4, Le Soleil de Vancouver, 21 décembre 1973 Nos lecteurs nous écrivent Mesdames et Messieurs, | Hier j’ai mis 4 la poste ma seconde lettre, dans laquelle. j’ai corrigé les erreurs de la: premiére, et aujourd’hui, au lendemain de cet envoi, j’ai, recu mon exemplaire du So- lei, qui contient le texte en- tier de ma lettre, y compris les erreurs. De plus, il ap- paraft sous la forme non pas de mots croisés, mais de phrases entrecroisées. N’importe! Je vous récris pour vous mettre au courant d’une conversation que j’ai eue avec uncollégue montréa- lais d’origine, francophone de naissance. Cen’est pas la pre- miére fois que nous avons dis- cuté du probléme du bilinguis- me au Canada. Au début, il é- tait tout A fait d’accord avec moi A ce sujet. C’est-a-dire que nous soutenions tous les deux le principe d’un Canada bilingue, bien que lui ni moi n’ayons’ jamais approuvé la politique que poursuit le Gou- vernement fédéral A cet é- gard. Puis, il y q a quelques mois, mon collégue m’a dit que la notion d’1n Canada qui soit bilingue d’un bout du pays 4 l’autre n’a pas de sens, que les provinces devraient plu- tOt choisir chacune sa langue officielle, ce qui signifierait que le Québec serait franco- phone, les autres provinces anglophones. L’été dernier mon collégue a -fait le tour de tout le pays pour sonder les opinions des fran- cophones au sujet du bilinguis- me. Il dit que, au bout de ses recherches, il est plus que ja- mais convaincu que le Québec n’a que deux-choix, ou bien de devenir eee franco- oO : [Se : Re ta bedeeation: Ge que Gee sirent MM. Bourassa et Tru- deau, que le Québec reste dans la Fédération et qu’il soit en méme temps bilin- gue, est, 4 son avis, impos- sible. Si le Québec tente de poursuivre cette politique, dit-il, la langue francaise disparaftra de 1l’Amérique du Nord. Les communautés francophones hors du Qué- bec, dont les fédéralistes aiment tellement A se van- ter, constituent toutes une cruelle déception. II cite spécifiquement Maillardvil- le et Moncton. Méme a Mont- réal, me dit-il, il est entré dans un grand magasin pour faire des achats. Derridre le comptoir, il voit une pe- ‘tite foule d’employés qui se parlent anglais avec un ac- cent franco-canadien fort prononce. ‘*Que faire’’, me -ternelles, demande-t-il. TL anglais est la langue du travail dans les grandes _ institutions commerciales canadiennes, méme 4 Montréal. Dans ces conditions, le francais est condamné 4 mort’’. Mais moi, j’ai rencontré deux jeunes franco-canadi- ennes parfaitement bilingues qui parlaient les deux lan- gues également bien, cha- cune sans la moindre trace de 1’influence de l’autre.L’u- ne est manitobaine, 1’autre est née et a grandi en Co- lombie Britannique. Oui, bien sQr, mais toutes les deux sont originaires de la classe dite ‘‘confortable’’, sans quoi cela aurait été inconcevable. Les avocats du bilinguisme sur le plan fé- déral aiment bien citer l’exemple de M. Trudeau, un homme qui n’est pas du tout typique du Canada, ni du frangais, ni de ]’anglais. Fils d’un pére francophone et d’une mére anglophone, il est - et il ne faut jamais oublier cela - millionnaire. La plupart des gens passent la plupart de leur temps ou 4 travailler ou 4 dormir. Le pauvre type ordinaire n’a pas le temps de s’occuper d’une seconde langue. Quand j’ai répété A mon collégue le contenu de la let- tre que je venais de vous a- dresser, surtout quand je lui ai fait état de mon opinion que les immigrés au Canada ressentent beaucoup moins qu’aux