Témoignages de Femmes ceux qu’ils appellent en anglais les "troubleshooters". Si un hotel ne produisait pas le revenu qu’ils attendaient, ils nous envoyaient pour trouver le défaut. Alors, ca voulait dire qu’on déménageait assez souvent. Nous avons été la quatorze ans. Tout allait bien quand le jour de Noél au matin, je me réveille, puis, il était mort & cété de moi. Alors, j’ai dit au Bon Dieu que je n’aimais pas beaucoup son cadeau de Noél! C’était sa premiére et sa derniére attaque de coeur. Ensuite, je suis revenue au Canada ou jai rencontré mon deuxiéme mari. J’étais sa troisiéme femme. Sa premiére femme a eu ses dix enfants et elle est morte a la naissance du dixiéme, c’est G dire, un an aprés. Un an plus tard, il s’est remarié. Sa deuxiéme femme a élevé les dix enfants car quand sa premiére femme est morte, son bébé n’avait qu’un an et demi et sa fille atnée seize ans! Quand je me suis mariée avec lui, ses enfants étaient élevés et mariés. Mais le bonheur n’est pas sur cette terre. Mon mari était un homme trés malade, il avait le cancer généralisé. Il est mort cing ans aprés notre mariage mais nous avons eu. durant ces cing années, une vie trés heureuse! Aprés sa mort, je suis revenue @ Victoria parce que je savais que je pourrais me tenir occupée, voyez-vous. Soit comme garde-malade ou bien je remplacais des professeurs. Je voyage beaucoup et Je vais souvent voir mes dix enfants, c’est-a-dire ceux de mon mari et ils sont bons pour moi. Et puis les petits enfants, voyez-vous, jen ai vingt-deux et neuf arriéres-petits-enfants et je n’ai jamais été une maman et Je les aime! Plusieurs femmes canadiennes prenaient conscience au début des années 1930 qu’elles pouvaient poursuivre d’autres champs d’intéréts que ceux de la vie d’épouse et de mére de famille. Mlle MA qui a choisi d’étre célibataire pour poursuivre sa carriére de modiste-chapeliére, nous dit: - J’avais un magasin a Trochu, Alberta. mais Joint avec celui de mon frére qui était électricien. II voyageait beaucoup avec sa voiture; il allait sur des fermes réparer les objets électriques,toutes ces choses-la. Tl vendait aussi, en méme temps, son commerce était pas mal large; alors lorsqu’il était absent, je pouvais aider et quand je devais m’absenter moi-méme, ben, y’ prenait ma place... C’était sur le méme terrain, alors c’était juste divisible par une cloison et puis moi je faisais de la 14 couture des chapeaux. Le magasin s’appellait BYX Electricien... J’apprenais le travail de fantaisie aux dames. Je vendais leurs produits avec une commission de dix pour cent. Elles faisaient du trés, trés beau travail, alors c’était facile d vendre le beau travail a la main. J’étais tellement enthousiasmée dans le modiste, le travail comme modiste et je faisais v’nir méme des chapeaux de New York, et puis c’était "consignment" et puis je faisais une ouverture qui pouvait durer deux ou trois jours, les fins de semaine. Jeudi, vendredi, samedi d’habitude. Alors on v’nait pis la semaine d’ensuite il fallait que j’retourne les chapeaux et puis dans trois mois encore jen faisais une autre ouverture, un stock de printemps ou ben d’été, ou bien aprés ca a l’automne. J’ai fait ga pour quelques années. J’ai été avec mon frére pour vingt-deux ans!" Et c’est ainsi, aprés une vie assez mouvementée, qu’elles sont venues s’établir en Colombie-Britannique. Il n’est pas toujours facile de plier bagage et de laisser derriére soi une patrie aimée pour partir vers l’inconnu, vers de nouveaux horizons. Pourtant, ces femmes |’ont fait. Pourquoi? Sans doute, ces mémes femmes aimaient leur famille, leur mari mais elles avaient aussi le goft de l’aventure. Mile MA, avec sa famille, est venue en Colombie-Britannique pour la toute premiére fois en 1911. Ils y sont restés jusqu’en 1914. Ensuite ils ont dt retourner en Alberta parce que les temps devenaient de plus en plus difficiles! Elle nous explique ses impressions en arrivant dans cette belle province! "En arrivant & Vancouver, papa qui était venu avant nous, nous attendait. Y’avait déja construit une maison de trois chambres environ... Y’avait déja commencé aussi la grande maison qui devait nous loger plus tard. Mais on a demeuré dans ces trois chambres la en attendant que la maison fut finie. En 1911, les trottoirs, naturellement, c’était faite dans ces temps-la, avec des planches et puis les rues étaient avec de gros madriers et puis on entendait toujours toute la circulation sur ces gros madriers la, c’était un bruit plus que constant. II y avait trés peu d’automobiles, c’était des chevaux. Mais j’me rappelle avant de partir d’Augusta, un de mes oncles s’était approprié, c’est-a -dire, s’était acheté une voiture, une automobile et c’était Le Chronographe Printemps-Eté 1987 Volume IV:1-2