SRSA “a ‘ Le Soleil de Colombie, vendredi 3 juin 1983 — 5 COMMUNAUTES MINORITAIRES FRANCOPHONES ETANGLOPHONES, LE CONTEXTE Le Secrétariat d’Etat du Canada comman- ait, au printemps de 11982, une vaste étude visant a connaitre les besoins et les aspira- tions des groupes mi- noritaires de langues officielles dans toutes les provinces du pays. Le Centre de recher- che sur 1’opinion publi- que (CROP) de Mont- réal était retenu pour effectuer cette étude dont le contenu é- tait dévoilé le 4 mai dernier. Cette étude est la premiere en son genre et le Secrétariat d’Etat entend en faire un de ses principaux instru- ments de consultation pour la révision et les changements éven- tuels de ses politiques et programmes des- tinés aux deux groupes minoritaires. Par voie de consé- quence, il lui appert essentiel de procurer a]’ensemble des Cana- diens 1l’occasion de prendre connaissance des données recueillies lors de ce sondage. Dans cette optique, une série de 11 pages, dont celle-ci est la pre- miére, sera consacrée a la description générale de l'étude, telle quelle. En _ rendant ainsi publics ces résultats, le Secrétariat d’Etat espére susciter la ré- flexion a travers le Canada, tant dans les milieux _ majoritaires que minoritaires, tant francophones qu’an- glophones. Ii ose croi- re que cette réflexion collective aménera la société canadienne en- tiére a faire le point sur la situation actuelle des communautés mi- noritaires de langue officielle. On lévera donc le voile sur les besoins, les aspirations et les motivations des fran- cophones et anglopho- nes minoritaires au Canada. L’étude a aussi pour but de con- naitre le degré de sa- tisfaction de ces com- munautés par rapport aux services et aux pro- grammes de nature a avoir des répercussions sur les groupes mino- ritaires. On sera éga- lement en mesure de cerner le niveau de développement de ces deux groupes minori- taires et enfin d’éva- luer leur sens d’iden- tité et d’appartenance a leur culture et leur langue respective. Un deuxiéme volet s’inscrit dans le cadre de cette étude, soit la perception des grou- pes majoritaires du pays envers leur mino- rité respective, c’est- a-dire les francophones du Québec envers les anglophonges de cette province et les anglo- phones -vis a vis les francophones hors Québec. En troisiéme lieu, * étude offre un bilan comparatif de la pré- sente enquéte par rap- port a@ celle qui était menée en 1973, éga- lement sous la respon- sabilité professionnelle de; CROP. On avait alors effectué un son- dage auprés des popu- lations francophones du Nouveau-Bruns- wick, du Manitoba et de deux régions de V’Ontario, Sudbury et Toronto. Mais avant de procé- der ala divulgation des résultats comme tel, certaines informations d’ordre technique mé- ritent d’étre apportées, notamment en ce qui SELON LE SONDAGE (CROP) concerne les étapes préliminaires, |’échan- tillonnage et les di- verses composantes des groupes minori- taires. LES ETAPES PRELIMINAIRES Aprés avoir complé- té une étude de fai- sabilité, la firme CROP procédait 4 une série, de rencontres d’une part avec Ja Direction des groupes minoritai- res de langues offi- cielles [DGMLO] et, d’autre part, avec les cificités de chacune des representants élus de provinces. En somme, la Fédération des fran- es questionnaires cophones hors Québec ~ étaient proprement - [FFHQ]. Au Québec, on consultait Alliance- Québec, organisme re- présentant les anglo- phones de cette pro- vince. C’est a partir de ces consultations que les questionnaires étaient. . dre compte des carac- téristiques et des spé- adaptés aux différents milieux des éventuels — répondants. iS a aN I a a i i a oe Re eee arms L’ECHANTILLONNAGE CHEZ LES MINORITES: L’ECHANTILLONNAGE CHEZ LES MAJORITES: LA DEFINITION Le modele échantillonnal pour les minorités de langue officielle a été élaboré a partir de certai- nes observations recueillies et réalisées par CROP en 1973 pour le Secrétariat d’Etat. L’étu- de concluait que la vitalité des francophones croissait en fonction de la densité de la popula- tion francophone des communautés. Les répondants minoritaires