Etats-Unis la néces- sité de se conformer aux in- digénes et que, par 14 ils sont beaucoup plus prés 4 conserver leurs 1; : il m’a répondu: **Vous avez raison en ce qui concerne les immigrés eux- mémes, mais leurs enfants vivant en Colombie-Britan- nique ne veulent parler ' que Vanglais. Par exemple, je connais ici A Vancouver, une femme cantonnaise qui a quatre enfants, tous les quatre nés en Chine, mais ve- nus au Canada trés jeunes; -les enfants se parlaient an- glais. Leur maman leur a dit: ‘‘Ici A lamaison, onpar- le chinois. Nous sommes chinois’’. Les trois amés ont obéi, mais le cadet a refusé. ‘‘Ou tu parles chi- nois ou tu ne dfnes pas’’! Et le petit gosse a jefné. Ensuite, j’ai demandé 4 mon collégue: ‘‘ Comment in- terprétez-vous donc la vic- toire écrasante des Libéraux au Québec’’. 1e¢S ma-—_ tructeur. Horaire: Inscriptions au Collége 1974: Enseignement | post-secondaire Vancouver City College, Langara, offre un cours en science politique accrédité; POLITIQUE CANADIENNE II9f présenté en. francais par J.-M. Bergman, ins- Les cours commenceront le 7 janvier 1974 Lundi et mercredi P.S. Nous avons aussi beaucoup d’autres cour dans l’autre langue officielle. 4 Pour vous renseigner, téléphonez 324-55ll VANCOUVER CITY COLLEGE Langara 100 W. 49e Avenue : Vancouver, B.C. VSY 226 - 20h30 - 22h00 les 2, 3 et 4 janvier Président des médecins Le Dr Jean-Louis Léger, du ‘département de radiolo- gie de I’hépital Notre-Da- me de Montréal, a été élu président de |’Association des médecins de langue frangdise du Canada, qui groupe plus de 6,000 om- nipraticiens et spécialistes francophones au Canada. ll succéde au Dr Bernard Lefebvre, de I’hépital gé- néral d’Ottawa. **Quelle victoire écrasan- te “~ Malgré leur majorite dans 1’Assemblée Nationale, les Libéraux n’ont gagné que 55% des suffrages. “Si on é- limine les 20% anglophones, qui ont tous appuyé la poli- tique de Bourassa, il reste aux Libéraux 35% des suf- frages francophones, tandis que les autres partis ont gagné 45%. Ce n’est pas une majorité, bien que ¢a puisse étre une pluralité." Je suis toujours, en prin- cipe, pour le bilinguisme. Cependant, pour atteindre mon but, il faudrait ensei- gner les deux langues 4 tous les enfants du pays, 4 par- tir du jardin d’enfants.. Pour achever cela, il faudrait y avoir une politique fédérale 4 l’égard de l’éducation, ce qui violerait le British North America Act. En d’autres termes, pour effectuer une politique nationale du bilin- guisme, on devrait changer la Constitution. Pour faire ‘cela, on aurait besoin de l’appui de la majorité de la population, ce qui veut dire qu’il faudrait convaincre une majorité de parents anglo- Phones de la nécessité d’ enseigner le francais a leurs enfants. Est-ce pos- sible. : J’aimerais, si c’était pos- sible, lancer une discussion publique 4 ce sujet. N’étant ni canadien ni francophone de naissance, je suis incapa- ble de voir le probléme to- tal, car celui-ci comporte des aspects auxquels je ne songe méme pas. Je serais trés reconnaissant A vos lecteurs franco-canadiens de me rendre conscient des aspects de ce probléme qui m’ont échappé. Je m/?inté- resse moins aux opinions qui sont plus ou moins sem- blables aux miennes qu’A celles qui s’y sopposent. Croyez, maintenant, com- me toujours, 4 mes meil- leurs voeux. Toujours votre. Leon Hurvitz le paradis... SOUHAITS DE ‘‘SOCIETE NOUVELLE DE COLOMBIE™ 1) - Bonjour, c’est le temps des Fétes et des pluies. **Société Nouvelle’’en profite pour vous