PREMIER CENTRE AGRICOLE DE LA C.B. LES PREMICES DE LA MISSION La présence des missionnaires Oblats de Marie Immaculée et l’établissement de la Mission de l’Okanagan par le Pere Charles PANDOSY en 1859/1860, furent a l’origine du développement agraire de la vallée de Okanagan et de la premiére colonie per- manente de “Blancs” dans l’intérieur de la province, en dehors des Forts de traite des compagnies de commerce des fourrures. Depuis 1813, la Compagnie du Nord-Ouest, pour expédier ses fourrures par le Pacifique, avait établi un passage par la vallée de l'Okanagan, entre le Fraser et le Colombia; ce passage était connu sous le nom de “Chemin des Brigades” (Brigades’ Trail) de la Compagnie de la Baie d’Hudson, lorsque celle-ci-acquit la Compagnie du Nord-Ouest. Vingt ans plus tard alors qu’il passait par la, |’eminent botaniste David DOUGLAS découvrait de l’or sur les rives mémes du lac Okanagan, bien avant les ruées vers l’or des Cariboo et méme de Californie qui moins de trente ans plus tard allaient changer, a jamais, l’ouest Nord-américain. La vallée de l'Okanagan n’était alors qu’un territoire de chasse indien dont le nom, épelé de fagon les plus diverses (36 épellations archivées d’aprées P. UPTON, History of Okanagan Mission, 47, selon AKRIGG, 1001 B.C. Place Names), signifie “GROSSE TETE” aux dires des Indiens de la région; un nom donné a une race a laquelle sont attribuées de nombreuses qualités admirables: habileté en stratégie, bravoure au combat et invulnérabilité (L. NORRIS cité par P. UPTON, History.) LA CREATION DE LA MISSION De telles qualités de caractére étaient aussi celles du Pere Charles PANDOSY qui arriva en 1859 dans la vallée de ! Okanagan, accom- pagné du Pére Pierre RICHARD, du Frére SUREL et des guides canadiens-frangais Cyprien et Théodore LAURENCE ainsi que du chef muletier de descendance hawaienne, William PEON. Le Pére PANDOSY était chargé par son ordre des Oblats, d’implanter une mission en Okanagan, aprés la destruction de la Mission St Joseph par “les volontaires de l’Orégon,” dans le conflit avec les indiens de la région. C’est ainsi que la Mission de |’Okanagan fut érigée sur la rive orientale du lac Okanagan auprés de I‘anse au Sable (aujourd’hui Sand Cove) ou se jetait la “Riviére au Sable” (devenue Mission creek). Trop souvent, les noms donnés par les premiers venus aux lieux ont été changés, remarque Primrose UPTON dans son ouvrage sur Histoire de la Mission de l’'Okanagan: “C’est bien dommage que le nom d'origine de Sand Cove, datant au minimum de 1811 et dont la résonnance dans la langue du Pere PANDOSY est des plus attractive: “L’ANSE AU SABLE,” soit maintenant relégué aux livres d’histoire. Mais ce n’est pas le seul exemple de manque de respect pour le passé dans l’identification de nos villes et routes.” Pour le Pere PANDOSY et ses compagnons, le premier hiver en Okanagan fut passé dans un abri rudimentaire au sud du Lac au Canard (Duck Lake); le site de la mission fut choisi et enregistré le printemps, en 1860, alors que le Gouverneur DOUGLAS deéclarait le territoire ouvert a la colonisation. Quelques colons spéculateurs acquirent des terres en méme temps, tel un certain Francois ORTOLAN (ou OURTOLAND) qui fut le premier colon a se marier dans le district, le 18 novembre 1861 avec Catherine, veuve indienne d’un Téte-Plate de Colville, membre de l’expédition ayant accompagné le Pere PANDOSY; le mariage fut célébré par le Pere DURIEU, le premier missionnaire a avoir travaillé dans cette vallée, plus au nord, connue aussi sous le nom de la vallée aux prétres; William PEON, le guide muletier du Pere PANDOSY et un certain Auguste CALMELS étaient les témoins. LA PREMIERE RECOLTE En fin de cette premiére année du développement de la mission, les peres missionnaires et leurs aides, en matiére agraire et comme pionniers, montrent un grand savoir-faire comme le prouvent les commentaires de l’agent de police William C. YOUNG de passage a la Mission, (il est en voyage d’inspection aux mines de Cherry Creek dans les Cariboo ot a lieu la ruée vers l’or); “les batiments de la Mission sont neufs et impeccables, note-t-il; les améliorations ap- portées a la terre sont encore limitées, mais, selon le Pere RICHARD, la récolte s’éléve a 1000 boisseaux de blé (27 tonnes environ), 200 boisseaux d’avoine et d’orge (3.5 tonnes environ), 2000 boisseaux 6