=s. 22 Le Soleil de Colombie, vendredi 7 mars 1980 Lettres arts et spectacles “L'Engoulevent": Concerto pour cordes et cordes vocales Une sonorité originale, un quatuor trés uni conduit par Michel Mc Lean, l’inspirateur n°1 du groupe, c’est ainsi que s'est produit 'Engoulevent au Théatre Métro 4 Vancouver. Un piano, un violoncelle, une guitare, un violon... ainsi que des cordes vocales, le tout s’harmonise pour don- ner une musique toute en douceur. Pas d'effets spéciaux! Pas d’envolées musicales sophis- tiquées! Non, l’Engoulevent joue une musique saine pour le simple plaisir des oreilles. D’ailleurs, les morceaux interprétés par l’Engoule- vent se composent de beau- coup de musique et de peu de paroles. MUSEES Musée du Centenaire (parc Vanier). L’archéologie dans le . présent et futur. Ouvert chaque jour, de 10h a 21h. ve gratuite le mardi pour l’Age maritime: exposition de modéles réduits de yachts de course. Ouvert chaque jour, de 10h a 17h. Entrée gratuite le mardi pour l'Age d’Or. Musée du Centenaire: l’exposition consacrée au chapeaux féminins se poursuit. De 10h a 21h. Gratuit le mardi par Tl’Age d'Or. Musée Maritime: ouvert chaque jour de 10h a 17h. Gratuit le mardi pour Age d’Or. Exposition Willy de Roos. Visites guidées du St. Roch de 10h a 16h. Tél. 732-4362. Ann Kipling: paysages récents et C. : dessins, a la galerie des beaux-arts de l'Université de la Colom- bie britannique. Jusqu’au 29 mars. Sous-sol de la bibliothéque principale. Heures d’ouverture: mardi - samedi: 10h - 17h. M. Mario Denis 16 - 1485 Davie, Vancouver EXPOSITIONS Pastels et Peintures Fauvel et Manjit Joh] au Centre Culturel Colombien de Fauvel jusqu'au 15 mars 3 Robert Bourdeau, photographies. Jusqu’au 11 mars, a la Galerie d'Art de Surrey, 13750-88iéme avenue. EN. VILEE.... SPECTACLES Ned and Jack ouvrira au Arts Club Theatre, rue Seymour a Vancouver, le jeudi 13 mars a 20h30. Du lundi au vendredi, 4 20h30, samedi a 19h & 22h. Planétarium: “Moonmyths and Mad- ness”: spectacle du planétarium, chaque jour a 14h30 et a 20h. Spectacles supplémentaires 4 13h et 16h en fin de semaine. Treats. Comédie de Christopher Hampton, a 20h30, du lundi au vendre- di; samedi 4 19h et 22h. Jusqu’au 22 mars, City Stage, 751 Thurlow. The Maids. Drame. 21h00, du lundi au samedi. Jusqu'au 8 mars. Janus Thea- tre, 2611 Ouest 4iéme avenue. Sweet Reason. Du lundi au jeudi a 20h, samedi a 19h et 22h. Jusqu’au 29 mars. Stage 33, 1133 W. Hastings. The Fantasticks. Comédie icale, a 20h30. Jusqu’au 29 mars. Waterfront Theatre, Granville Island. CONCERTS Patrick Wedd, bien connu, donnera un concert le mercredi 12 mars a midi, a la cathédrale Christ Church (Georgia & Burrard, 4 Vancouver). Patrick Wedd jouera non seulement de Yorgue, mais également du clavecin. Ce concert est présenté par The Vancou- ver Woman’s Musical Club. Café de 11h15 a 11h45. Café-concerts du dimanche au Queen Elizabeth Playhouse, a 11h00. $1.00; garderie: 25 cents par enfant. : Dimanche 9 mars: Paul Kling, violon et Taka Kling, harpe. Di he 16 mars: E Galliard. hil, La Troupe 1980 4 19h30. Vancouver. Troupe de la Seiziéme DOUBLE AUDITION de la Seiziéme a le plaisir d’annoncer qu'il y aura Audition Générale, le vendredi 7 mars Il s'agit d'un spectacle pour enfants dont les texte et mise-en-scéne seront signés par Ruth Pilote. L’Audition se tiendra dans les nouveaux locaux de la Troupe, situés au 1037 Broadway Ouest, Suite N° 1. Toute personnne intéressée est invitée a confir- mer sa venue a la coordonnatrice de la Troupe, Odette "Brassard, au numéro suivant: 731-9516. AUSSI: