a § Le Soleil de Colombie, vendredi 19 janvier 1979 Le fait francais en Colombie-Britannique par Glen Cowley Un projet conjoint: Société Historique Franco-Colombienne: Fédération des Franco-Colombiens Le Soleil de Colombie traduit par Robert Lebel adapté et monté par Christiane Coté Société Historique Franco-Colombienne Une rencontre avec l’auteur de la série Nous ne doutons pas que la série que nous avons publiée durant les huit semaines précédentes ait vivement intéressé le lecteur. Pour beaucoup, sa lecture a siire- ment provoqué étonnement sur étonnement. Un dernier étonnement s’ajoute 4 ceux déja éprouvés: l’auteur de ces articles, ardent défen- seur des canadiens-francais est un anglophone unilingue! Christiane Cété a rencontré ~ Glen Cowley pour voir de prés ce spécimen rare et connaitre ses motivations. Question: Pour quelles rai- sons avez-vous entrepris |’é- tude du fait francais en Colombie-Britannique? ~ Réponse: Ii m’est difficile de vous donner aujourd'hui les raisons exactes pour lesquel- les j'ai entrepris ce travail; mais comme je crois aux concepts de bilinguisme et de biculturalisme, j'ai tenté de démontrer le réle signi- ficatif qu’a joué la commu- nauté d’expression francaise dans le développement de la province et, en corollaire, la part prise par les Canadiens- Francais dans 1’établisse- ment de la nation. Ces con- cepts ne trouvent leur justi- fication que lorsque certains faits historiques auront été rétablis. Q: Vous écrivez quelque part, a propos du “Voya- geur”, qu'il s’'agissait de Ca- nadiens-Frangais, pour la plupart analphabétes, dont les ancétres s'étaient établis sur les territoires 4 l'Est de Winnipeg. D’od alors avez- vous puisé les sources de vos travaux puisque trés peu de chroniques nous sont parve- nues de cette période, tout de méme rapprochée, de notre Histoire? R: Je me suis surtout inspi- ré des journaux de bord des premiers explorateurs, Mac- Kenzie, Simon Fraser, des - archives des Jésuites et des Oblats qui, comme vous le savez, ont joué un rdle considérable; j'ai également effectué des recherches dans les archives des compagnies forestiéres et, pour des faits plus récents, dans les mor- gues de journaux. I] reste que les Voyageurs ont trés peu écrit et rares sont les documents qui nous ont été légués, en francais, de cette ' période. Il faut dire également que, » ooseeeeedans Ja perspective cana- _phones?:” dienne, l’Histoire est surtout Vhistoire des chefs. Prenez MacKenzie ou Cook. Or, MacKenzie n’aurait jamais pu descendre la Riviére de la Paix sans l’aide des Cana- diens-Frangais. Q: Des hommes ont cepen- dant émergé, par leur quali- té, de la communauté fran- caise... R:...Pour la plupart des hom- mes d’Eglise...Le Pére Pan- dosy, dont l’oeuvre dans V'Okanagan est considérable, les Péres Richard et De- mers...Un marchand de four- rures, Jules-Maurice Ques- nel, a donné son nom a une ville de la province, tandis que Jules La Rocque a com- mandé Fort Thompson, au- jourd’hui Kamloops. A I’ins- tar de Quesnel, La Rocque -abandonna la traite des peaux pour retourner au Québec et descendre dans Varéne politique. Q: Comment s’explique-t-on que trés peu d’informations nous soient parvenues des Canadiens-Frangais? R:...Que trés peu d’informa- tions nous soient parvenues, tout court. Les Canadiens n’ont jeté jusqu’a présent qu’un regard superficiel sur leur Histoire, leurs préoccu- pations se portant plutét sur UHistoire américaine, je veux parler des Etats-Unis, bien entendu...Sauf peut- étre au Québec ot la ques- tion nationale a été une constance, presqu’une récur- rence. Mais cette question dépas- se, 4 mon sens, la présence et la cohabitation de deux communautés distinctes au Canada. Il s’agit d'une atti- tude facgonnée par les univer- sités, les media: nous avons une mentalité de “colonisé” et tendons a considérer que “ee qui est Canadien est nécessairement de seconde zone”. Au contraire, nous allons jouer aux cow-boys et aux Indiens avec les “boys” du Sud. Et cela n’a rien a voir avec le systéme d’ensei- gnement. Car nos écoles et nos universités ne sauraient imposer des attitudes qui n’émanent pas ou n’ont pas été réfléchies par ‘la société elle-méme. Q: Dans quelle mesure le chemin de fer a-t-il contri- bué au développement des . communautés non-franco- R: Je crois avoir remarqué que l’influence des Cana- diens-Francais commenga a décliner avec la construction de la voie ferrée. Si un groupe est coupé de sa communauté d'origine, il s'‘isole si de nouvelles vagues ne viennent pas le regéné- rer. C’est le cas ici...Et le chemin de fer a favorisé une immigration d’expression anglaise, conférant a la Co- lombie-Britannique le carac- tére que nous lui connais- sons. Les immigrants sont venus des Etats-Unis, de l’Ontario, des autres provin- ces de l'Ouest. En tant qu/historien, je m’intéresse aux raisons qui ont poussé les Canadiens-Anglais a s’établir en Colombie-Britan- nique. Q: Quelles sont-elles? R: Je ne sais pas...L’émigra- tion a toujours un caractére économique: terres, tra- vail...Aprés 1871, la Colom- bie-Britannique était sous la tutelle du Gouvernement fé- déral...Une sorte de “senti- ment” voulait que les Fran- cophones soient assimilés parce qu’ils étaient...