fut le dernier réle que joua notre “méde- cin malgré lui”. développe d’autant plus que lon veut la détruire. André Bérubé Nanaimo, C.-B. VENTE!!! 50 VERGES $390 7 DE DENTELLE seutement ~ En plus 50 boutons décoratits gratuits si vous com-§ “* mandez maintenant. Modeles de motifs ravissants de ! t tons magnifiques. Pleine largeur aussi. Pour toutes it Yeuwile: me taire parvers tele. te ncis ‘a somme ce $ Adresse .<....:-. Vile are og Code postai ..... em eee eae eh ye em one } vos bordures décoratives. Envo: direct du fabricant. Nom or Ea oe ee ee ee eee ee ee oe ee ee eee \ | ajoutez $0 75 de poste et manutenticn. REMBOUR- a | SABLE. A MOINS D'ENTIERE SATISFACTION. ACCEPTONS CHEQUE MANDAT. ARGENT. © OBTENEZ GRATUITEMENT 4 COUTEAU POUR ALIMENTS conagieés, ENTIZREMENT GARANTI! 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