Jean-Raymond ChAles est 4 la recherche de comédiennes intéressées a prendre part a “L’Im- promptu d’OQutremont” de Michel Tremblay. Ce spectacle pour adultes sera produit en collaboration avec le Arts Club Theatre et le Centre Culturel Colombien dans le cadre du Festival Francophone de Ces auditions individuelles se tiendront a la “Seiziéme”, le lundi 10 mars 1980. Prendre ren- dez-vous avec Odette Brassard, le plus tét possible. “L'ile ot vivent les loups”, “L’homme errant”, “La mar- che des rennes”, voila quel- ques-unes des chansons de l’Engoulevent, un groupe pour qui l’année ’80 devrait signifier celle de la consé- cration. frois garcons et une fille pour un quatuor a la musi- que originale : vent”. “L’Engoule- A Au rayon boulangerie d'un supermarché, on a vu un gdteau de mariage «iccompagné de la notice suivante: ‘‘Le futur ayant changé d’avis, nous vous offrons gracieusement une part de ce gateau.’’ Affiche a l'entrée d'un hépital: ‘‘Soyez aimable avec le personnel. Il ne se trouve pas aussi facile- ment que les malades."’ Deux jours avant la fin de l'année scolaire, une mére ae famille mit cette pan- carte bien en évidence a sa fenétre: ‘‘Bravo! Plus que trois mots avant la rentrée!"’ CENTRE CULTUREL COLOMBIEN Daniele Arpajou JEUDI18MARS— 20H Billets : CENTRE CULTUREL COLOMBIEN $2 795 W. 16th Ave.— 874-9105 Le concert sera télévise ROBSON SQUARE THEATRE Un pionnier se penche sur son passé ATHABASCA, Terre de ma jeunesse Par Pierre Maturié (suite) Enfin, dans les premiers jours de juillet, Jean débar- qua a Brive, et je le vois encore descendant du train, avec autant de calme et de naturel que s’il venait de faire un petit voyage de tourisme et d’agrément. Le lendemain, il repartait re- trouver ses parents qui, a l’époque, habitaient leur pro- priété du chateau d’Arnac, en basse Corréze. Il me remit une lettre de lami Perry, écrite dans son langage métissé de frangais, de vieux «canayen» et d’an- glais. Il m’annoncait pom- peusement que le ranch Bellevue était né, avec la naissance de deux génisses sur les huit premiers vélages des bétes qu'il avait mises en pension chez moi. Le cher homme était tout heureux de me dire que c’était lui-méme qui avait choisi les deux plus jolies velles pour mon début de troupeau. Ainsi, le processus du retour, mis au point a Atha- basca, suivait son cours tel que nous I’avions décidé. Je devais donc commen- cer a penser 4 mon départ et peu a peu, en en parlant, je préparais déja mes parents a cette nouvelle séparation. Et puis la présence de ma soeur, a coté d’eux désor- mais, me faisait une cons- cience plus claire... Les ques- tions d’argent avaient été résolues facilement, mes pa- rents ayant trouvé par leurs propres moyens les fonds qui m’étaient nécessaires. J’allai done retrouver mes terres, actuellement solitai- res sous le grand soleil de l’été canadien, et leur redon- ner le maitre qui les aimait tant, au point d’avoir tout laissé pour elles... Ayant certaines choses a régler 4 Paris avec le Com- missariat général du Canada et aussi pour demander a différentes maisons de four- tures si elles seraient inté- ressées par des achats di- rects aux trappeurs, je déci- dai d’aller passer quelques jours dans la capitale avant mon départ. J’avais l’intention, 4 mon retour, de m’arréter a Limo- ges, pour me renseigner auprés d’éleveurs de la race pure limousine, sur les possi- bilités d’obtenir de ces der- niers un reproducteur de cette belle race, pour faire un croisement avec les Here- fords qui vivaient déja en nombre assez important dans