“too far away from home”. Q: L'urbanisation n’a-t-il pas constitué, et ne constitue-t- il pas toujours, le principal facteur d’assimilation? R: Dans certains cas, et si la communauté est homogeéne, ce facteur tend a protéger le groupe...Prenez le cas de Maillardville. Mais passé le seuil critique, lorsque les influences s'interpénétrent comme c’est le cas dans les centres urbains, cette méme communauté ‘“‘s’intégre”’ pour ne pas s’éteindre. Q: Pensez-vous que Mail- lardville réussisse 4 subsis- ter en tant qu’entité franco- phone? R: L’urbanisation a été la _ cause du dépérissement de plusieurs communautés d’expression francaise dont les membres, les jeunes, sont “partis en ville”. Par contre Maillardville s’est maintenu et a méme enre- gistré une légére croissance. L’urbanisation n’a pas “dé- truit” la culture francaise en Colombie-Britannique, elle l’a englobé, assimilé... : Q: Le réle des media... -R: Vital, comme vous le pensez. Pour préserver et former, le cas échéant. Q: Vous écrivez que le Québec a “tous les droits” de quitter la Confédération. Croyez-vous que la souve- raineté-association de M. Lé- vesque constitue la seule solution au probléme cana- dien? Q: En bon Canadien, je ne veux pas croire, qu'il s'agit de la seule solution. Je crois que la réponse a long terme ‘pour les Francophones d’A- mérique du. Nord doit invo- quer la compréhension des autres Nord-Américains et se place donc dans une pers- pective continentaliste. Par ailleurs, nous, Canadiens- Anglais, devont également changer d’attitude. Non seu- lement a l’encontre de nos compatriotes d’expression frangaise, mais également a Vendroit de ceux d’origine Indienne, ou Pakistanaise, ou Chinoise; bien sir, les deux peuples fondateurs ont certaines “priorités histori- ques” sur les autres... La survivance viendra de la compréhension...que le Québec s’autodétermine ou non. Et si le Québec opte pour le divorce, tout le réve canadien s’évanouira: le Ca- nada s'intégrera aux Etats- Unis et le Québec ne lui survivra que quelques an- nées. Q: Estimez-vous que _ la vie politique du Québec affecte celle des Francophones hors Québec? R: Si le Québec sort de la Confédération, le Canada au- ra perdu son caractére bi- lingue. Il ne sera donc plus nécessaire de respecter les Canadiens-Frangais qui se- ront alors une minorité véri- table. Sans parler du “back- lash”, inévitable... Q: Pourquoi les Francopho- nes de C.-B. ont-ils le plus fort taux d’assimilation de la Confédération? R: Pour des raisons écono- miques, 4 cause de I'influen- ce des Etats-Unis (nos échanges sont orientés au- tant Nord-Sud qu’Est-Ouest) leur isolation de la commu- nauté-mére, l’obligation qui est faite 4 tous les immi- grants d’adopter la langue de leur “nouveau pays”... Q: Le Canada s'épanotiira-t- il en dépit du Québec? R: Le Canada, dans mon esprit, va d’un océan 4 I’au- tre. Sans le Québec, ce pays ne sera plus le méme, ce pays ne serait plus un pays. Le réve canadien s’effon- drera et tout ce que ce pays aurait pu étre ne sera pas. Pour tout commentaire: La Société Historique Franco-Colombienne, “Le fait frangais en Colom- bie-Britannique”, 3170 Willow Vancouver, C.-B. V5Z 395 Remerciements spéciaux a Mme Blanche Lambert pour ses photos d’époque. Café-croissants qu’on sert “Le déjeuner des paresseux” -Café en musique -Littérature 4 gogo -“Jazette” dominicale | Au Centre -Culturel Colombie LE DIMANCHE, DE 10H A MIDI 795, 16iéme Avenue Ouest, Vancouver. Tél. 874-9105 COM PEREGO AER, ARRAS Croque-Bouquins Pendant tout le mois de janvier VENTE 20% deréduction sur les livres 25% de réduction sur les jeux éducatifs, les reproductions et les cartes de Noél Heures d’ouverture: Lundi - vendredi: 9h00-17h00 samedi: 10h00-17h00 795, 16éme Avenue Ouest, Vancouver Tél.: 874-9105 réves Guidisme t’attends . Martine DESBOIS Jeune fille de Coquitlam et de Port Coquitlam, — Situ as entre 9 et 17 ans, si tu as envie de découvrir le monde, de réaliser des projets et de concrétiser tes — Si tu veux mieux te connaitre et partager tout cela © avec d'autres jeunes filles de ton Age, alors le — Si ga t’intéresse et que tu veux en savoir plus dis 4 tes parents qu'il y aura une réunion d’information le jeudi 25 janvier a I’Ecole Notre-Dame-de-Lourdes, 89 Rodchester 4 Coquitlam a 20h00. Et si tu as des questions tu peux me contacter par téléphone au numéro suivant: 526-5170. Agent de Développement pour les _ Guides Catholiques du Canada. ba 4 | 4 4 = ee Bastin nee . ON te etapa fete eM ed wisi: uhayy