réprésentés dans cette étude ont été choisis au hasard pour les entrevues. Les ménages minoritaires [anglopho- nes et francophones] ont été identifiés a l’aide d’un dépistage téléphonique. Par la suite, la cueillette des donées s’effectuait 4 domicile lors d’une entrevue d’une durée approximative d’une heure; ces entrevues se sont déroulées en juin 1982. Les répondants avaient tous 15 ans ou plus. Au total, 3,536 entrevues ont été complétées dont 3,114 auprés de francophones hors Québec et 422 auprés d’anglophones du Québec, répar- tis dans chacune des provinces de la fagon sui- vante: FRANCOPHONES: ' 177 a Terre-Neuvee278 a |’ Ile-du-Prince Edouard 270 en Nouvelle-Ecossee 521 au Nouveau-Brunswick 751 en Ontarioe336 au Manitoba 301 en Saskatchewane 261 en Alberta 219 en Colombie Britannique. Pour un taux de réponses de 72.7% ANGLOPHONES: 27 en Gaspésiee39 dans la ville de Québec °65 dans les Cantons de |’Est ¢180 dans |’ouest de la ville de Montréal et des autres sections de la région métropolitaine e111 de Il’Outaouais métropolitain. Pour un taux de réponses de 77.6% Les répondanits représentant les majorités ont aussi été recrutés au hasard et chaque interviewé devait avoir 15 ans ou plus. La cueillette des données a été réalisée a |’aide d’entrevues a domicile d’une durée moyenne de 15 minutes et ces entrevues se sont déroulées en juin et juillet 1982. Au total, 1,575 entrevues ont été complétées chez les anglophones a raison de 175 par provin- ce. Au Québec, 450 francophones ont accepté de se préter a l’entrevue. —1— Les minoritaires ont représentées dans cette étude par un échantillon probabiliste stratifié selon la densité de la population minoritaire. —2— Les majoritaires sont représentés par un échantillon probabiliste modifié tel qu’utilisé par la firme CROP pour la publication de son Bulletin. CE QUE SONT LES MINORITES ET LES MAJORITES ET LEUR DEFINITION “Les minorités’’: terme désignant les commu- nautés de langues officielles du Canada. CROP discerne dans ce terme certaines nuances sus- ceptibles d’influencer |’interprétation de |’étude. ‘*.,.au Canada, hors Québec et au Québec, il y a plusieurs francophones et anglophones dont histoire et le vécu ont été fort différents et dont, par conséquent, les besoins d’épanouissement peuvent étre différents. Certains peuvent avoir des caractéristiques et des besoins propres a des groupes minoritaires et d’autres pas’’, pré- cise CROP. Ainsi, ces derniers indiquent que I’état de minoritaire ne retient plus essentiellement un sens négatif. En raison de changements cons- tants de la ou des cultures aux niveaux psycho- social et anthropologique, on associerait davan- tage le mot minoritaire a celui de ‘‘différence’’. Etre minoritaire peut alors constituer un atout tres positif’’, pretend CROP. Ainsi, les francophones minoritaires sont définis comme suit: 1-une personne dont la langue maternelle {premiere langue apprise et encore comprise] est le frangais 2-une personne dont le pére et/ou la mére avaient ou ont le frangais comme langue maternelle. [On désigne ces personnes comme francogenes dans cette étude]. Chez les anglophones minoritaires, la définition est la suivante: 1-une personne dont la langue maternelle [pre- miére langue apprise et encore comprise] est Vanglais 2-une personne qui a |’anglais comme langue d’usage [allophone] D’ AUTRES DETAILS DE CETTE ETUDE SONT A VENIR... Secretary of State Secretariat d’Etat iv Canada DES MAJORITES A| FRANCOPHONES 1-une personne dont la langue maternelie {lan- gue apprise et encore comprise] est le francais— . 2-une personne qui a. toute autre langue que le frangais ou l'anglais comme langué maternelle- et dont la langue d’usage est le francais. ° B\ ANGLOPHONES. 1-une personne dont la langue maternelle {lan- gue apprise et encore comprise] est l’anglais 2-une personne qui a toute autre langue que V'anglais ou le frangais comme langue mater- ‘ nelle et dont la langue d’usage est |’anglals. ss DANS LA PAGE SUIVANTE DE CETTE ETUDE... La francophonie: *Les francophones et francogénes *Les 4 types de francophones et od les retrouver *L’anglais au Québec