Le Moustique Vincent Girod fait état d’un déplacement des chercheurs d’or vers les Kootenays, au détriment des affaires dans le Caribou. Il semble d’aprés la lettre que Girod était un cousin des Guichon... Vincent Girod donne aussi des nouvelles relatives aux découvertes de gisements d’or (ex : Big Bend), et de la construction prochaine d’une route carrossable pour le Caribou. Il mentionne aussi Francois Chapperon (un savoyard encore, dont j'ai trouvé trace dans la vallée de la Nicola et dans les archives) et ses succés dans la recherche d'or. Incidemment, Francois Chapperon, qui était boulanger de son métier, est mort en 1886, agé de 72 ans. Il appartenait donc a une génération plus ancienne que celle des fréres Guichon. Une cinquiéme lettre, encore de Vincent Girod a Charles Guichon, datée du 6 novembre 1866, félicite ce dernier pour le bonheur dans lequel il se trouve et dit en particulier : « Je vois avec plaisir que vous vous trouvez heureux dans votre nouvelle position, je n’en ai jamais douté, aprés avoir passé plusieurs années dans un pays aussi monotone que le nétre, entouré de personnes dont la figure n’est pas toujours riante, vous devez trouver le contraste bien agréable, étant maintenant chéri et aimé d’une aimable jeune femme... ». Vincent semble avoir été un associé de Charles dans des affaires de financement d’entreprises locales. Il fait état de difficultés a obtenir des remboursements de la part de leurs débiteurs communs, et donne des nouvelles, pas toujours positives de leurs connaissances communes. Chapperon semble s’étre installé au ferry de Savona, un peu en dessous de Kamloops, sur la Thompson. Vincent Girod a un style de bon conteur et donne des nouvelles Page 6 Volume 4 - 1° édition Un Savoyard en Colombie-Britannique - au milieu du dix-neuviéme siécle. (suite) Janvier 2001 souvent cocasses de tous les francophones qu’il connait dans la région — et ils sont nombreux. Puis les lettres s’espacent. Il semble que le transport par trains de mules n’est plus une affaire rentable. Vincent Girod continue a envoyer de l'argent A Charles Guichon en 1868, et a lui donner des nouvelles des savoyards et autres frangais de la Fraser. Il mentionne pour la premiére fois Laurent et Joseph Guichon, en espérant qu’ils écrivent directement a Charles, comme il leur a recommandé. Puis, je perds la trace de Vincent Girod. ll semble qu’a cette Epoque les deux fréres Guichon ont abandonné le transport par mules, et se sont installés en 1868 ou 1869 sur une assez grande concession au niveau du lac Mamette (maintenant Mamit Lake), un peu au nord de Merritt, sur le trongon nord-sud du Guichon creek. lls sont toujours célibataires et se lancent dans l'élevage extensif de bétail. C’était un calcul délibéré, basé sur l’espoir que l’accroissement de population aménerait une grande demande de viande fraiche sur les marchés de Victoria et de ce qui allait devenir Vancouver. Durant les huit ou neuf ans qui suivent, ils se consacrent au ranching et semblent y réussir. Pierre, qui en était resté a la prospection aurifére, tombe malade a ce moment la, et vient mourir prés de ses deux fréres. Charles, qui semblait bien réussir a Chambéry, soutenait ses fréres financiérement en cas de besoin. Vers la fin des années 1870, les deux fréres vendent leur ranch du lac Mamette, et vont s'installer bien plus haut dans la vallée de la Nicola, au bord du lac Chapperon, nommé d’apres Francois Chapperon, autre savoyard déja mentionné plus haut. Une lettre de Laurent a Charles, datée du 1° avril 1879, mentionne un silence épistolaire de part et d’autre depuis 1873, dt apparemment aux difficultés auxquelles chacun se heurtait, tant en Savoie qu’en Colombie- Britanniaue. Suite en paae 9