Mardi dernier, dans l’au- ditorium de Special Pro- grams Division, une section de Vancouver City College, un groupe d’étudiants ont monté une piéce en 3 actes, intitulée Un jour de la vie. En soi, cet événement pa- raft assez usuel, mais ce qui fait de cette représentation quelque chose d’exception- nel, c’est que cette piéce est en frangais, écrite, mon- tée, interprétée et travail- lée par les étudiants eux- mémes. Tout a commencé lorsque les étudiants de la classe de frangais (11 iéme année) devaient préparer des anec- dotes, petites histoires ou autre présentation, devantla classe. Deux €étudiants ont préparé un petit dialogue. Puis, ils ont développe l’idée d’un cirque allégorique dela vie et petit A petit une piéce entiére en est sortie. Déja, ils étaient cing 4 1l’écrire et leur ‘‘dialogue’’ de trois minutes était devenu une pié- ce de quarante-cing minutes. Leur enthousiasme s’est re- pandu a travers 1’école et les administrateurs leur ont suggéré d’en faire la repre- sentation dans l’auditorium pour permettre au public d’y assister. : Diverses maisons, telles que Debonair Costumes, Dunbar Costumes, Time Square Smoke & Joke Shop, ont fait prét de costumes ; d'autres, comme B.C. Tel.,. Crown Lumber, 1’Office Na- tional du Film et le P.N.E. ont fourni les accessoires et autres matériaux. Pendant deux semaines, tout le monde parlait de la ‘‘piéce frangaise”’ et le mardi, la salle était comble. Etudiants, amis, profes- seurs, secrétaires, tous étaient venus voir Un jour de la vie. 2 Danny Parsloe jouait Noi- raud le Fouet et Michel An- ger, M. Argent, qui tous deux voulaient présenter un cirque pour en tirer le pro- fit maximum. Les animaux du cirque étaient eux aussi. symboliques : le lion, joué par Dora Niscinski mena- ¢ait 4 plusieurs reprises de se révolter pour se ven- ger de la perte de sa posi- tion de roi des animaux ; l’ours, joué par LesliSzabo, avait dépassé le point de la revolte et se contentait de se lamenter sur sa bicyclette de cirque. Le gorille, inter- prété par Grace Ko, obéis- sait chaque fois que le fouet claquait et ainterprété de fa- ¢on admirable quelques pié- ces de Debussy au piano. Le dialogue acerbe de Mi- chael Anger et Danny Pars- loe était d’autant plus sati- rique qu’ils ont su recréer par la parole ainsi que par les gestes, une atmosphére assez sinistre. Les animaux, chacun différent, mais tous représentant une couche de plus en plus importante de la société, ont réussi 4 créer dans leurs répliques des nuances dans une langue qui n’est pas leur langue mater- nelle et 1’on sentait que tous les comédiens avaient écrit des partitions en francais plutdt que de les traduire de l’anglais. Les effets sonores, ccor- donnés par Tim Hackel et les effets de lumiéres de Ted Osbourn, Glenn Howard et Howard Johnson ont re- haussé une présentation qui tout en n’ayant pas la pré- tention d’étre profession- nelle, a démontré un inté- rét spontané et une réali- sation intéressante d’une ex- pression théatrale frang aise venant d’un milieu ot le frangais trop souvent est , considéré une matiére uni- quement didactique et sans application réelle. LE SOLEIL, 10 MARS 1972, Ix i ee : : ‘ Peel Rn i tac ag a ca pag OI Lc pens yp SS se yg ie a ake gi a hat pe Res nines xo Sitter ects ee rt