A l’Alliance francaise «Lares» et «Crystal Inspiration» Mila Younes et Anami J. Naths exposent leurs dessins et sculptures a Il’Alliance francaise [6161 rue Cambie, 327-0201]. L’exposition, inti @tulée “Lares” [pour les sculptures d’Anami] et “Crystal # Inspiration” [pour les dessins de Mila] ouvrira ses portes le mercredi 27 @ ‘ ¢ a 3 Anami Jacqueline Naths, née 4 Montréal en 1955, est installée a Vancouver depuis quatre ans. Son matériau de base, c’est le papier maché. Mais malgré ce matériau “pauvre”, vous serez surpris de découvrir la force qui émane de ces sculptures qui évoquent a la fois des totems amérindiens et certains masques africains. “Ces six sculptures représentent pour moi une mythologie universelle, dit Anami. Elles font partie d’un projet Des formes abstraites et geométriques. Des couleurs sombres et intenses, et surtout une dominante bleu roi: la teinte profonde et reposante d’un ciel d’été juste aprés le crépuscule. Mila Younes a une véritable passion pour le bleu roi. Lorsqu’elle m’a présenté ses dessins, elle était vétue de cette méme couleur qui constitue le fond et la couleur dominante de toutes ses créations. “C’est une couleur qui mtnspitre, explique-t-elle. Et c'est important parce que mes dessins sont parfattement spontanés. J'ai l’impression de découvrir les formes que je crée au moment ow elles naissent sur le support en carton.” Mila, qui a baptisé cette série de douze dessins Crystal Inspiration, se dit influencée a la fois par son origine berbére et par d'autres cultures. “Tout ce qui m’entoure m’tnfluence, dit-elle, mazs c’est sans doute la civilisation égyptienne qut mattire le plus profondément.” Mila, qui a travaillé pendant un temps au Centre culturel colombien pour le programme Kaléidoscope, est installée a Vancouver depuis trois ans. - CHB. Le Soletl de Colombie, vendredi 22 mai 1987 - 5 Les séries «Flipside»: 4 chorégraphies récentes de Monique Giard au Firehall Theatre Provocation, innovation Par Esther Gagnier Ah! Quels délices que nous présentait Monique Giard pour les Séries Flipsede les 14, 15 et 16 mai au Firehall Theatre. Vraiment, cette chorégraphe originaire de Montréal a le sens du spectacle. Professeur a la faculté de danse de l'Université Simon Fraser, Monique Giard crée des oeuvres dans lesquelles on sent parfois les influences des chorégraphes avec lesquels elle a travaillé: Jean-Pierre Perreault, Ginette Laurin, Paul-André Fortier, Daniel Léveillé et enfin Edouard Lock. Provocantes et innovatrices, les quatre chorégraphies assez récen- tes de Monique Giard ont permis d’oublier la premiére partie assez décevante présentée par Susan Cash. Du cété de la danse Par Marie-Louise Bussiére La danse est 4 mon avis la forme d'art la plus évoluée 4 Vancouver et je soupconne qu’elle bouscule- ra bientét les frontiéres fragiles entre tous les arts de la scéne. Je parle bien sir de la danse moderne qui sait intégrer plusieurs disciplines telles la musique, le théatre, le mime, etc. Aprés le spectacle je m’entrete- nais avec Monique Giard, une des responsables du succés de ces soirées. Salles pleines et public ravi. De formation classique, Moni- que Giard suivit un mouvement de recherche 4 Montréal qui fit éclater les formes traditionnelles. Avec la compagnie Nouvelle Aire elle explorait l’abstrait. Puis par. besoin fondamental d’exprimer des émotions, elle s’orientait vers une forme plus dramatique. Danseuse et chorégraphe pro- fessionnelle a Montréal, elle acceptait un poste d’enseignante a l'Université Simon Fraser il y a deux ans, “l’université la plus ouverte au niveau de la danse, qui offre un programme multz- disciplinatre”, dit-elle. Elle travaille surtout avec des femmes, plus nombreuses dans le milieu. Les danseurs masculins sont difficiles 4 trouver, question de barriéres sociales, tabous, salaire peu élevé. . Monique Giard se compare a un scalpel, elle aide ses étudiants a s‘ouvrir, a briser leurs résistances. Ils vivent une transformation qui fait peur 4 beaucoup et dont la récompense