Prévenir Le premier outil de prévention a l’école est, bien sir, le code de vie. «Une pro- portion de plus de 85 % des projets édu- catifs pronent le respect, dit Marie- France Groulx, mais il faut se demander si ce code est vraiment appliqué ! A-t- on pris la peine d’en clarifier les regles aux éléves ? Ces régles sont-elles clai- res pour tous les intervenants ? » La pre- miére régle a respecter serait donc celle de la cohérence : cohérence dans |’ap- plication du code de vie par les ensei- gnants, cohérence entre les enseignants, cohérence entre le code de vie et le pro- jet éducatif. On doit également tenter d’établir une certaine cohérence entre l’école et la maison, expliquer aux pa- rents les régles de vie et les valeurs trans- mises par le projet éducatif. «Méme si les parents sont parfois difficiles a re- joindre, il ne faut pas baisser les bras, dit la psychoéducatrice. I faut faire preuve d’ingéniosité et trouver de nou- velles fagons de rejoindre les parents, en organisant par exemple des rencontres de petits groupes.» On doit également tenter d’établir une cohérence dans les régles qui sont appliquées a l’école et cel- les qui prévalent dans les organismes communautaires. «Une école a fait des démarches pour que le code de vie de la maison des jeunes soit identique a celui Mon enfant est-il victime de taxage ? de I’école, afin d’assurer une continuité et une cohérence et d’aider les jeunes a se prendre en charge.» Intervenir Un des plus gros problémes que rencon- trent les intervenants, c’est la peur des victimes de subir des représailles. «L’agresseur a beau jeu, il tient sa vic- time par la peur en lui faisant des me- naces de toutes sortes, qui peuvent al- ler jusqu’a des menaces de viol chez les filles, explique Marie-France Groulx. Les jeunes qui acceptent de se confier nous obligent parfois a faire mille pro- messes de ne rien dire a personne, car ils ont peur.» Un des premiers moyens d’intervention consiste donc a mettre en place des moyens qui incitent les jeu- nes a se confier, a ne plus avoir peur et a faire confiance aux intervenants. Des études tendent par ailleurs 4 démon- trer l’importance d’intervenir dés les pre- miéres manifestations de violence. «Une étude réalisée sur plusieurs années par le psychoéducateur Richard Tremblay démontre que les gar¢ons qui ne sont pas pris en charge dés les premiéres ma- nifestations de violence, souvent dés la maternelle, ont un risque élevé de se re- trouver avec des problémes de délin- quance importants au secondaire.» i ” Source : Magazine Enfants Québec, vol. 13, no 3, novembre 2000, p. 16 L’enfant qui est soumis a des actes d’intimidation et de harcélement vit dans l’appréhension quotidienne ; le seul fait de se rendre a |’école tous les matins peut vite devenir un enfer. De plus, certains cas de taxage sont associés a utilisation de la force physique. II n’est donc pas étonnant de voir |’enfant manifester t6t ou tard des symptémes ou des comportements révélateurs de ce qu’il est en train de vivre. En voici des exemples : * Ecchymoses ou blessures physiques * Malaises tels que maux de tétes, perte d’appétit, troubles de la digestion, troubles du sommeil, peurs nouvelles * Manque d’attention, baisse du rendement scolaire * Baisse de la confiance en soi, difficulté 4 prendre des décisions * Méfiance envers autrui, tendance a |’isolement * Agressivité * Refus d’aller a l’école * «Perte» d’objets personnels ou de vétements * Tendance a avoir des vétements abimés * Préparation de collations ou de diners en quantité suffisante pour deux INFO-PARENTS PAGE. 17 Marie-France Groulx suggére aux éco- les de se donner des procédures trés clai- res pour régler les problemes de vio- lence. Ces procédures doivent prévoir l’accompagnement de la victime et de son agresseur a toutes les étapes, jus- qu’a l’arrét des actes de violence et la réparation. Elles doivent également amener |’agresseur a faire face a ses responsabilités, 4 prendre conscience des torts qu’il a causés, en |’impliquant notamment dans les moyens de répara- tion. L’école peut se donner différen- tes procédures, selon les types de vio- lence. «Une commission scolaire a mis en place une procédure pour contrer le taxage et l’intimidation, basée sur la to- lérance zéro, explique Marie-France Groulx. Cette procédure prévoit une concertation et une collaboration étroite entre trois instances, soit les po- liciers du quartier, le procureur de la jeunesse et I’école.» Sensibilisation, concertation, cohé- rence. Ces trois termes pourraient ré- sumer a eux seuls tout ce qui est né- cessaire pour venir a bout de la vio- lence. Ils interpellent également tous les intervenants : direction d’école, membres du personnel, conseil d’éta- blissement, association de parents, or- ganismes de la communauté. Atelier d'information sur l'intimidation La Fédération des enseignants et enseignantes de la C.-B. offre aux associations de pa- rents un atelier d'information en francais sur l'intimidation. Cet atelier d'une durée d'une heure définit ce quest l'intimi- dation, en décrit les dif féren- tes manifestations et suggére des actions a4 poser lorsqu'un enfant en est victime. Pour réserver un atelier, SVP communiquez avec Barb Preus. Tél. : 604-871-1883 Téléc. : 604-871-2289 Courriel : bpreus@bctf.ca . www.BCTeachersForBCKids.ca