14 Le Soleil de Colombie, vendredi 13 avril 1979 Société Historique Franco-Colombienne La Société Historique Franco-Colombienne va enfin. avoir son bureau, bien situé, rue Broadway. Nous ne vous donnerons pas l’adresse aujourd’hui, car le bureau ne pourrait pas étre plus vide! Le seul article qui puisse étre installé est le classeur métallique qui était jusqu’a présent au siége de la Fédération des Franco-Colombiens. Nous langons donc un appel a tous: si vous étes en mesure de donner un bureau, des chaises ou fauteuils, étagéres..., téléphonez au Soleil de Colombie, 879-6924 qui fera la commission. Merci d’avance! La Société Historique Franco-Colombienne est heureuse de vous annoncer qu'une personne vient de prendre en main le projet “collection photos”. II s’agit de Mme Anita Charland que vous pouvez appeler au 266-4824, aprés 20h00. Anita ira inspecter vos trésors photographiques et, avec votre permission, se chargera de la reproduction des photos qu’elle choisira. Devenez membre de la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4,009 membre individuel $10.00 membre groupe A/S MME Catherine Lévesque, 211, 46¢me avenue ouest Vancouver, C.B. V5Y 2X2 LE DEUXIEME PRINTEMPS [suite] Pour monter cette cléture de nos labours, nous ne voulions pas procéder com- me pour celle de l’enclos des chevaux. En effet, il nous aurait fallu couper une gran- de quantité de perches assez longues et d’abord, en consé- quence, repérer un bon em- placement, et ensuite les charroyer. C’était donc la perte de temps. Au contrai- re, le fil de fer barbelé était bien plus facile et rapide a poser, une fois les poteaux mis en place: ce fut donc a cette solution que nous nous arrétémes. Nous avions déja une cer- taine provision de pieux: nous dimes cependant en couper en surplus, ce qui fut relativement facile a faire, et nous achetfmes une tariére pour les fixer dans le sol. Malgré tout, la confection de ces clétures nous prit pres- que deux semaines. Mais un double but était atteint: d’abord l’obligation portée sur nos actes de conces- sion, ensuite la tranquillité d’esprit sur le sort de nos prochaines récoltes quant aux maraudeurs a quatre pattes. Les quinze acres préparés furent ainsi ensemencés: toujours deux arpents en pommes de terre, le reste mis ely dvoine & gtains sur le disponible du premier la- bour, et en avoine verte (greenfeed) sur le nouveau cassage. Nous devions avoir ainsi du fourrage pour les chevaux s’ajoutant au foin que nous commencions a couper en été sur les bords du petit lac qu'il fallait dailleurs nettoyer a cet effet, et aussi le grain pour Yattelage et pour les poules que nous projetions d’avoir en automne, si tout marchait comme nous le pensions. Donec, les semailles termi- nées, nous nous mimes au nettoyage autour du lac, travail relativement aisé, et la premiére chose fut de mettre le feu aux herbes séches avant la grande re- pousse. Par précaution, nous procédimes par parcelles, pour mieux contrdéler les flammes, et dans une jour- née calme et sans vent. Nous ne voulions pas, en effet, laisser courir l'incendie qui aurait pu briler, en pure © perte, tous nos bois de réserve. Tout se passa donc comme nous l’avions prévu et pres- que tous les vieux troncs ou branches avaient été consu- més sur place. Il ne restait plus que quelques tas a des herbes vieilles de plu- sieurs années. jours, on voyait déja poindre sur les surfaces incendiées les pousses vertes de l’herbe nouvelle, et c’était vraiment joli de voir ce tapis ver- doyant comme un velours autour de l'eau. La prochai- ne fauchaison pourrait dé- sormais se faire a la machi- ne, et nous aurions déja sur cet emplacement une bonne provision de foin. lly avait d’ailleurs dans mes projets bien du travail pour aménager compléte- ment les abords et prolon- gements du lac: drainer les marais qui l’alimentaient en amont, puis nettoyer son exutoire en reformant le petit creek qui en sortait et, au besoin, y placer une vanne. Mais, comme disait Kipling, «ceci était une autre _affaire», valable pour les années a venir. Un certain jour, descen- dant 4 Athabasca avec une charge