est l’€panouissement en tant qu’artiste complet. Drops of Love (une des chorégraphies au Firehall) est une série d'images intenses de recherche d’amour oi les danseuses se laissent aller naturellement aux contacts physiques. Le niveau de sensuali- té monte jusqu’au paroxisme d’une douche fraiche sur scéne. Comme j’aimerais retrouver ce naturel au théatre! Débutant avec Rats (présenté pour la premiére fois) , la seconde partie de cette Série Flipside a été des plus enlevantes. Les douze danseurs et danseuses en chemise blanche et noeud papillon défilent ala queue leu leu dans la noirceur pour se placer debout face aux murs, les pattes repliées et haletant dans cet univers souterrain. Et les voila en action, se projetant les uns sur les autres, se regroupant en peloton puis se dispersant dans _ toutes les directions. Ils reprennent alors leurs forces, martelant le sol de leurs petites pattes. On les sent maintenant se multiplier 4a linfini, on les entend par milliers, menacants et grima- cants. Ils deviennent alors arrogants, assurés du pouvoir de la peur qu’ils exercent sur nous. Seuls Dollar et Bing, les deux vrais rats blancs (en cage, bien str!) semblaient indifférents a toute cette énergie... Avec Dr. Laborit, on se retrouve dans une atmosphére digne des romans d’Edgar Poe avec une touche toutefois plus moderne. Dr. Laborit, les cheveux ébouriffés, les ongles et les lévres peints en noir, semblait élaborer de nouvelles théories, non pas avec des rats cette fois-ci, mais avec trois patients en chemises d’hépital. Puis Monique Giard nous entrainait sur le quai d’une gare dans Beyond the Train Track Blues. Ce duo, plus émouvant que jamais, nous décrivait le profond déchirement entre le besoin de quitter ou de rester avec la personne aimée. Drops of Love poussait un peu plus loin les motions dans une chorégraphie empreinte de sen- sualité. On y retrouve cing danseuses, l’une en jupon, l’une en crinoline, les autres en désabillé ou robe légére. Elles expriment leur besoin d’amour a travers un excés de féminité parfois ironique ou alors trés sérieux. Elles sont secouées de spasmes de désir, s’allongent sur le sol et dansent dans un excés d’émotions. Puis quand la chaleur les a envahit et les a étourdit, quand elles n’en peuvent plus, elles sont soulagées par cette douche qui arrive a point. Dans le Late Night Show de cette méme série, Diana Conway nous a communiqué son amour de la danse 4 travers un regard étonnant au sourire mi-ironique mi-ensorcelleur. On y retrouve des influences africaines, java- naises et balanaises, comme dans Jungle in the Tube et Diana’s Strut ow elle danse seule. Dans Tricycle, elle se produit avec deux autres danseurs et on retrouve encore ce sourire sur leurs visages. C’est une célébra- tion de la danse mélée a des acrobaties et de la gymnastique dans un style un peu enfantin. Seule Say When dérogeait a cette forme. Sur le théme de la violence, on y voyait deux danseurs et deux danseuses s'affronter dans des jeux et des batailles rappelant Batman ou des mauvais westerns a la télé. Relevant le plus souvent de l’acrobatie, du tai-chi ou du judo, les danseurs crient, s’attaquent, se cherchent, se font projeter dans l’air, passent au travers des portes. Ils sont de plus en plus marqués de bleus et de. prunes, la bouche ou le front en sang et l’on rit plus de toute cette violence gratuite qui n’est plus un oe CHAMBRE DES COMMUNES AUDIENCE PUBLIQUE, POLITIQUE DE LA RADIODIFFUSION Le Comité permanent des communications et de la culture invite les particuliers et les organismes 4 assister 4 une audience publique pour discuter des constatations et des recomman- dations du “Rapport du Groupe de travail sur la politique de la radiodiffusion” (le rapport Sauvageau-Caplan). ; Hotel Vancouver, Salon Columbian, le 25 mai 1987, 9 h 00-16 h 00 | Renseignements : Greffier, Comité permanent des communications et de la culture, Chambre des communes, Ottawa (Ontario), K1A 0A6. Téléphone : (613) 996-1483 Jim Edwards, député, Président.