L'ACCES A LA JUSTICE DANS LES DEUX LANGUES OFFICIELLES L'épanouissement des communautés francophones minoritaires dépend de plusieurs éléments fondamentaux. L'accés au systéme de justice dans la langue officielle de son choix compte parmi ces éléments incontournables. Qui'il s'agisse pour un francophone de rédiger un testament, d'entamer des procédures de divorce ou de se défendre lors d'une mise en accusation, il est important que l'appareil judiciaire canadien soit apte a lui offrir des services en frangais, quel que soit sa province ou son territoire de résidence. De plus, lorsqui'il s'agit d'établir les droits collectifs d'une communauté, par exemple le droit a des écoles de langue frangaise, les intéressés doivent pouvoir faire appel a un réseau de soutien qui les aidera a faire respecter leurs droits constitutionnels. Toutes les provinces et tous les territoires canadiens — sauf le Québec oui le Code civil est en vigueur — ont un systéme de justice fondé sur la common law, régime juridique d'origine anglaise. Deux universités canadiennes, soit l'Université d'Ottawa, en Ontario, et l'Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, offrent une formation de common law entiérement en frangais aux futurs avocats. Pour sa part, la Fédération des associations de juristes d'expression francaise de common law (FAJEFCL) appuie les juristes soucieux d'exercer leur profession en frangais. Fondée en 1992, la Fédération regroupe sept associations de juristes dans les provinces de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de I'Alberta et de la Colombie-Britannique. Elle a pour but de promouvoir une utilisation équitable du frangais dans les tribunaux fédéraux, provinciaux et territoriaux, et agit a titre de porte-parole de ses membres quant aux questions d'intérét national. Elle facilite la concertation de ses membres et la coordination de diverses activités relatives aux services juridiques en frangais a travers le Canada. Le Plan d'action pour les langues officielles, rendu public en mars 2003 par le premier ministre Chrétien et les ministres Dion et Robillard, prévoit l'investissement de 45,5 millions de dollars pour ta justice dans les deux langues Officielles d'ici 2008. Justice Canada investira notamment une somme importante pour assurer le financement stable de la FAJEFCL et des associations provinciales de juristes d'expression frangaise. Selon le directeur général de la FAJEFCL, maitre Rénald Rémillard, « La prestation de services juridiques en frangais varie beaucoup d'une province a l'autre au Canada. La Fédération doit donc étre sensible a toutes ces différences. Elle doit aider certaines régions a consolider leurs acquis tandis que dans d'autres endroits, il s'agit de relever ensemble un défi de taille. Les associations membres de la Fédération jouent un réle communautaire important a ce chapitre ». L'un des membres de la FAJEFCL, I'Association des juristes d'expression frangaise de la Saskatchewan (AJEFS), joue un tel rdle auprés des francophones de cette province. L'AJEFS ceuvre en partenariat avec la communauté fransaskoise et les divers intervenants afin qu'une politique d'appui a la dualité linguistique soit instaurée et que les services en frangais soient élargis en Saskatchewan. L'Association est active sur plusieurs plans. Elle se consacre d'une part a l'amélioration du cadre politique et juridique provincial. « Nous sommes particuliérement fiers d'avoir réussi a faire avancer une politique concernant ‘administration de la justice en frangais, non par voie judiciaire, mais plutét en travaillant de concert avec le gouvernement de la Saskatchewan », explique Mme Céline Desrosiers, directrice de I'AKJEFS. En plus de la nomination de juges bilingues, Mme Desrosiers souligne l'importance qu'il y ait des greffiers, procureurs de la Couronne et autres membres du systéme judiciaire aptes a travailler dans les deux langues officielles. Une autre priorité de I'AJEFS consiste a sensibiliser les Fransaskois a leurs droits. Ainsi, elle assure la traduction en frangais de dépliants d'information et elle offre des ateliers visant 4 renseigner la population sur l'appareil judiciaire. Elle s'intéresse tout particuliérement au milieu scolaire. Par exemple, en février dernier, elle a organisé la Journée fransaskoise du droit a I'Ecole canadienne-frangaise de Saskatoon. Cette journée a remporté un vif succés tant auprés des étudiants que des enseignants. Grace a de telles activités, certains jeunes envisageront peut-étre de devenir a leur tour juristes. Et nul ne saurait mettre en doute I'importance de la reléve. L'AJEFS offrira prochainement a ses membres des modéles d'actes juridiques et toute une mine de renseignements auxquels ils pourront accéder facilement et rapidement grace 4 son nouveau site Web. Le Portail juridique fransaskois est un des projets financés cette année par Francommunautés virtuelles. {| s'adresse a fa fois au grand public, aux enseignants, aux jeunes et aux juristes. Francommunautés virtuelles a aussi retenu un projet de la FAJEFCL. Le site Web accesjustice.ca est un outil de communication qui favorise I'€panouissement des collectivités francophones et acadiennes du Canada, et appuie leur développement en les aidant a exercer leurs droits. 17