souhaiter la paix sur terre en cette Nouvelle Année. * 2) - Cette terre oi, dans certains pays (l’Ethiopie, €tce - -), des milliers d’humains meurent de faim a- lors que dans d’autres, on gaspille. On gaspille des |xichesses naturelles et surtout des richesses humai- nes. Il n’y a pas-de plus grandes tragédies que celle d’étres humains ne pouvant pas se réaliser, ne pou- vant pas développer leur créativité. Malheureusement €n ces temps, il y a trop d’emplois qui briment la vie intérieure de l’individu déja ‘‘stressé’’ par le rythme de vie des villes. 3) - Bien sombre portrait. Et pourtant, en cette année nouvelle, l’humanité pourrait prendre: un peu le temps de souffler, le temps de se demander s’il ne serait pas possible de créer-un monde meilleur, un monde of les enfants comme les retraités se sentent Al’aise, un mon- de of l’on découvre autre chose que des familles de ‘tout seul’’, les plus vieux d’un cOté, les enfants de l’autre. 4) -' Au nom de ‘*Société Nouvelle’’, nous vous souhai- tons 4 tous le paradis avant la fin de vos jours.... *(«Société Nouvelle’’ est l’association qui a lancé les” projets expeérimentaux ‘‘L’Atelier’’sur la rue Main et ‘Les Cent Associés’’.) Avec le Nouvel An, on est toujours un peu porté 4 faire le bilan, 4 regarder un peu en arriére pour voir ce qu’a donné l’année qui s’achéve et, €évidemment, 4 jeter un coup d’oeil en avant 4 savoir ce que l’on aimerait voir se produire avec l’année qui vient. Pour ce qui est de la question frangaise en Colombie, ce fut non seulement une année de recherche , mais aussi d’ac- tion. Prés de nous, ici, 4 Vancouver, on a vu la Fédération et le Soleil déménager dans le quartier Saint-Sacrement et, ientét, on assistera *ouverture en ‘‘régle’’ du ‘* Centre Culturel Colombien’’ ainsi que d’un centre d’accueil. d Ensuite, il y a le Plan Maillar de 1’Ouest’’? de Kamloops; il se brasse d es choses att du cdté de Victoria et de Dawson Creek pour ne nommer que quelques endroits. S’il fallait formuler un souhait, ce serait celui qu’en 1974 s’ouvre un maximum .d’espaces socio-culturels, véritable réseau entre les Colombiens. En effet, si l’année 73 nous aj clairement appris quelque chose, c’est bien le fait que les gens ont besoin d’espaces pour se rencontrer, se connaitre, se parler et, ensemble, décider d’actions collectives. Il n’y aura pas d’action possible de la part de la Fédéra- tion en matiére d’éducation, tant que celle-ci ne sera pas! soutenue et appuyée par la base, c’est-a-dire les parents et fes enfants. Par contre, ces gens doivent se rencontrer, for- mer des noyaux, avant d’étre capables d’action collective. Il faut commencer par le commencement: permettre aux Co- lombiens francophones de se contacter. Nous pourrons ainsi peut-étre, faire partie des grands chan- gements qui viennent au lieu de les subir..... , le nouveau club *‘Vent} — ‘} INCROYABLE! mais VRAI! ‘PASSEZ DEUX SEMAINES CHAQUE ANNEE ‘DANS L?ARIZONA, A HAWAT OU AU MEXIQUE} POUR SEULEMENT $40.00 * GRACE AU PLAN DE VACANCES ‘‘MADISON COUNTRY CLUB”’ _ * soit le cot du bail annuel pour une famille de 4 personnes. , Pour en savoir davantage, appelez 26386525, 879-0231 ou envoyez le coupon ci-aprés ee ee ee MADISON HOLDINGS INC. als. E. WALTER 6278 E. Boulevard Vancouver, B.C. WOM wie. Sone BO ADRESSE 4 2c. POTS PLONE soo ee cn a eeceseeee Veuillez me fournir tous les détails, sans obligation - aucune de ma part, sur votre PLAN DE VACANCES on Dm a Ey NS Sa ‘**MADISON COUNTRY CLUB’’. ; sana te eee oad talc