l’ouest et surtout sur des ranches de 1’Alberta. Cette question intéressait beaucoup Perry, toujours a Vaffit de ce qui était nou- veau. Je lui avais, en effet, vanté la rusticité de cette race qui, étant elle-méme habituée a la vie au grand air de notre Limousin, pouvait trés bien s’adapter a notre dur climat canadien. Cela attirerait aussi |’at- tention des fermes expéri- mentales qui fournissaient déja gratuitement, a titre de prét, a des fermiers éle- veurs, organisés en associa- tion, des reproducteurs: Jer- sey ou Holstein pour le lait, Shorthorn et Angus pour la viande. Cela m’intéressait beau- coup moi-méme, car si je ne pouvais faire un grand éleva- ge dans |’état actuel de ma propriété, je voulais, le mo- ment venu, faire du neuf. Et Yappui de Perry m’était un précieux encouragement. Et dans mes courses a travers Paris, qui n’était pas encore la «ville tentacu-, laire» d’aujourd’hui, je vo- yais avec une certaine pitié tous ces gens qui, a la sortie des bureaux ou des ateliers, se précipitaient, téte basse, comme les troupeaux de vaches des ranches de l'Ouest, avec cette différen- ce que les uns n’avaient comme horizon que les blocs d’‘immeubles souvent lé- preux et les rues aux odeurs fortes, tandis que les autres avaient devant eux les vas- tes espaces de la prairie, avec les senteurs des foréts de sapins descendant des Rocheuses, et des blanches salines ot venaient, dans les anciens temps, s’abreuver les bisons... Et je plaignais ces pau- vres bougres dont le travail quotidien, toujours le méme, les rivait 4 la méme place, comme un forcat par sa chaine, et je m’estimais tel- lement heureux de mon la- beur de chaque jour, dur et rude et parfois dangereux mais accompli au grand air de mes bois canadiens. DECLARATION DE GUERRE 1914 MON ENGAGEMENT VOLONTAIRE ET DEPART AU FRONT J’étais donc assuré de re- prendre sans heurt du point de vue matériel, sinon mo- je les avais laissés, et l’appel du grand large s’imposait de plus en plus a moi, surtout aprés les quelques mois pen- dant lesquels le lourd collier de la vie citadine avait pesé sur mes épaules. . Mais ’homme propose et Dieu dispose; les plans hu- mains, méme les mieux écha- faudés et paraissant impec- cablement ordonnés, sont ee ges fragiles comme bulles de savon crevant sous la plus" faible brise. : De graves événements surgissaient et le ciel inter- national se chargeait de lourds et menagants nuages. Déja fin juin, l’attentat de Sarajevo avait créé une cer- taine psychose de guerre et Vangoisse planait sur beau- coup de foyers... et les canons tonnaient du cété de la Serbie... Le processus des combats était désormais lancé et rien ne pouvait plus arréter la folie des hommes. Devant l’incertitude de cette situation, mes parents m’avaient instamment de- mandé de surseoir 4 mon départ, et je consentis 4 cette priére presque sup- pliante. Pour moi d’ailleurs, la date du retour n’avait rien d'impératif, car rien ne me pressait pour mes affaires du cdté d’Athabasca. Je savais, en effet, que les foins et le greenfeld seraient, de toute facon, coupés en temps _ voulu par Jes Menut, suivant nos arrangements, et ren- trés 4l’abri dans mon gre- nier a fourrages, que j'avais libéré avant mon départ. Et puis, il y avait dans l’air une atmosphére d’enthou- ‘ siasme et: de bravoure a laquelle je ne pouvais rester insensible, De plus, si guerre il y avait, elle serait courte, puis- puisque, encore une fois, il né manquait pas « un bouton de guétre », mais nous nous apercfimes vite que c’étaient les souliers eux-mémes qui manquaient. Pg, cai RH