de bois pour la scie- rie, j’assistai au départ de plusieurs scows par les eaux de l’Athabasca, vers les Grands Lacs du Nord. Il y avait 14 sept ou huit bar- ges chargées de caisses ou de sacs, provisions pour les postes de la HB Cy ou pour les Missionnaires perdus _ dans leurs pauvres missions nordiques. J’apergus deux Péres Oblats qui dirigeaient les opérations de leur charge- Au bout de’ quelques”; ment et dont-l'un était celui eR Sr ee que j’avais vu disant la Messe le jour de la Pente- cote. C’était vraiment un beau spectacle, et impres- sionnant aussi, de voir tous ces hommes, partant avec calme et méme joie, poussés les uns par l’attrait de Yaventure et du profit maté- riel, les autres par le seul désir de guider des Ames vers la grande vie spirituel- le. JE PARS AVEC CLEMENT TRAVAILLER SUR UN CHANTIER DE CHEMIN DE FER DANS . LES ROCHEUSES Depuis quelque temps dé- ja, Armand et Marguerite étaient sollicités par un groupe d’hommes d'affaires — qui avaient fait construire -un nouvel hdtel, face a la station de chemin de fer, pour en prendre la direc- tion. Celle du «Grand Union» avait été modifiée et était assurée par un Canadien anglais, Mr. Franck, étran- ger au pays. Aussi Armand et Marguerite acceptérent la proposition qui leur était faite, et Jean lui-méme fut pris comme cook! L’ouverture de ce qui prit le nom d’Athabas- ca Hotel, se fit avec un grand concours de population, les événements de ce genre étant chose rare dans cette région de «bout du monde». Saviez-vous quil existait un journal en francais au début de la colonie? WR ke oe oie ae ke oe LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: SOCEIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE a/s Mme Catherine Lévesque, 211, 46¢me avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.25 + $0.25 pour la poste : La direction pendit donc la crémaillére 4 la mode du pays, la seule comprise et acceptée, c’est-a-dire avec dégustation gratuite au bar. Et toute la gent valide, depuis les autorités officiel- les jusqu’au plus modeste métis indien, était présente a cette manifestation dont le journal local fit une grande manchette attestant la vita- lité du Nord et reproduite ensuite par la presse d’Ed- monton. Armand avait en charge la réception et la tenue des livres, et Marguerite s’occu- pait comme «lady house- keeper» du personnel fémi- nin, dela lingerie en géné- ral et de la tenue des cham- bres et du dining room. Pour moi, j’avais recu un mot de Marius Clément qui avait, lui aussi, fait son temps réglementaire sur sa terre, me disant qu'il allait revenir 4 Edmonton pour y chercher un emploi. On lui avait, en effet, signalé qu’u- ne grosse compagnie embau- - chait avec de trés bons salaires pour travailler sur une ligne de chemin de fer qui se faisait dans les Mon- tagnes Rocheuses. I] avait bien envie d’aller voir com- ment était le pays dans ces parages et me demandait si je voulais faire équipe avec lui. Comme je n’avais aucun projet spécial, l’hdtel ne pouvant m’offrir qu'un poste . de cookee et homme de peine comme celui que j’a- vais occupé au «Grand Union», et comme il ne me déplaisait nullement d’aller un peu a l’aventure, je lui donnai rendez-vous a Ed- monton, a notre vieux «Cecil Hotel» qui était, depuis le premier jour de notre arri- vée dans |’OQuest, notre lieu de rendez-vous habituel. Le reste de la famille étant installé au nouvel hé- tel, «Athabasca», je n’avais aucun souci 4 ce sujet. Quant ‘a Jean, qui n’était pas logé, il avait conservé la petite mai- son ou logeaient auparavant Marguerite et Armand. Les chevaux étaient prétés a Fitzgibon, leur ancien pro- priétaire et patron de la livery barn, pour faire des charrois en ville, en échange de leur nourriture et entre- tien, avec une redevance de 50 cents par jour, étant entendu que les travaux de voirie et de terrassement étaient exclus. En outre, le. dimanche, les chevaux . étaient a la disposition de Jean pour lui permettre, s'il le désirait, d’aller a Belle- vue pour surveiller les ter- res et la maturité des récol- tes que Jo Tobaty avait promis de couper avec sa moissonneuse. R